L'intoxication alcoolique aigue
L’agressivité de l’ivresse
L’ivresse provoque d’abord une plus grande assurance, une impression de force injustifiée, qui peut rendre le sujet agressif. Souvent, la personne suit ses idées sans tenir compte des autres. L’équilibre est précaire. Les vomissements sont fréquents. S’il est parfois possible de conduire gentiment au lit la personne soûle avec de bonnes paroles, ce n’est pas toujours le cas. Pourtant, l’administration d’un «simple tranquillisant» par un médecin n’est pas toujours recommandée. La personne ivre pourrait vomir et, trop endormie par l’ivresse et le tranquillisant, inhaler le contenu de l’estomac et inonder ainsi ses poumons. Dans le cas d’un alcoolisme chronique, il pourrait se produire une hypoglycémie (baisse du glucose dans le sang) profonde, capable d’entraîner un coma ou bien la tension artérielle pourrait baisser de manières troubles graves. Le médecin peut donc être amené à recommander une hospitalisation brève (par exemple pour la nuit),afin que le malade soit surveillé comme il convient. Il faut éviter les traumatismes que la personne pourrait involontairement s’infliger ou provoquer à son entourage.
Des conséquences dans tout l’organisme
La détresse respiratoire d’un coma alcoolique grave peut amener le médecin à pratiquer une ventilation artificielle, afin de passer un cap difficile. Chez l’alcoolique chronique, il existe un risque d’atteinte du cerveau (encéphalopathie) due à une insuffisance vitaminique (B1 ou PP). Il arrive aussi que la personne ivre reste allongée plus de douze heures dans son coma. Elle peut alors présenter des troubles comme une rhabdomyolyse ou une infection aiguë. La rhabdomyolyse est due à l’écrasement des muscles qui n’ont plus leur tonus normal. Un grand nombre de cellules musculaires peuvent alors mourir et éclater, libérant leur contenu dans le sang. Or, il contient des substances qui, en trop grande quantité, peuvent entraîner un arrêt du cœur ou un blocage des reins. Après une ivresse aiguë, les alcooliques chroniques peuvent aussi présenter une infection des poumons ou de la peau, une phlébite, etc. Enfin, en cas d’alcoolisation brutale comme en cas d’arrêt trop brusque de la boisson, des convulsions sont fréquentes.
La banale ivresse
En cas de simple soûlerie, sans véritablement perte de connaissance, si le sujet se laisse faire, il faut l’inciter à manger au moins un peu ou à boire un sirop sucré pour diminuer les risques d’hypoglycémie, puis tenter de le conduire en douceur jusqu’à un lit. Si le sujet devient agressif, il ne sert pas à grand- chose d’essayer de lui faire entendre raison : il n’est pas conscient de son ivresse et n’est pas maître de lui ; il risquerait surtout de devenir violent. Mieux vaut approuver ce qu’il dit, même si c’est le contraire que vous pensez. Essayez seulement de le conduire sur un lit ou près d’un canapé ou vous pourrez l’aider à s’allonger lorsque l’endormissement viendra. En cas de vomissements, il n’y a tout simplement aucun traitement efficace : il faut attendre que ça passe. Toute administration de tranquillisant doit être évitée. Lorsque la période d’endormissement survient, il faut tourner le sujet pour le mettre dans son lit en position latérale de sécurité, surtout s’il a déjà vomi dans son ivresse. C’est de très loin le geste le plus important que vous puissiez faire pour lui, puisqu’il peut lui sauver la vie. L’appel d’un médecin ou d’un service d’urgence médicalisée (pompiers) est parfois utiles, lorsque l’ivresse est profonde ou bien lorsqu’un sujet en coma éthylique (alcoolique) est découvert.