Les médicaments
Un certain nombre d’études internationales ont exploré l’intérêt des médicaments dans les troubles anxieux et dépressifs. Nous allons examiner ces études, en insistant sur celles qui ont montré que le médicament était supérieur au placebo.
Les deux classes prioritaires sont d’une part, les antidépresseurs tricycliques (clomipramine, imipramine) et les antidépresseurs dits serotoninergiques (inhibiteurs de recapture de la sérotonine de IRS) dont les noms sont sertraline, fluoxetine, paroxetine, fluvoxamine.
Le Trouble obsessif Compulsif
est le trouble où les médicaments ont le mieux démontré leur intérêt . En effet, grâce à plus de douze études pédiatriques, les antidépresseurs sérotoninergiques ont montré une efficacité moyen sans différence entre ces médicaments. Le choix entre les médicaments est fait par le médecin en fonction des interactions, des effets indésirables. Les antidépresseurs tricycliques avaient en pionniers montré leur efficacité, mais leurs Possibles effets indésirables (en particulier cardiovasculaires) les ont placés en deuxième ligne.
Dans les autres troubles anxieux
Les études sont hétérogènes.
Néanmoins, de la même façon que les IRS sont employés dans les troubles anxieux de l’adulte, il est devenu courant de reconnaître une efficacité des IRS dans les troubles anxieux de l’enfant.
Ansi la fluvoxamine, la fluoxetine et la sertraline se sont montrées supérieures au placebo dans le trouble anxieux généralisé, la phobie sociale et l’anxiété de séparation, mais ces études ne sont pas homogènes entre elles.
Nous ne disposons pas de données pédiatriques bien établies pour le traitement des attaques de panique, ni pour les phobies spécifiques ni pour le syndrome de stress post-traumatique.
Il est intéressant de regarder les études anciennes avec les antidépresseurs tricycliques qui avaient pris pour cible la phobie scolaire.
En 1971, Gittelman Klein et Klein font la première étude contre placebo de l’imipramine sur 35 enfants âgés de 6 à 14 ans souffrant de phobie scolaire. Le traitement est efficace, aidant au retour à l’école et diminuant les symptômes physiques d’anxiété. Portant, tentant de reproduire ce résultat, les mêmes auteurs échouent en 1992 : dans cette deuxième étude, l’imipramine n’est pas supérieure au placebo.
fa troisième étude plus récente (2000) démontre « une certaine utilité » de l’imipramine mais en association avec la prise en charge psychothérapique.
La clomipramine n’a jamais montré son efficacité.
Les autres médicaments
Alors que dans l’anxiété généralisée de l’adulte, un soulagement peut être obtenu par les benzodiazépines, rien de tel n’est démontré chez l’enfant et l’adolescent. De plus, les benzodiazéples ont des effets indésirables gênants dans la population jeune : sédation, risque de mésusage, et effets paradoxaux comme agressivité, irritabilité, et dyscontrôle comportemental.
Une équipe française a proposé l’emploi des bêtabloquants (propanolol) mais leur étude se limite à trois cas.