L’attention
La première caractéristique et probablement la plus importante, est la difficulté qu’éprouvent ces enfants à maintenir leur attention pour une tâche donnée. Il semble que dès qu’ils ont à accomplir une tâche un peu longue, particulièrement si elle est monotone, ils sont incapables de se concentrer suffisamment longtemps.
Chez le jeune enfant de quatre à sept ans, on remarquera le problème dès qu’il effectuera des tâches un peu longues et monotones, telles que faire un casse-tête ou même regarder une émission de télévision. Chez l’enfant plus âgé, c’est surtout à l’école que la difficulté d’attention sera apparente. Les tâches écrites, particulièrement si elles nécessitent de rester assis à sa place, seront celles qu’il aura le plus de difficulté à terminer. Un exemple: lors d’un examen oral, surtout s’il est présenté comme une compétition de groupe, les enfants hyperactifs seront beaucoup plus attentifs que lors d’un examen écrit auquel ils auraient à répondre individuellement.
Avant de poursuivre, il est important de bien savoir ce qu’est l’attention. J’aime bien la définition du dictionnaire Grolier: «Attention: application, tension de l’esprit vers un objet.» Le même dictionnaire définit le mot concentration comme la capacité de «mobiliser son attention sur un objet». Quand je parle des hyperactifs, je parle de difficultés à maintenir l’attention. Plus loin, lorsque je décrirai le lunatique, le problème se situera sur le plan de la focalisation, de la mobilisation de l’attention ou, si vous préférez, de la concentration.
Longtemps, les experts ont cru que les enfants étaient non pas inattentifs, mais plutôt facilement distraits par tous les stimuli qui les entouraient; leur problème relevait, selon ces experts, d’une difficulté de concentration. Il était alors recommandé, tant aux enseignants qu’aux parents, d’éliminer au maximum les stimuli qui pouvaient détourner ces enfants de leur tâche; les résultats ont été très décevants, car souvent le fait de rendre l’environnement plus monotone ne faisait qu’aggraver la situation.
Une des solutions est de rendre la tâche elle-même plus agréable, plus attrayante pour l’enfant. Par exemple, des exercices de mathématiques sur ordinateur plutôt que sur une simple feuille de papier seront beaucoup plus intéressants et l’attention de l’enfant n’en sera que plus soutenue.
Il faut bien voir que la difficulté à maintenir l’attention des enfants contribuera largement à leur compliquer la tâche quand viendra le temps d’apprendre. Ils écouteront moins en classe et ne retiendront pas grand-chose de leurs lectures.
Ces problèmes d’attention sont toujours présents chez l’enfant hyperactif, même si leur ampleur est variable, comme nous le verrons plus loin. Il faut les distinguer des difficultés d’attention occasionnelles chez l’enfant qui a mal dormi la veille par exemple, ou encore chez l’enfant préoccupé par des problèmes familiaux ou autres.
Les enfants doués (que l’on appelait auparavant les surdoués) présentent souvent plusieurs symptômes semblables à ceux que présentent les enfants hyperactifs. Ainsi, ils sont souvent inattentifs par manque d’intérêt pour la matière. Le Dr Michael Gordon cite le cas de ce jeune garçon qui avait été référé à une clinique spécialisée pour agitation et manque d’attention; l’évaluation a révélé que même si l’enfant était en deuxième année, il avait les connaissances d’un enfant de quatrième année, de là son manque d’intérêt et d’attention. Dès qu’il a eu à faire face à des défis correspondant à ses capacités, il est redevenu attentif et son agitation a diminué.
Vidéo : L’attention
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