Les illustrations d’un manuel aident-elles l’apprentissage
Une deuxième conséquence pratique ne concerne pas la vitesse, mais le double codage. Car en somme, si l’image est efficace, c’est encore grâce au mot. C’est parce que l’image est verbalisée : par exemple, on se dit à propos d’une image « c’est un ours ». La conclusion pratique est que l’image doit être verbalisable pour être efficace. Ainsi s’explique le fait que seules les images familières sont efficaces, les images complexes ou ambiguës ne le sont plus ; pensez par exemple à ce que seraient les panneaux de la route sans leur signification. Or, à l’école, ou au collège, où l’élève est là pour apprendre, la plupart des images sont précisément non familières voire complexes ; ce sont des photographies de cellules en biologie, des coupes de terrain ou de roche en géologie, des cartes en géographie, des photos ou des frises chronologiques en histoire. Ces images nécessitent donc des mots, ce sont les légendes, de même que les bandes dessinées ont leur propre codage les bulles !
Ce sont donc les mots qui rendent les images efficaces. Ainsi s’explique un résultat paradoxal à première vue : un manuel avec ses illustrations n’est pas toujours plus efficace que la simple lecture du texte. Un texte bien expliqué permet une représentation mentale aussi efficace que des photographies ou des dessins. En revanche, le schéma est plus qu’un simple dessin et il a des propriétés d’organisation. Bien fait, il est dans ce cas très efficace : par exemple, la représentation schématique des étapes d’un mécanisme physique comme les phases de compression-dilatation des gaz en facilite l’apprentissage.