L'analyse des refus scolaires : Les variables proximales
Les variables proximales sont celles dont l’influence est directe et immédiate, comme le renforcement.
La première variable
est l’évitement des situations spécifiques scolaires qui ont un effet affectif négatif ou qui engendrent un trouble anxieux ou une dépression. Ce phénomène s’applique typiquement aux jeunes enfants qui n’identifient pas la cause précise de leur détresse, mais qui refusent d’aller à l’école car ils se sentent mal à l’aise dans la situation scolaire. Dans certains cas, le malaise de l’enfant est lié aux difficultés inhérentes à la transition entre temps de classe et temps de repos, dans les transitions entre entrée dans le bâtiment et dans la classe, ou dans les moyens de transport.
Les difficultés se manifestent sous la forme d’anxiété généralisée, de plaintes somatiques, de retard ou d’excuses diverses.
La deuxième variable
est la fuite de la confrontation sociale et des situations d’évaluations à l’école.
Cela concerne les enfants plus âgés ou les adolescents qui éprouvent des difficultés à avoir des relations avec leurs pairs, ou qui ont du mal à affronter les situations d’évaluations : selon les cas exposés oraux, contrôles écrits, compétitions sportives, chorales, repas à la cantine, etc. Les enfants concernés souffrent souvent d’exclusion de la part des pairs. La symptomatologie est celle d’anxiété généralisée, d’anxiété sociale telle que phobie sociale.
La troisième
est la recherche de l’attention et de la proximité des autres. Cela s’applique en particulier aux jeunes enfants qui ne vont pas à l’école pour rester à la maison avec les parents. L’école n’est pas le problème, mais l’enfant cherche avant tout à rester à la maison ou avec son parent même sur son lieu de travail. Le trouble exprime un trouble anxiété de séparation ou un trouble oppositionnel.
La quatrième
est la recherche de renforcements tangibles en dehors de l’école. Ce facteur s’applique aux plus âgés qui sèchent l’école pour faire d’autres activités : télévision, ordinateur, jeux vidéo, balades avec les copains, « surprises parties », consommations de substances illégales ou d’alcool. Cette catégorie peut ressembler à ce que l’on appelait l’école buissonnière. Elle inclut généralement d’autres manifestations d infraction des règles, de non respect des contraintes sociales, et s’accompagnent de conflits familiaux. Les diagnostics associés à ce schéma sont le trouble oppositionnel, le trouble des conduites, mais aussi le hikikomori.
Ces quatre fonctions sont elles-mêmes regroupes en deux dimensions ; la première est caractérisée par té renforcement négatif et regroupe l’évitement des stimuli spécifiques et l’évitement des situations sociales ; la seconde se caractérise par té renforcement positif et regroupe le comportement de recherche d’attention ou d’anxiété de séparation, et 1e renforcement positif tangible.
La fonctionnalité de cette classification est en lien avec un instrument d’évaluation la School Refusai Assessment Scale (SRAS) comportant 24 items. Cette échelle a été construite par Kearney et Silverman et explore les quatre fonctions du comportement de refus scolaire : évitement des stimuli anxiogènes, fuite des situations sociales ou d’évaluation, recherche de l’attention, recherche de renforcements extérieurs.
Il existe trois versions : parents, enfants et enseignants.
Plusieurs études ont permis d’établir sa validité, son utilité et ses qualités métriques. Sa valeur prédictive sur tés dimensions de peur, d’anxiété et de dépression a été vérifiée. Elle permet de décrire au mieux la situation de retés scolaire et donc aide à mette en place la meilleure stratégie thérapeutique, strictement adaptée à la situation.
Cette échelle d’évaluation dans sa version enfants a été traduite, adaptée et validée en France, par l’équipe de Brandibas, sur un échantillon de collégiens et lycéens.