Un accident est vite arrive : Yeux: mascara dans l'oeil
Les accidents oculaires sont très fréquents et pas toujours faciles à repérer
Ils sont de gravité très variable et méritent toujours une consultation en urgence avec un examen détaillé de toutes les structures oculaires.
Une absence de douleur n’est pas la garantie d’une blessure bénigne. Un œil « crevé » peut ne pas faire souffrir !
Je me souviens d’un garçon de 7 ans qui venait me voir pour un renouvellement de lunettes.
Quelle fut ma surprise quand je vis, bien planté au milieu de sa cornée un « joli » morceau métallique entouré d’une « belle » couronne de rouille. Un corps étranger fiché dans son œil ! Il ne souffrait pas et ne se rappelait pas avoir souffert…
Les parents étaient très étonnés, personne n’avait rien remarqué, alors qu’habituellement un tel accident est très douloureux et que le patient arrive ventre à terre en consultation ophtalmologique.
Les accidents oculaires les plus fréquents sont :
– les corps étrangers de surface,
– les ulcérations et plaies superficielles,
– les perforations oculaires,
– les contusions oculaires,
– les piqûres d’insecte,
– les brûlures oculaires.
Les maladies oculaires aiguës ne font pas partie des accidents.
Corps étrangers de la surface:
Quelque chose est rentré dans l’œil : l’extrémité d’une branche, la tige d’un végétal, une poussière métallique ou de plastique, un coup de mascara ou l’ongle d’un nouveau-né…
Les corps étrangers cornéens les plus fréquents sont les limailles, reçues lors de l’utilisation, sans protection, d’une meule.
La surface oculaire est égratignée, mais l’œil n’est pas perforé.
La plaie provoque des douleurs aiguës avec spasme des paupières, qui ne peuvent plus s’ouvrir. Le patient n’en dort pas la nuit tant qu’il ne l’a pas fait enlever.
La première chose à faire est de laver à grande eau, ou au sérum physiologique si on en a, plusieurs fois et de façon prolongée pour nettoyer l’œil des poussières et évacuer le corps étranger s’il n’est pas réellement entré
dans la cornée.
Le corps étranger métallique se voit facilement s’il est planté dans la cornée, devant une glace grossissante par exemple. Autrement, on peut le soupçonner par les douleurs qu’il provoque lorsqu’il se trouve sous
une paupière.
Il faut consulter d’urgence un ophtalmologiste pour le faire retirer, car les corps étrangers métalliques commencent à rouiller très rapidement, et les autres corps étrangers (végétaux, bois, poils de chenille, éclats de verre) risquent de provoquer une infection.
L’ophtalmologiste retire le corps étranger très facilement sous anesthésie locale avec un petit instrument adapté. En général, l’intervention n’est pas douloureux pour le patient, qui sera immédiatement soulagé.
L’ophtalmologiste en profitera pour contrôler l’acuité visuelle et faire un examen détaillé des yeux, car un deuxième projectile aurait pu perforer l’<>œil ou se loger sous la paupière, par exemple. Il prescrira un collyre antiseptique et cicatrisant pour parer l’infection.
Plaies superficielles:
La plus fréquente des plaies superficielles est l’ulcération de la cornée par un coup d’ongle du jeune enfant que l’on porte dans ses bras.
Le patient ressent une douleur très vive car la plaie est située sur l’épithélium (la couche superficielle de la cornée), qui est ultrasensible.
Une telle ulcération de la cornée déclenche des maux de tête et rend la lumière insoutenable.
L’ophtalmologiste, consulté en urgence, constate l’ulcération de la cornée lors d’un examen en général très difficile car les douleurs, trop puissantes, obligent le patient à fermer les <>yeux.
Le collyre anesthésique facilite l’examen de l’œil et permet au patient de garder les yeux ouverts.
Une telle plaie doit être soignée suffisamment longtemps pour éviter les récidives.
