L'asthmatique et les infections virales
Les infections virales sont très nombreuses. Celle que nous connaissons le mieux est la grippe. Qui n’a pas vu les publicités pour la vaccination contre cette maladie, à l’automne ? La grippe est due à un virus, qui se répand par épidémie dans notre population.
Le retentissement de la grippe peut être grave chez les sujets asthmatiques. D’une part, cela peut majorer l’asthme, d’autre part, cela peutentraîner une infection bactérienne surajoutée, qui serait catastrophique chez ces patients fragiles. Voyons cela en détail.
Il y a très probablement une relation étroite entre asthme et infection virale chez l’homme. Certains arguments peuvent laisser penser que certains virus peuvent être à l’origine de l’hyperréactivité bronchique, voire de l’asthme. Cette idée est admise chez l’enfant, à propos d’un virus, appelé « virus respiratoire syncicial » ou plus brièvement VRS. Les arguments ne sont qu’indirects.
Parmi ceux-ci, le plus important est qu’il existe une hyperréactivité bronchique après une infection virale des voies aériennes supérieures. Cette hyperréactivité bronchique ne se maintient le plus souvent pas, et disparaît avec le temps. Mais cette disparition serait plus longue que pour celle observée au décours d’une infection bactérienne. Chez les sujets prédisposés à l’asthme, cette hyperréactivité risque de ne pas disparaître. Cette anomalie de la réactivité bronchique serait secondaire à l’activation du système parasympathique, comme en témoigne l’intérêt de l’atropine dans la réduction de cette hyperréactivité bronchique. Chez certains, cette infection est suivie de l’apparition de l’asthme.
À l’inverse, tous les asthmes, notamment chez l’enfant, ne sont pas précédés d’infection virale, du nez, de la gorge, des bronches ou des poumons. Enfin, tous les virus ne sont pas responsables de ce genre de manifestation. On sait bien que la varicelle, la rougeole ne sont pas suivies d’hyperréactivité bronchique. La grippe, d’après ce que l’on vient de voir, va induire une hyperréactivité bronchique. Celle-ci, chez l’asthmatique, va s’ajouter à celle qui existait avant la grippe. La menace de crise d’asthme va réapparaître, de manière plus intense et/ou plus fréquente.
Comme en plus les bronches des sujets asthmatiques sont plus fragiles car enflammées, elles sont plus sensibles à l’infection bactérienne.La grippe exposera alors l’asthmatique à une infection bactérienne surajoutée. Cette infection apportera alors son lot de complications propres, dont, là encore, une hyperréactivité bronchique supplémentaire, et une augmentation de production de mucus, facteur supplémentaire d’obstruction bronchique que l’on connaît déjà.
En pratique, l’asthmatique ayant la grippe doit être traité comme celui qui a une bronchite bactérienne, à ceci près qu’il n’y a pas de traitemeni antigrippal. Il faut augmenter le traitement antiasthmatique, dont les cromones et les stéroïdes inhalés, ajouter un antibiotique et, selon, donner un médicament fluidifiant le mucus. Bien entendu, ceci ne doit plus se rencontrer, car tout asthmatique devrait être vacciné contre la grippe, à chaque automne, dès le vaccin commercialisé. Il faut en discuter avec son médecin traitant.