Les analyses biologiques: Immuno électrophorèse, Lactico-Déshydrogénase
Immuno électrophorèse :
C’est un examen sophistiqué qui est rarement demandé en première intention. Ce n’est qu’en cas d’anomalie sur l’électrophorèse, surtout des valeurs des gammaglobulines, que l’immuno électrophorèse sera demandée.
Cet examen est l’étude des quatre principales immunoglobulines qui sont nos principales défenses immunitaires. On distingue :
Immunoglobuline A :
Augmentation du taux :
Le taux des immunoglobulines A est fréquemment élevé chez les personnes âgées. On rencontre aussi une telle augmentation dans beaucoup de pathologies “canalaires” (sinus, bronche, tube digestif, voies urinaires…) :
• causes pulmonaires : bronchite chronique, dilatation des bronches, sinusite.
• causes urologiques : lithiase (calcul) rénale, infections urinaires.
• causes digestives : lithiase (calcul) biliaire, entéropathie, éthylisme chronique.
• maladies auto-immunes : purpura rhumatoïde, diabète insulinodépendant, spondylarthrite ankylosante, polyarthrite rhumatoïde, périartérite noueuse, maladie de Horton.
• cancers : cancer du sein, des bronches, ORL.
• dermatoses à IgA : psoriasis…
Diminution du taux :
Le déficit congénital en immunoglobuline A est fréquent dans la population générale : 1 sujet sur 700. Il prépare le terrain pour le développement possible de maladies autoimmunes. Il favorise le développement des candidoses digestives. Au côté de ces causes congénitales isolées, il existe des causes acquises :
• médicamenteuses : D-pénicillamine, anti-épileptique …
• maladies intestinales.
• lymphomes et myélomes.
Immunoglobuline E :
Augmentation du taux
Les taux élevés d’immunoglobulines E sont très souvent rapportés à une maladie allergique. Les étiologics des syndromes d’hyper IgE sont en fait nombreuses :
• déficits immunitaires.
• affections dermatologiques : psoriasis, acné, pelade, gale.
• affections néoplasiques : maladie de Hodgkin, myélome à IgE, certaines affections néoplasiques (cancéreuses) fébriles.
• affections parasitaires et fongiques : ascaris, amibiase, candidose, aspergillose.
• affections bactériennes et virales : syphilis, gonoccocie, lèpre, tuberculose aiguë, mononucléose infectieuse, hépatite virale A et B, infections à cytomégalovirus…
• autres : lupus érythémateux dissémine, polyarthrite rhumatoïde, cirrhose éthylique.
Immunoglobuline G :
L’augmentation des immunoglobulines G témoigne surtout d’un processus auto-immune, d’une réponse humorale à des infections virales, bactériennes ou parasitaires, qui se produisent au cours des maladies allergiques et de :
• maladies auto-immunes : lupus érythémateux systémique, polyarthrite rhumatoïde, syndrome de Gougerot-Sjögren, purpura thrombopénique, dysthyroïdie autoimmune, sarcoïdose.
• maladies parasitaires : filariose, paludisme…
• maladies allergiques : asthme, rhinite allergique, gastroentérite allergique…
Diminution du taux :
La diminution est retrouvée en cas de déficit congénital, myélome (à IgA), néphrose…
Immunoglobuline M :
Augmentation du taux :
Un taux élevé des immunoglobulines M évoque très souvent une infection récente. En l’absence de signes de pathologie infectieuse on pourra être amené à évoquer :
• maladies du foie : cirrhose, maladie hépatique chronique, hépatite
• maladies du sang : leucémie lymphoïde chronique, maladie de Hodgkin lymphome non-hodgkinien, lymphosarcomes…
• cancers du colon, des bronches, du rein, de la prostate.
• causes diverses : carence en fer, parasitoses.
Diminution du taux :
Lactico-Déshydrogénase (LDH) :
Il s’agit d’une enzyme sérique qui augmente classiquement dans le sang en cas de destruction tissulaire (surtout musculaire) : infarctus du myocarde, infarctus pulmonaire, hépatites aiguës surtout toxiques, métastases hépatiques, cancers et hémopathies, myopathie.. .
Il fait partie des examens de routine effectué en cas de suspicion d’infarctus du myocarde : l’augmentation des CPK, des LDH, la douleur thoracique et le tracé sur l’électrocardiogramme signent le diagnostic d’infarctus du myocarde.
On la dose également en cas de douleur, pour affirmer l’origine musculaire de la douleur. Les nouveaux anticholestéroliémiants provoquent souvent des problèmes de cet ordre. C’est tout le problème de cette nouvelle classe thérapeutique : les statines, qui sont très efficaces sur le cholestérol et qui protègent très bien le cœur, mais qui en retour présentent des effets indésirables au niveau hépatique et musculaire principalement. Il faut donc, y réfléchir au cas par cas en étudiant le rapport : bénéfices / risques.