Le Inn et le Iang
Citons M. Granet : « La philosophie chinoise (du moins dans toute la partie connue de son histoire) est dominée par les notions de Inn et de Iang. Tous les interprètes le reconnaissent. Tous aussi considèrent ces emblèmes avec la nuance de respect qui s’attache aux termes philosophiques et qui impose de voir en eux l’expression d’une pensée savante.
Enclins à interpréter le Inn et le Iang en leur prêtant la valeur stricte qui semble convenir aux créations doctrinales, ils s’empressent de qualifier ces symboles chinois en empruntant des termes du langage défini des philosophes d’Occident. Aussi déclarent-ils, tout uniment, tantôt que le Inn et le Iang sont des FORCES, tantôt que ce sont des SUBSTANCES. »
Il faut continuer à lire ce qu’écrit M. Granet dans son chapitre consacré au Inn et au Iang pour se rendre compte de la difficulté pour un Occidental de comprendre réellement la pensée chinoise.
Dans le cadre de ce livre je n’aborderai pas l’aspect philosophique des notions de Inn et Iang. Certains sont attachés sentimentalement à l’acupuncture par espoir d’y découvrir des vérités philosophiques, voire métaphysiques. Ils oublient
élaborée, science et philosophie faisaient un tout. C’est pour cette raison que les termes Inn et Iang sont omniprésents dans les textes d’acupuncture.
On les retrouve d’autant plus volontiers que ces concepts ne sont pas uniquement philosophiques : ils se rattachent à des descriptions purement pratiques du fonctionnement du corps humain.
Pour les Chinois en effet, les symptômes, comme tout ce qui fait partie de l’univers, appartiennent soit plutôt à la catégorie inn, soit plutôt à la catégorie iang. Chaque symptôme, comme chaque chose dans Puniver , est soit iang « teinté » de inn, soit inn « teinté » de iang.
Dans le cadre de la pensée chinoise, la chaleur appartient de toute évidence à la « catégorie » iang. Son opposé le froid appartient au Inn. Comme on le voit, Inn et Iang à la fois s’opposent et à la fois sont complémentaires. Il n’y a pas de Inn sans Iang et vice versa.
Ainsi sont considérés comme des symptômes iang :
— les symptômes aggravés par la chaleur ou par la sécheresse ;
— les douleurs fulgurantes,récentes, intermittentes, plutôt diurnes, qui augmentent par le mouvement, etc.
Sont en revanche considérés comme symptômes inn :
— les symptômes aggravés par le froid ou par l’humidité.
— les douleurs sourdes, prolongées, anciennes, constantes, plutôt nocturnes, qui diminuent par le mouvement, etc.
C’est d’après la prédominance des symptômes iang sur les symptômes inn ou vice versa que la maladie sera plutôt iang ou plutôt inn. Les points conseillés seront différents.
En ce qui concerne le détail des points utilisés, je ne peux que renvoyer le lecteur aux textes d’acupuncture classiques.