Si l épithélium ne cicatrise pas correctement il peut devenir « fragile » et se redécoller au moindre frottement
Traitement:
Dans les deux cas, corps étranger de la surface et ulcération de la cornée, l’ophtalmologiste va prescrire un traitement cicatrisant et désinfectant et, si l’égratignure est importante, un pansement oculaire occlusif pour calmer le spasme douloureux des paupières.
Le pansement occlusif se pose à l’aide de deux rondelles oculaires, après avoir mis des collyres antiseptiques et une pommade cicatrisante à la vitamine A. La première rondelle oculaire est pliée en deux et appliquée sur la paupière fermée. La deuxième rondelle est posée par-dessus et scotchée sur la peau avec du micropore. La paupière ne doit pas pou¬voir s’ouvrir, même si l’autre œil est ouvert, car les mouvements de la paupière sont douloureux au niveau de la plaie de la cornée, qui va tarder à cicatriser si elle subit en permanence ce frottement.
Homéopathie:
Collyre cicatrisant: par exemple CALENDULA D4, 3 gouttes toutes les heures, en alternance avec un collyre antiseptique: par exemple ECHINACEA D3,3 gouttes toutes les heures.
Par voie orale : ARNICA Dé, 10 gouttes toutes les heures jusqu’à amélioration des douleurs et pour activer la cicatrisation.
Perforation par plaie oculaire:
Avec la ceinture de sécurité et les pare-brise anti-éclats, les accidents avec perforation oculaire sont devenus plus rares.
À présent, ces accidents sont généralement causés par une pointe : fléchette, jouets pointus, coupe-papier, aiguille, branche d’arbre, etc.
L’ulcération de la cornée est bien plus douloureuse que la perforation ! Aussi ne la remarque-t-on pas forcément, comme chez ce jeune de n ans que l’infirmière scolaire poussait à consulter car elle trouvait son œil « bizarre ».
les parents venaient en consultation, contraints et forcés, en râlant — « de quoi se mêle-t-elle ! » — mais l’œil était effectivement « crevé », un orifice minime bien visible au fond d’œil qu’il fallait vite consolider au laser pour éviter le décollement de rétine. Il avait pris un bambou dans l’œil, seul le coin interne était rouge et il ne ressentait qu’une légère gêne.
Quand on suspecte une perforation, il ne faut surtout pas toucher, ne pas appuyer du tout sur l’œil, et se rendre directement aux urgences ophtalmologiques pour « dresser l’état des lieux ».
La découverte des lésions n’est pas toujours chose aisée, car on ne pense pas forcément aux yeux en cas d’accident grave avec de multiples blessures. On ne les voit pas facilement sous les paupières, ainsi qu’en cas d’hémorragie.
le corps étranger peut même traverser l’œil et se planter dans l’os de l’orbite, derrière lui. Une radio du crâne permet de repérer les corps étrangers métalliques.
Si on ne repère pas le corps étranger, le risque pour l’avenir de l’œil est parfois important : s’il est en fer ou en cuivre, on aboutit à un glaucome toxique qui détruit la rétine.
Le traitement des perforations est en général chirurgical et va laisser des séquelles, plus ou moins importantes en fonction des lésions initiales.
Ainsi cette jolie petite fille de 4 ans blessée par son cousin avec un avion propulsé par un élastique. En plein dans l’œil de la petite fille au premier essai ! L’œil était définitivement perdu, c’était le drame dans la
famille, les parents ne se sont jamais remis de cet<> accident. La petite : fille a bien grandi et vit sans problème avec un seul œil et une lentille esthétique pour cacher la cornée, cicatrisée mais totalement blanche, de l’œil accidenté.
« Œil au beurre noir », contusion:
Il s’agit d’un coup sur l’œil, sans qu’il y ait une plaie.
