Le trouble oppositionnel avec provocation
Les deux troubles sont souvent associés ; parfois le trouble oppositionnel avec provocation est antérieur, en quelque sorte précurseur du trouble des conduites ; c’est pourquoi nous les rapprochons.
Trouble oppositionnel avec provocation
Sébastien, 14 ans, n’est jamais content. Il n’obéit pas aux consignes de sa mère, qu’il s’agisse de ranger sa chambre ou de participer aux activités familiales. A ¡’école, il refuse d’écrire, il ne fait pas ses devoirs et se met en colère si sa mère s’étonne qu’il n’ait pas de travail. D’ailleurs un jour, il déclare qu’il n’a plus envie d’aller à l’école car « c’est nul ».
Il manque l’école quelques jours, et s’enfuit sur le trajet si sa mère l’accompagne. Il promet qu’il y retournera si sa mère lui achète une nouvelle console de jeu. Après cette acquisition, il va à l’école mais une semaine plus tard, ayant de mauvaises notes, il se plaint que le professeur de maths lui en veut et il s’absente de nouveau, d’abord en cachette de sa mère puis de manière ouverte.
Le trouble oppositionnel avec provocation se définit ainsi par un ensemble de comportements négativistes, hostiles ou ; provocateurs persistants : l’enfant conteste ce que disent les adultes, s’oppose activement ou refuse de se plier aux demandes des adultes et aux règles, est susceptible ou facilement agacé par les autres, se met en colère, embête les autres délibérément, est vindicatif. Parfois même, il fait porter à autrui la responsabilité de ses erreurs ou de sa mauvaise conduite.L’enfant opposant justifie son absentéisme scolaire en accusant les autres : l’école est nulle, les professeurs sont injustes, les autres élèves sont « débiles » ou méchants. Il peut convaincre ses parents qu’il est une victime de l’école. En fait, en dépit de l’aspect volontaire de l’absentéisme, l’enfant est souvent en authentique souffrance scolaire car les cours manqués entraînent des lacunes, les lacunes entraînent les mauvaises notes qui aggravent le sentiment de persécution. De plus, par rapport aux « copains », l’enfant a des conduites de prestance et craint de perdre la face en revenant dans le cadre scolaire.
Dans ces circonstances, si la famille ne fait pas preuve de fermeté, si (pire) elle donne raison à l’enfant contre l’école, et si la famille ne se fait pas aider par une guidance psychoéducative, le pronostic est préoccupant : l’absentéisme scolaire se chronicise, et l’enfant devient peu à peu un tyran familial ou évolue vers le trouble des conduites.