La médecine ostéopathique en pédiatrie
est à confier à l’ostéopathe spécialisé qui agit comme intervenant en accord avec le médecin traitant, le pédiatre, le neurologue, l’orthopédiste ou l’équipe hospitalière qui suit l’enfant, sauf si lui-même exerce l’une de ces disciplines. Le consentement et l’information des parents est une obligation déontologique. Dans ce domaine, il existe un très grand décalage entre les différents pays où l’ostéo¬pathie est implantée. La France est en retard, principalement lors des étapes de la vie de l’enfant où la présence de l’ostéopathe s’avère utile.
Chaque fois qu’un nouveau-né apparaît, le miracle d’une transition réussie entre la vie fœtale et le monde extérieur doit s’accom-plir. Tout être doit pouvoir réussir cet examen de passage. Les progrès réalisés en hygiène, en médecine préventive, en réanimation, en obstétrique sont si importants qu’ils pourraient laisser penser que chaque naissance est acquise. Non seulement le premier contact avec le monde peut être traumatique, mais il peut se dérouler sans les rites d’amour, sans les transmissions des mes¬sages que la mère reçoit pour mission de donner à son nouveau- né. Prendre son bébé, peau contre peau, plusieurs minutes par jour, suffit à délivrer le « message d’amour ».
Les traumatismes obstétricaux peuvent être prévenus. Les lésions dues à un accouchement difficile sont en constante régres-sion. En cas de risque, on a recours à la césarienne programmée à l’avance ou pratiquée en urgence, c’est pourquoi on utilise de moins en moins la ventouse obstétricale et les forceps. Lorsque la libération a été difficile, une consultation auprès de l’ostéopathe spécialisé en techniques crâniennes est recommandée par de nombreux accoucheurs. En général, le nourrisson (un mois) accepte bien le contact de ces mains étrangères sur son crâne. La pression exercée par la main est si douce, si subtile, si affectueuse, qu’elle doit, selon la formule consacrée chez les ostéopathes, « se figurer tenir une grosse pêche bien mûre sans y laisser de trace ». Le lien charnel entre le « capteur », le nourrisson, la mère, apaise les inquiétudes.
Commenter le déroulement de la consultation, utiliser des pièces anatomiques pédagogiques, décrire les sensations ressenties sont autant de moyens de rassurer, d’intégrer les parents à la conduite du traitement. Certaines malformations du crâne vont se normaliser spontanément, d’autres avec les « modelages ». Il n’y a pas de règles qui fixent le nombre et la durée du traitement. Très souvent, évolution spontanée et bénéfice thérapeutique sont confondus, de nombreux parents préfèrent ce choix en toute connaissance ; d’autres ne sont pas informés.
Malgré les progrès, la souffrance fœtale existe encore aujourd’hui et les complications neurologiques centrales et périphériques aussi. Quant aux autres problèmes, retard de croissance, troubles du comportement, retard mental, troubles déficitaires de l’atten¬tion, il faudra trouver des solutions thérapeutiques adéquates, le renfort des institutions, manier des trésors de patience et des océans d’amour pendant la petite enfance, la grande enfance, l’adolescence, bref, toute une vie.
Les techniques crâniennes et « la main qui touche » accompagnent l’enfant le plus longtemps possible. Il est légitime que des parents inquiets, surpris, recherchent des solutions à leur détresse, tentent de comprendre et d’aider leurs enfants qui souffrent. De nombreuses pathologies psychiatriques de l’enfance et de l’ado-lescence comme l’autisme débutent très précocement. L’ostéopathe se joindra à l’équipe qui prend en charge ces jeunes patients.
Le médecin-ostéopathe peut sélectionner des indications précises de la pathologie telles que certains troubles ORL, ophtalmolo¬giques, orthodontiques, gastro-intestinaux, rachidiens, et les traiter, en accord avec les médecins intervenants, avec un certain succès. Il ne doit pas intervenir en franc-tireur ou en clandestin. Les parents doivent assumer leur choix thérapeutique. Le médecin-ostéopathe doit exiger qu’on lui reconnaisse sa place comme n’importe quel médecin.
Les techniques crâniennes et les techniques de fascias, qu’il ne faudra pas hésiter à associer à d’autres médecines alternatives éprouvées ainsi qu’à la nutrithérapie, sont les plus pratiquées. L’association à des thérapies qui visent à corriger les déséquilibres entre l’audition, le langage, la communication, telles que celle du Dr Tomatis, sont fructueuses. Tout dépend de l’expérience du praticien, du contexte clinique et de l’évolution.
En absence de contre-indication, les techniques structurelles peu-vent être pratiquées à la grande enfance (entre 6 et 12 ans), à l’ado-lescence (entre 13 et 17 ans) principalement dans la pathologie vertébrale commune et en traumatologie sportive lorsqu’un diagnostic précis, argumenté, a été établi.
Vidéo : La médecine ostéopathique en pédiatrie
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