Les intoxications dues aux médicaments
Les symptômes sont divers
Certains médicaments pris en grande quantité peuvent entraîner une agitation, une somnolence, des hallucinations. D’autres sont toxiques pour le cœur. En effet, certaines intoxications peuvent provoquer de multiples troubles du rythme cardiaque : ralentissements, accélérations et, surtout, irrégularités qui peuvent avoir des con- séquences graves. Il existe aussi des troubles de la respiration : difficulté à effectuer des mouvements respiratoires, diminution ou augmentation de la fréquence respiratoire. Souvent les médicaments qui semblent les plus anodins sont les plus toxiques. En outre, leur toxicité peut n’apparaître que plusieurs heures après leur absorption. Il ne faut donc pas s’étonner qu’un patient soit hospitalisé plus longtemps que son état apparent ne semble a priori le justifier.
Le lavage d’estomac
Les traitements sont nombreux Généralement, la première chose que fera un médecin sera de demander la mise en place dans une veine d’un cathéter relié à un flacon de perfusion. Classiquement, l’élimination des toxiques se fait par lavage de l’estomac (gastrique). Sur un patient conscient, on insensibilise l’arrière-gorge avec du gel anesthésique. Ensuite, on lui fait avaler une grosse sonde ou un tuyau en caoutchouc (tube de Faucher) et on instille de l’eau un peu salée dans l’estomac, après avoir vérifié que la sonde est bien positionnée. Cette méthode, un peu désagréable, est décriée par certains, car elle peut être dangereuse dans certains cas. Par exemple, un médecin ne pratiquera jamais de lavage gastrique s’il pense que des caustiques, des produits moussants ou des hydrocarbures pétroliers risquent d’être en cause. En effet, gorge (pharynx), de l’œsophage et de l’estomac. Ils ne doivent jamais être mis au contact des muqueuses une seconde fois ! Le lavage gastrique est inutile quand le produit ne présente aucune toxicité (même chez les enfants), comme c’est le cas des pilules contraceptives. Si le malade est inconscient, la sonde gastrique sera placée dans l’estomac, après mise en place d’une sonde dans la trachée (intubation Dans tous les cas, l’estomac est progressivement rempli, par petites quantités, avant d’être vidé, de manière à rejeter l’eau chargée des toxiques. Ce tubage gastrique est aussi l’occasion d’effectuer des prélèvements du liquide évacué en vue d’analyses
Il existe peu d’antidotes efficaces
Une autre technique d’élimination des toxiques est l’administration de charbon activé. Ce produit va fixer les produits toxiques pour les empêcher d’être absorbés par l’intestin et pour augmenter leur élimination dans les selles. Son administration peut être couplée au lavage gastrique dès la deuxième administration d’eau. Il existe quelques médicaments antidotes ou chélateurs spécifiques, tout à fait adaptés à certains toxiques. Malheureusement, même si on en a découvert quelques- uns ces dernières années, les bons antidotes sont rares. On en trouve contre les ben- zodiazépines, certains di italiques, etc. Mais tous les établissements hospitaliers n’en disposent pas d’un stock permanent et, de plus, il faut souvent connaître la dose de toxique avalée pour déterminer la dose d’antidote à donner. Enfin, comme tous les médicaments, ils peuvent avoir des effets secondaires et ne sont pas anodins. Ils ne sont donc pas toujours bien supportés.