Les personnes âgées et la thyroïde: la thyroïde
Avec l’âge, les risques de dérèglement de la fonction thy-roïdienne augmentent. Des études, portant sur des sujets âgés de plus de soixante-cinq ans, ont montré une augmentation des maladies thyroïdiennes qui sont malheureusement très mal diagnostiquées puisque 4 % des personnes âgées souffri¬raient d’hypothyroïdie et 2 % d’hyperthyroïdie, sans le savoir. Les affections de la thyroïde passent souvent inaperçues car elle se cachent derrière des symptômes que l’on croit dus au vieillissement comme un ralentissement des fonctions men¬tales et physiques, une fatigue, une prise de poids, une hypertension, une frilosité exagérée, une constipation, une artériosclérose, une augmentation du taux de cholestérol, des sueurs abondantes, une faiblesse musculaire, un rythme car¬diaque irrégulier, une nervosité… Souvent présents chez les personnes âgées, ces manifestations ne font pas toujours pen¬ser à une hypo ou hyperthyroïdie.
C’est alors au médecin, après un examen clinique, de prescrire des analyses qui confirmeront ou non un dérèglement thyroïdien. Au regard des analyses, il faut cependant être extrêmement prudent et garder à l’esprit que le taux des hormones thyroïdiennes baisse avec l’âge, que l’apport en calories est peut-être insuf¬fisant (de nombreuses personnes âgées ne se nourrissant pas suffisamment) ou qu’une maladie aiguë ou chronique est en train de se développer. Ces différentes anomalies peuvent fausser les résultats et diminuer ou augmenter le taux de concentration des hormones thyroïdiennes mais le dosage de TSH reste très fiable et permet le dépistage. Une fois le dia¬gnostic confirmé, un traitement doit être mis en place. Plus fréquents chez la femme âgée que chez l’homme, les pro¬blèmes thyroïdiens de goitre ou de nodules sont chez elle plus difficiles à cerner en raison d’un changement de posture dû à l’âge : la tête penche vers l’avant, le cou s’enfonce et rend parfois l’examen impossible.
L’hyperthyroïdie chez la personne âgée:
Chez la personne âgée, la première cause d’hyperthyroïdie est comme chez l’adulte plus jeune la sécrétion exagérée d’hormones thyroïdiennes par la glande thyroïde stimulée par des anticorps (maladie de Basedow) mais souvent aussi par la présence d’un nodule toxique ou d’un goitre nodulaire toxique et parfois à cause d’une surcharge iodée. Il faut traiter les symptômes et les troubles en administrant des sédatifs et des bêtabloquants et discuter ensuite selon la cause le traitement.
- Les symptômes de l’hyperthyroïdie chez la personne âgée
Les symptômes de l’hyperthyroïdie chez la personne âgée sont les mêmes que chez l’adulte jeune avec quelques signes souvent plus marqués sur :
- la perte de poids
- les tremblements
- la faiblesse musculaire
- l’accélération du rythme cardiaque et les troubles du rythme cardiaque
- l’altération des fonctions supérieures
Lorsque l’on soupçonne une hyperthyroïdie chez une personne âgée, il faut procéder à la mesure de la TSH et en cas d’anomalie des valeurs de la T31 et de la T41. Lorsque le diagnostic est confirmé (examen clinique, analyses de sang), un traitement adapté doit être mise en place sans attendre.
- Le traitement de l’hyperthyroïdie chez la personne âgée Les principes du traitement sont les mêmes que chez l’adulte plus jeune avec en premier lieu les antithyroïdiens de synthèse puis si nécessaire une place particulière pour l’iode radioactif, en particulier en cas de contre indication à la chirurgie.
Lorsqu’une personne âgée présente des troubles d’hypo- thyroïdie, il faut tout d’abord s’assurer du diagnostic en pratiquant une mesure de la TSH et en cas d’anomalie de la T41 plasmatique. En cas d’hypothyroïdie primaire, la valeur de la T41 est inférieure à la normale et la valeur de la TSH est supérieure.
- Le traitement de l’hypothyroïdie chez la personne âgée
Le principe du traitement de l’hypothyroïdie chez la personne âgée est le même que chez l’adulte plus jeune et adapté selon les résultats de ses examens :
- Si les valeurs de T3 et T4 sont normales et que le taux de TSH est légèrement supérieur à la normale, un traitement ne s’impose pas, à moins que la personne présente un goitre qui la gêne. La TSH est surveillée régulièrement.
- Dans les autres cas, un traitement doit être mis en place pour suppléer le manque d’hormones thyroïdiennes. On prescrit généralement du L-thyroxine dont les doses initiales sont comprises entre 12,5 et 25 microgrammes/jour. La dose est ensuite augmentée progressivement tous les quinze jours par paliers de 12.5 pig jusqu’à ce qu’elle atteigne 50 à 75 microgrammes/jour dans un premier temps. Il faut cependant être vigilant quant à la prescription d’un tel traitement, notamment avec les personnes qui présentent une maladie.
Le traitement est adapté très progressivement pour obtenir une TSH dans les valeurs hautes de la normale, voire restant légèrement trop élevée en cas de maladie cardiaque pour éviter des complications.
Les goitres multinodulaires:
Il sont fréquents chez les sujets âgés et les nodules ont tendance à se calcifier et à comprimer les voies respiratoires. Souvent bénins, il est pourtant conseillé de pratiquer une cytoponction des gros nodules pour s’en assurer.
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