Analyse diagnostique de l'absentéisme scolaire : Les absences excusable
Au sein des absentéismes scolaires, une première distinction peut être effectuée entre les absences excusables et les absences non excusables.
Elles sont dues à des maladies ou accidents.
En reprenant la littérature internationale, les causes principales reconnues d’absentéisme scolaire sont en premier lieu l’asthme, les affections respiratoires, les rhinites allergiques. L’absentéisme peut être directement lié aux symptômes ; pourtant, ceux-ci peuvent être exacerbés par les facteurs environnementaux. Les élèves sont d’autant plus absents qu’ils sont jeunes, de milieu défavorisé, moins compliants au traitement et qu’ils vivent en situation précaire. L’absentéisme est augmenté si l’enfant est exposé au tabagisme parental, à un mauvais environnement climatique. Tous les symptômes respiratoires sont aussi facteurs d’absentéisme.
Les affections cancéreuses et les maladies chroniques, telles qu’hémophilie, SIDA, maladie de Crohn, diabète, épilepsie sont également génératrices d’absentéismes répétés et dont la motivation ne fait aucun doute.
En milieu médical, de nombreux absentéismes sont motivés par des plaintes physiques variées : céphalées, nausées, vomissements, douleurs abdominales, diarrhées, douleurs menstruelles, palpitations, dyspnée, etc. et la tâche est difficile pour le médecin pour se prononcer sur la validité organique des symptômes. Ces signes sont-ils le reflet d’une pathologie médicale voire chirurgicale à diagnostiquer de toute urgence ? ou sont-ils le reflet d’un trouble psychopathologique ?
La question la plus difficile à résoudre est : y a-t-il une pathologie organique « enjolivée » par une Symptomatologie psychopathologique ? Ainsi, par exemple, une gastro-entérite peut être banale mais peut donner lieu à des plaintes exacerbées et excessives du fait du contexte psychopathologique de l’enfant. La Symptomatologie peut être majorée par des phénomènes anxieux involontaires et débordants, ou être exprimée avec emphase pour obtenir des bénéfices secondaires. Au maximum, nous savons que certains enfants simulent des symptômes pour échapper à l’école. Le plus connu est la thermopathomimie : « faire chauffer le thermomètre pour simuler une fièvre » et ainsi rester au lit au lieu d’aller en classe.
• Le syndrome de fatigue chronique est un challenge particulier dont nous parlerons plus loin.
• De nombreuses absences scolaires sont également liées aux complications de conduites de risque.
Ainsi, des hospitalisations ou des soins plus ou moins prolongés avec éviction de l’école sont la conséquence de comportements déviants : coma alcoolique après la prise en grande quantité et en temps limité d’alcool (comportement dit de « binge drinking »), somnolence voire coma par utilisation de drogues. Certains accidents traumatologiques sont la conséquence de prises de risque en bicyclette ou véhicule motorisé, imprudence sur la voie publique, ou par la pratique de certains sports dangereux. Les tentatives de suicide sont un facteur d’hospitalisation et d’interruption de la scolarisation. Certaines situations de dénutrition sont à mettre en rapport avec des troubles du comportement alimentaire, qu’il s’agisse de comportements d’anorexie, de vomissements, ou de malmenage alimentaire au sein d’une polyaddiction.
Nous reviendrons sur ces situations car l’aspect somatique est la conséquence d’un trouble psychopathologique.