Différents troubles anieux peuvent étre en cause : Phobie sociale
Marie, la peur de l’inconnu.
Marie était scolarisée dans une petite école de campagne à classe unique dont elle connaissait tous les élèves et dont l’institutrice était une amie de sa mère. Elle était discrète, parlait peu mais sa scolarité était possible. Marie déménage dans une grande ville et se retrouve en Œ2 dans une école inconnue où les élèves sont nombreux, bruyants. L’instituteur est impressionnant. Marie est terrorisée par cet environnement dont les dimensions et le cadre ne lui sont pas habituels. La situation « classe » est insupportable, Marie se sent observée, ridicule, ignorante ; elle ne peut ouvrir la bouche. Son mutisme entraîne les moqueries des élèves, l’agacement de l’institutrice.
Marie pleure tous les matins, cherche à se dérober à l’école, et l’absentéisme sporadique puis complet s’installe, alors qu’elle continue d’avoir des contacts sociaux avec ses anciennes camarades de l’école de campagne à qui elle téléphone et qu’elle voit en week-end.
Certains refus anxieux de l’école sont ainsi sous-tendus par une crainte de l’école en tant que situation sociale où on est soumis aux contacts avec d’autres, enfants et adultes et où on doit assumer leur regard et éventuellement leurs critiques et moqueries, dans la cour de récréation et dans la classe.
La phobie sociale se définit par une peur persistante et intense de situations sociales ou de situations de performance durant lesquelles le sujet est en contact avec des gens non familiers. Le sujet craint d’agir de façon embarrassante ou humiliante. Chez l’enfant, l’anxiété survient non seulement en présence d’adultes mais aussi en présence d’autres enfants non familiers ; en revanche, pour porter ce diagnostic, il faut montrer que l’enfant est capable d’avoir des relations sociales avec des personnes familières.
Les situations phobogènes en rapport avec le cadre scolaire sont très fréquentes : crainte de prendre la parole, de passer au tableau, de lire à haute voix, de demander des explications, de faire du sport, de participer à une activité de groupe ou une sortie.
L’exposition à la situation redoutée provoque une anxiété qui peut prendre la forme d’une attaque de panique.
Chez les enfants, l’anxiété peut se manifester par des pleurs, des accès de colère, des réacticns de figement ou de retrait dans des situations sociales impliquant des gens non familiers.
Les enfants luttent un certain temps pour que ces manifestations d’anxiété ne se voient pas, mais ils sont handicapés : anxiété anticipatoire, conduites d’évitement, trous noirs. Ces enfants sont inhibés, figés, évitant le regard et le contact, ils s’isolent craignant les moqueries. Cette anxiété sociale retentit non seulement sur l’insertion sociale mais aussi sur les performances et les apprentissages. Les résultats scolaires baissent, l’enfant se sent de plus en plus démuni. 1? ne lui reste qu’une solution, c’est de ne plus aller à l’école.
La phobie sociale est légèrement plus féminine.
Chez l’enfant, elle est diffuse et correspond à une peur de ne pas savoir se défendre, d’être le bouc émissaire, d’être rejeté, de ne pas avoir d’ami.
Chez l’adolescent, le trouble se centre plus sur l’apparence physique et les performances scolaires.
La phobie sociale est un trouble souvent durable.