Une balle de tennis ou de golf, un ballon de rugby, un bouchon de champagne ou une carabine à plomb, par exemple, peuvent plus ou moins abîmer l’œil. Un traumatisme léger, comme un coup de doigt, déclenche simplement une hémorragie sous-conjonctivale.
Une contusion plus forte provoque une hémorragie sous-conjonctivale et intra-oculaire, ce qui pose problème pour voir au travers. Le sang a tendance à se déposer à l’intérieur de la cornée, ce qui la rend moins transparente et altère la capacité visuelle.
Un coup violent entraîne parfois une contusion de l’orbite, de l’œil et de la rétine avec risque de lésions et d’hémorragie. Une cataracte traumatique peut survenir très rapidement, nécessitant une intervention chirurgicale.
Une importante contusion engendre de fortes douleurs et un malaise général. On constate que l’hémorragie à l’intérieur de l’œil déclenche souvent un glaucome aigu très difficile à traiter et nécessitant une hospitalisation pour une surveillance rapprochée de la tension oculaire.
L’hématome « en lunettes » (œil au beurre noir) peut correspondre à une fracture de l’orbite, nécessitant un bilan radiologique avec intervention réparatrice dans certains cas.
Les contusions doivent être vues par un ophtalmologiste qui en fera une analyse détaillée et prescrira le traitement et le suivi ad hoc, parfois une hospitalisation.
Homéopathie:
En homéopathie, en plus du traitement prescrit par l’ophtalmologiste, il est conseillé de prendre, le plus rapidement possible après un traumatisme oculaire :
ARNICA 5CH, une dose de granules à faire fondre sous la langue (ou n6, gouttes buvables, 5 gouttes toutes les heures) ;
SYMPHYTUM 5CH, une dose de granules à faire fondre sous la langue (ou D3, gouttes buvables, 5 gouttes toutes les heures) ;
LEDUM PALLUSTRE D2, gouttes buvables, 5 gouttes toutes les heures (ou 3CH, 3 granules sous la langue).
Piqûre d’insecte:
Il s’agit en général d’une enflure de la paupière, avec rougeur douloureuse parfois très importante : la paupière est tellement gonflée qu’elle ne s’ouvre plus. On observe des petites blessures, des points rouges, pouvant faire songer à un insecte comme facteur déclenchant.
Ces piqûres d’insecte ne sont dangereuses que si l’insecte est venimeux ou si la victime souffre d’une allergie, auquel cas il faut traiter d’urgence, voire hospitaliser le patient.
L’ophtalmologiste va prescrire un traitement désinfectant et anti-inflammatoire.
Homéopathie:
Pour désinfecter la paupière : calendula tm 40 %/ echinacea tm 3 %, ALCOOL Q.S.P. 100 % diluer 50 gouttes dans un bol d’eau fraîche et laisser en compresse sur les paupières fermées.
APIS D8, collyre, 1 goutte 3 fois par jour dans l’œil contre l’inflammation.
ledum pallustre D2, gouttes buvables, 5 gouttes toutes les heures contre l’inflammation.
POUMON-HISTAMINE 15 CH granules, 1 dose sous la langue en cas d’allergie.
Projections dans l’œil: brûlures chimiques
Dès que la moindre substance, toxique ou non, est projetée dans l’œil, il faut rincer abondamment à grande eau pour diluer le produit et l’en faire sortir.
Aux urgences ophtalmologiques, l’infirmière fait couler une bouteille de sérum physiologique par l’intermédiaire d’une tubulure pour inonder l’œil pendant un quart d’heure, voire une demi-heure si le produit est dangereux pour les yeux.
Il est urgent de se rendre en consultation d’ophtalmologie en apportant le produit que l’œil a reçu.
La gravité de la lésion dépend de la substance ; les pires brûlures chimiques sont provoquées par les « bases », comme le ciment, la chaux vive, l’alcali, la soude caustique et l’eau de Javel.
