Mieux comprendre le temps , mieux comprendre le monde
Jusqu’à neuf andata:text/mce-internal,s, remarque Jacques Montangero à l’issue de nombreuses observations sur des écoliers, l’enfant sait mettre dans l’ordre des séquences, mais il les imagine comme une succession d’instantanés. S’il dessine, il aura tendance à représenter le déroulement du temps par une augmentation de la taille des personnages et des objets, ou par un plus grand nombre de dessins. C’est seulement à partir de dix ans, et parfois seulement à quinze ans, que l’enfant comprend réellement ce qu’est le déroulement du temps, qu’il en assimile le concept et qu’il traduit de façon exacte la succession des événements dans ses dessins. Il est alors devenu capable de faire des opérations mentales complexes, et il enregistre dans sa conscience les notions claires du passé, du présent et du futur. Il comprend qu’une situation donnée s’explique par ce qui s’est passé avant. Mais il arrive encore, chez un enfant de dix ans, qu’il croit perdre ou gagner une heure de son temps personnel lorsqu’on change d’heure, en été ou en hiver. Il a du mal à faire la différence entre le temps de convention sociale, celui des montres, et son temps propre, celui qu’il vit.
Cependant, l’enfant d’une dizaine d’années va commencer à s’inteiToger à propos du temps, et cela est très important, car la façon dont il pourra répondre va conditionner son développement culturel. Le temps joue, en effet, un rôle décisif dans la maturation mentale et sociale de l’enfant, pendant ces années capitales de sa pré-adolescence. Jacques Montangero insiste sur que va avoir, pour le développement intellectuel et social de l’enfant, l’acquisition progressive de cette conscience du temps. Elle va lui permettre notamment de mieux comprendre le monde qui l’entoure, en plaçant ce monde dans une dimension temporelle, en le forçant à réfléchir sur l’origine et le devenir des objets et des êtres. C’est ce que les psychologues appellent la perspective diachronique.
Ce n’est, en effet, pas du tout la même chose de considérer un objet ou un être en eux-mêmes, tels qu’ils se présentent au regard, et de les voir dans leur contexte, par rapport au temps, avec leur histoire et leur futur. Replacer les choses et les gens dans le temps, c’est donner au monde sa véritable image, sa véritable réalité. Etre quelqu’un, c’est être la somme de ce qu’on a reçu de ses parents et tout ce qu’on a soi-même acquis pendant l’enfance.Le temps joue donc un rôle essentiel dans la construction de la personnalité de l’adoleseent, notamment par les souvenirs des actes et des impressions passés. La signification de la temporalité, disent les psychologues, est l’un des constituants de base de l’expérience de l’homme adulte.