L'orthodontie adulte a fait beaucoup de progrès mais reste gênante
En France, comme dans d’autres pays européens et contrairement aux États-Unis, il est encore mal vu de porter un appareillage orthodontique à l’âge adulte. Il s’agit exclusivement d’une question d’éducation et d’état d’esprit : c’est pour cette raison que trop peu d’adultes pensent aux traitements orthodontiques car ils ont peur de se ridiculiser. Heureusement, cela commence à s’améliorer. En 1970, aux Etats-Unis, il n’y avait que 5 % de patients adultes en orthopédie dentofaciale (ODF). Ils étaient 25 % dix ans plus tard. En 2000, il n’y avait que 15 à 20 % des patients adultes en ODF en France.
Énormément de progrès ont été réalisés pour rendre les traitements ODF adultes moins visibles : ont été inventés des brackets en céramique et en matériaux transparents, des études ont été faites sur le fil de Kevlar, des appareillages en résine transparente ont vu le jour aux États-Unis… On a même repris les anciens appareils d’orthodontie mobile, qui donnent des résultats moins satisfaisants que l’orthodontie fixe, mais qui ont l’avantage de n’être portés que la nuit ou la journée quand la personne est seule.
L’orthodontie linguale* permet un traitement discret, très intéressant pour les patients adultes dont la demande est souvent esthétique : elle présente donc beaucoup d’intérêt mais comporte des contraintes que tous les patients n’acceptent pas (inconfort parfois à l’alimentation, à l’élocution).
L’ODF adulte a fait beaucoup de progrès, permettant à de nombreux adultes d’envisager un traitement qu’ils refusaient encore récemment. Cependant, ces traitements répondent à des indications qui seront proposées par le spécialiste après vérification de l’état des dents, du parodonte, de la musculature buccale, mais aussi de la motivation du patient. Il vaut mieux ne pas débuter un traitement plutôt que de l’arrêter en plein milieu, ce qui pourrait avoir des conséquences fâcheuses (mobilité accrue des dents, etc.).