Ces « bases » provoquent des brûlures profondes, évolutives et beaucoup plus graves que les « acides » (acide de batteries ou acide sulfurique, par exemple) qui engendrent des brûlures superficielles et non évolutives.
Les bombes lacrymogènes sont extrêmement dangereuses lorsqu’elles sont projetées dans les yeux à bout portant. L’œil peut être complètement: détruit. A distance, par contre, ces bombes ne provoquent qu’une légère irritation.
Ces brûlures peuvent être très graves, comme chez cette patiente qui a dû subir une greffe de cornée après avoir reçu du vernis dans l’œil. Son œil est devenu opaque en surface, elle ne voyait plus rien à travers sa cor¬née abîmée.
Dans tous les cas, il faut consulter en urgence pour adapter le traitement en fonction de la substance.
La greffe de cornée:
À cette occasion, il faut se rappeler que la greffe de cornée sauve les yeux des malades et chacun devrait informer son entourage qu’il consent au prélèvement de sa cornée pour une greffe en cas de décès. (On ne prélève que la cornée et le reste de l’œil est laissé intact ; cela ne se voit pas sur le cadavre de la personne décédée.) À ce sujet, je ne peux pas ne pas citer cette anecdote : une de mes patientes, à la suite d’une longue maladie oculaire frappant son œil unique, se retrouvait avec la cornée totalement abîmée. les plus grands professeurs — mais aussi mon humble personne — avaient
décrété que le seul moyen de lui rendre un tant soit peu de vue était une greffe. Elle me suppliait en consultation de bien vouloir lui prescrire un traitement homéopathique tellement elle refusait d’entendre parler de ce « bout de cadavre », comme elle l’appelait. Par acquit de conscience et sans croire une seconde à son efficacité, je lui ai prescrit un traitement un peu complexe auquel elle a rajouté une chromothérapie (traitement par les couleurs). Elle voit à présent 6/10 et le « bout de cadavre » qui lui était réservé a fait un autre heureux…
Brûlures oculaires aux ultraviolets:
Le coup d’arc : la cornée est brûlée par l’intensité lumineuse excessive de la soudure à l’arc pratiquée sans lunettes de protection.
L’ophtalmie des neiges : la cornée est brûlée par la trop forte exposition des yeux aux rayons ultraviolets de la lumière du jour, y compris derrière des lunettes de soleil de mauvaise qualité ou inadaptées, car trop petites.
Dans les deux cas, la conjonctive est irritée et souvent aussi la cornée : le patient souffre d’une kératite avec conjonctivite due à l’agression.
L’ophtalmologiste consulté en urgence va examiner l’œil avec une goutte de collyre anesthésique pour constater l’étendue des lésions. Le traitement consiste à éviter l’exposition aux rayons ultraviolets pendant cinq jours et à instiller des collyres antiseptiques et cicatrisants. Si la kératite est importante, on ferme l’œil avec un pansement occlusif après avoir appliqué une crème cicatrisante.
Ces lésions seront très douloureuses, surtout les premières 48 heures. Ensuite la cicatrisation va apaiser les douleurs.
Homéopathie
CALENDULA D4, collyre, 1 goutte toutes les heures en alternance avec ARNICA 0,25 %/ URTICA URENS 4.75 %, collyre, 1 goutte toutes les heures ;
ACONIT D3, gouttes buvables, 5 gouttes toutes les heures pour les premières heures très douloureuses.
Mieux vaut prévenir que guérir:
À l’extérieur, portez toujours des lunettes larges, filtrant les ultraviolets. Interdisez aux enfants de jouer avec des objets pointus et des projectiles, ne leur achetez pas de jouets dangereux : gardez l’esprit critique ! Protégez vos yeux pour toute activité impliquant des « projectiles » : on n’a que deux yeux… Ne touchez jamais un œil traumatisé et consultez en urgence un ophtalmologiste.
Vidéo : Un accident est vite arrive : Yeux
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Un accident est vite arrive : Yeux
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