L'implantologie fait partie des grandes découvertes du xxe siècle
Il est amusant de noter que l’implantologie a été autant décriée à ses débuts, il y a plusieurs décennies, qu’elle a tendance aujourd’hui à être considérée par le public et certains praticiens comme une technique miracle permettant de résoudre tous les problèmes.
Même si l’on a retrouvé des dents semble-t-il réimplantées sur des squelettes lies anciens, l’implant par lui-même est réellement une invention du xxe siècle.
Le premier implant « moderne » a été utilisé et conçu en 1913 par le Dr Greenlield. Il s’agissait d’un cylindre de platine iridié. Il a été posé par ce praticien après ;ivoir réalisé un forage de l’os maxillaire : il s’agissait aussi de la première loge implantaire intra-osseuse.
La chirurgie implantaire n’est pas du « bricolage ». Il ne s’agit pas de visser un clou ou une vis dans un mur. Même si la forme de l’implant ressemble à une vis, la chirurgie implantaire est une intervention particulièrement délicate.
L’utilisation des implants a pendant longtemps été synonyme d’échec, de lechnique empirique sans aucune base scientifique. Depuis trente-cinq ans, ils sont crédibilisés grâce à un mot : l’ostéo-intégration. Ce mot, quelque peu galvaudé actuellement, est le fruit du travail de l’équipe du Pr Branemark à Goteborg en Suède, travail commencé il y a plus de trente-cinq ans. Cette méthode, formée par Branemark dès 1981, permet d’obtenir un taux de succès prévisible de 95 % à 98 %, dans les os maxillaires. Le taux de 98 % est obtenu après la première année, l’implant « prenant » ou « ne prenant pas » dans l’os, puis est remarquablement stable dans le temps. Le matériau utilisé par Branemark est le titane dit commercialement pur, c’est-à-dire contenant moins de 0,3 % d’impuretés.
L’implantologie a fait des progrès considérables et est devenue une technologie hautement spécialisée.
Lors des débuts « sérieux » de l’implantologie, les matériaux utilisés étaient des alliages et l’instrumentation ne correspondait pas exactement à la forme des implants : il s’agissait donc d’une technique chirurgicale moins précise qu’aujourd’hui. De plus, nous n’avions pas à notre disposition la qualité des bilans radiographiques, ni les logiciels utilisés pour l’étude des scanners préimplantaires : ceci limitait considérablement le champ d’application de cette technique, ainsi que le taux de réussite (autour de 50 à 60 %). En revanche, à cette époque, la forme des implants (lame, vis ou sous-périosté) présentait des faux-moignons sur lesquels nous fixions immédiatement les dents absentes : l’intervention chirurgicale se faisait en un seul temps. En cas de succès, les patients étaient enchantés, car ils supprimaient instantanément leur appareil mobile, ce qui était extraordinaire pour eux.
Ce n’est qu’avec Brànemark que cette technique a évolué et que les statistiques se sont considérablement améliorées, le taux d’échec n’étant plus que de 1 à 5 % sur les patients implantés. Pour ce faire, il a fallu établir des principes très importants :
- n’utiliser que du titane pur ;
- employer une instrumentation parfaitement adaptée à la nouvelle forme des implants et favorisant ainsi leur stabilisation primaire sans effort ni traumatisme ;
- pratiquer l’intervention en deux temps.
Actuellement, l’implantologie est encore en pleine évolution, tant sur le plan chirurgical que sur les plans prothétique et esthétique.