Les dents peuvent entraîner des ennuis cardiaques
Il s’agit de ce qu’on appelle les « infections focales » ou infections à distance. mais elles ne concernent pas uniquement le cœur.
À l’origine de ces Infections, on peut trouver des caries non traitées, des dents abimées, des abcès de gencives, des parodontopathies. Ces infections d’origine buccodentaire vont envoyer des bactéries sur des organes affaiblis comme le cœur, le poumon, les reins, les yeux, les articulations, etc. Elles peuvent déclencher des pathologies sur ces organes mais surtout aggraver des pathologies préexistantes.
À l’inverse, on note aussi une répercussion des maladies systémiques sur les problèmes gingivaux : les relations peuvent se faire dans les deux sens. Par exemple, les patients atteints de diabète mal équilibré perdent plus facilement leurs dents. Il en est de même pour la séropositivité qui entraîne une dépression immunitaire ayant pour conséquence des altérations de l’état parodontal.
À la suite de saignements, les bactéries de la cavité buccale passent dans la circulation sanguine et peuvent entraîner des problèmes de type affection respiratoire et pulmonaire, accidents vasculaires cérébraux, maladies cardio-vasculaires, diabète, affections rénales, rhumatologie, complications en cas de grossesse, de chirurgie cardiaque ou de chirurgie orthopédique (telle que prothèse de hanche, de genou, etc.). Les maladies parodontales sont considérées de nos jours comme étant un facteur aggravant du risque d’athérosclérose et d’atteinte coronaire, il en est de même pour le risque d’endocardite infectieuse avec atteinte valvulaire.
Le praticien doit assurer le dépistage des patients à risque et assurer la prévention en traitant les causes, qu’elles soient dentaires ou parodontales (gencive, os alvéolaire, ligament alvéolodentaire).
Il faut prendre ces problèmes très au sérieux et effectuer un bilan clinique et radiologique buccodentaire particulièrement précis lorsqu’apparaît une pathologie générale. Ce bilan devra être effectué systématiquement avant toute intervention à risque infectieux telle que chirurgie cardiaque, pose de prothèse en chirurgie orthopédique, etc. On cherchera un foyer infectieux buccal, gingival ou dentaire qui devra être immédiatement traité.
Dans de nombreux cas, on doit extraire certaines dents qui présentent un foyer infectieux potentiel, même si elles ne font pas mal. En effet, en fonction de la pathologie générale ou de l’intervention prévue, le potentiel de risque infectieux peut s’avérer très différent : dans certains cas, on pourra conserver des dents « douteuses » bien que correctement traitées tandis que dans d’autres cas (pontage coronarien, chirurgie orthopédique), il faudra avoir une attitude très rigide. Dans cette situation, le moindre doute sur une dent conduira à son extraction sous couverture antibiotique.
Ceci peut parfois poser des problèmes psychologiques à certains de nos patients qui, vivant très bien avec des dents « douteuses » depuis très longtemps (pour eux d’apparence saine car elles ne leur font pas mal), comprennent avec difficulté qu’il soit indispensable de les enlever avant de se faire poser une prothèse de hanche.
Dans tous les cas, le praticien odontostomatologue se mettra en rapport avec le médecin traitant et le chirurgien avant de proposer un traitement au patient. Celui-ci devra redoubler d’attention quant à la qualité de son hygiène buccodentaire.