Les malaises
Le mot malaise désigne toute une série de troubles de l’organisme. Il se manifeste souvent à l’improviste.
La personne était jusqu’alors normale, puis subitement « se sent mal », elle pâlit, a la tête qui tourne, se sent faible, nauséeuse, transpire beaucoup, est agitée et a besoin de s’asseoir ; elle peut alors perdre connaissance. Les origines du malaise sont multiples.
La plupart du temps, ces petites « indispositions », connues de tous, sont très pénibles, mais restent fugaces et sans conséquences ; généralement, la personne retrouve ses esprits en moins d’une minute, bien avant l’arrivée des secours. Toutefois, il arrive que derrière le malaise se profile une atteinte organique grave, telle une crise cardiaque qui se reconnaît à des signes caractéristiques.
Il est donc très important de bien observer une personne qui « se sent mal » et, si elle est consciente, de s’enquérir de ce qu’elle ressent. Plusieurs questions sont à poser à la victime.A quand remonte son dernier repas ?
Prend-elle un traitement (Recherchez tout signe extérieur de maladie : carte ou bracelet attestant d’une maladie telle que diabète, épilepsie) ?Depuis combien de temps dure son malaise ?
Souffre-t-elle d’une douleur, même modérée au thorax ou à l’abdomen (signe d’une crise cardiaque) ?
A-t-elle des maux de tête violents inhabituels (possibilité d’un accident cérébral) ?
De ces réponses, vont dépendre votre aide et l’urgence de la situation.
Les petits malaises
Très courants, ils résultent de troubles mineurs de l’organisme. Sous l’effet d’une grosse fatigue, d’une intense émotion (frayeur, contrariété), d’un environnement confiné ou trop chaud, la personne peut se sentir mal et s’évanouir. Un régime amaigrissant, un effort excessif effectué à jeun (voir hypoglycémie page 146), un repas trop copieux ou trop arrosé, ou un espace confiné, ou encore une douleur importante, lors d’un pincement de doigt dans la portière par exemple, peuvent être aussi à l’origine du malaise. Chez les personnes âgées, le passage de la position allongée à la position débout est un des principaux vecteurs de l’évanouissement. Il ne dure que quelques secondes et reste bénin.Idem pour la syncope vagile, fréquente chez les personnes nerveuses. Elle survient toujours en position debout et est due à une déficience des mécanismes qui régulent la tension artérielle.
Les bons gestes
Si le malade est assis, veillez à sa stabilité et demandez-lui de bien respirer et de se pencher en avant, la tête entre les genoux. La pesanteur permettra de propulser le flux de sang vers le cerveau. La position allongée, jambes surélevées, est cependant préférable.
Si le malade est chancelant, soutenez-le afin de lui épargner une chute et allongez-le sur le sol, les membres inférieurs surélevés de manière à favoriser l’irrigation et l’oxygénation des centres nerveux.
Desserrez tout vêtement au niveau du cou et du thorax et de la taille ; éventez le malade.
Prévenez les secours.
Surveillez le pouls et la respiration.
Si le malade perd connaissance, mettez-le en position latérale de sécurité.
Lorsqu’il reprend connaissance, laissez-le en position allongée pendant 10 à 15 minutes au calme.
S’il ne respire plus et est inconscient, faites d’urgence le bouche-à-bouche.
S’il ne respire plus et n’a plus de pouls, commencez immédiatement la réanimation cardio-respiratoire.
Les crises cardiaques
L’importance de l’urgence en cardiologie est telle que, chaque année, la Fédération Française de Cardiologie réitère ses campagnes d’information en direction du public pour apprendre les signes d’alarme des crises cardiaques. Que ce soit l’angine de poitrine ou l’infarctus du myocarde, les douleurs sont très caractéristiques : il s’agit d’une douleur brutale et intense située au milieu du thorax, en arrière du sternum. Le malade a une sensation souvent très angoissante de serrement « comme un étau », de brûlure, de poids ou d’écrasement qui peut se propager dans la mâchoire, les épaules, les bras, la gorge, ou le dos. L’infarctus du myocarde peut cependant se révéler plus discrètement avec une douleur modérée, et dans ce cas être confondue avec un problème au niveau de l’estomac.
Ces deux maladies concernent les artères coronaires, c’est-à- dire celles qui alimentent le muscle cardiaque (le myocarde) en sang et donc en oxygène.
L’angine de poitrine est due à un rétrécissement d’une ou plu-sieurs artères coronaires ; le débit sanguin est réduit et suffisant au repos, mais insuffisant à l’effort (lorsque les besoins en oxygène augmentent) et donnent lieu à des douleurs thoraciques. En général, la crise s’estompe rapidement à l’arrêt de l’effort. Le malade, qui connaît sa maladie a recours à la Trinitrine, un médicament qui dilate les artères coronaires en moins de deux minutes.
L’angine de poitrine peut s’aggraver, un caillot peut se for¬mer dans une ou plusieurs artères et bloquer l’apport de sang et donc d’oxygène au muscle cardiaque : c’est l’infarctus du myocarde, un cas d’extrême urgence.
La douleur thoracique est alors prolongée et s’accompagne souvent d’autres symptômes : le malade est très pâle, transpire abondamment, est pris de nausées ou de vomissements, parfois de vertiges qui l’obligent à s’asseoir. Le malade peut être essoufflé, le pouls, qui est souvent très rapide, devient plus faible et parfois irrégulier.
Les bons gestes
Alertez immédiatement le SAMU en expliquant clairement qu’il s’agit peut-être d’une crise cardiaque.
Plus la prise en charge est précoce par une unité de soins cardiologiques, moins les risques de mort subite et les séquelles seront importants. Si le malade est conscient, soutenez-le douce-ment et installez-le en position demi-assise en plaçant une couverture derrière lui et un coussin sous ses genoux.
Desserrez tout vêtement au niveau du cou, du thorax et de la taille et vérifiez sa respiration et son pouls.
Si le malade perd connaissance, mais respire normalement, couchez-le sur le côté, en position latérale de sécurité.
En l’absence de respiration et de pouls, allongez-le sur le dos, par terre, et commencez immédiatement le massage cardiaque associé au bouche-à-bouche.