Crénothérapie des maladies psychiatiques
nosographie psychiatrique offre un très large champ d’indications au animalisme; les indications classiques conférant à la cure une place au i de l’arsenal thérapeutique des troubles psychiatriques sont consenties. La meilleure compréhension de la physiopathologie des ici pales affections psychiatriques (telles que pathologie réactionnelle, cibles de l’adaptation, etc.), l’existence d’une prise en charge intégrant amélioration ou la préservation de la qualité de la vie du patient et la leur de prescription des psychotropes font envisager de nouvelles indictions des cures thermales dans cette spécialité: la cure de première notion dans le cadre réactionnel et le thermalisme témoin de la restituas integrum aidant au sevrage médicamenteux.
généralement, les soins thermaux sont réalisés avec une eau peu minérale à dominance calcique, utilisée essentiellement par voie externe, sous me de douches, bains et massages. Dans cette indication, la douche mal peut être dispensée par le médecin. Pour la majorité des auteurs, ïtion de la cure thermale s’explique en partie par la relation de prouvé corporel nouveau, généré par les soins thermaux et par le soutien psychologique dispensé pendant les consultations. L’encadrement institutionnel, l’éloignement du milieu de vie habituel, souvent source de flints ou de frustrations, l’apprentissage d’une meilleure hygiène de vie .
Un simple conseil à un meilleur contrôle émotionnel) sans oublier le réinvestissement facilité des relations d’objet représentent également des thérapeutiques importants [12-14].
Fait et niveaux de preuves des maladies psy-chiatiques
De nombreux travaux médicaux attestent de l’efficacité de la cure thermale dans l’indication psychosomatique, comme le rappelle Dacharry [5] ;puis quelques années se sont développés des protocoles d’évaluation de ;ffet thérapeutique de la cure thermale dans le domaine psychiatrique : ces otocoles répondent aux exigences méthodologiques actuelles tant dans la lueur de leur élaboration que dans celle de l’exploitation des résultats ‘ec l’outil statistique (certaines études ont été réalisées en collaboration ‘ec l’université). Parmi les principales publications, on retiendra :
-deux études portant sur l’évaluation des troubles anxieux et dépressils durant la cure thermale rendent compte d’une amélioration symptoma tique globale variant entre 60 et 90 %, tant sur l’anxiété, les somatisations que sur le trouble dépressif 11, 3] ;
-deux autres études confirment l’incidence de la cure thermale sur l;i réduction des thérapeutiques psychotropes [8, 15] ;
– l’étude de l’évolution des syndromes dépressifs sous l’influence du thermalisme : elle atteste d’une franche réduction de la sévérité et de la fréquence de ces symptômes ainsi que d’une réduction de la consommation médicamenteuse [7] ;
-l’étude portant sur l’évolution à court, moyen et long terme d’une cohorte de patients déprimés : elle livre des résultats intéressants sur l’amélioration du score dépressif (score MADRS) et la réduction de la consommation de psychotropes (antidépresseurs et anxiolytiques). Le vécu dépressif s’améliore dès la mi-cure alors que la réduction posologique des psychotropes s’initie le plus souvent après le retour au domicile sous la conduite du médecin habituel |4],
Indications des des maladies psy-chiatiques
La question reste ouverte de déterminer le moment optimal de la cure dans la stratégie thérapeutique globale.
Les indications essentielles sont les suivantes :
-le syndrome dépressif représente l’indication la plus fréquente de cure thermale. Si la majorité des troubles dépressifs est sensible à l’action de l’hydrothérapie (notamment la dépression réactionnelle et la dépression névrotique), certaines étiologies représentent des limites d’indications, telles les dépressions associées à un trouble psychotique ou les troubles de l’humeur bipolaire mal stabilisés par les normo-thymiques. Quoi qu’il en soit, l’évaluation du risque suicidaire est un préalable à toute prescription de cure et un critère important de surveillance de son déroulement ;
– les manifestations anxieuses représentent également une large indication de cure thermale, que l’angoisse s’exprime sur le versant somatique ou psychologique ou que le trouble soit associé à un cortège de symptômes traduisant une structuration névrotique (phobique, hystérique ou obsessionnelle) ou plus isolé, témoin d’un trouble anxieux généralisé ou d’un trouble panique. Les angoisses psychotiques ne sont pas de bonnes indications;
– les troubles psychosomatiques rassemblent de nombreux syndromes de la sphère digestive, ORL, pulmonaire, cutanée, etc., se caractérisant par une intrication de la plainte et/ou de la lésion somatique avec la charge anxieuse. Ils représentent une bonne indication liée à la prise en charge concomitante du corps par l’hydrothérapie et du psychologique par la psychothérapie ;
– les dystonies neurovégétatives avec leurs manifestations polymorphes bénéficient de la technique thermale. Aujourd’hui on évoque volontiers un trouble de l’adaptation et on en rapproche les manifestations spasmophiliques voire tétaniformes ;
– les troubles du sommeil avec la très fréquente insomnie psycho-physiologique : l’apprentissage de méthodes visant un meilleur contrôle de l’anxiété et une hygiène de vie différente améliore le trouble et évite l’inflation des somnifères.
Tableau 16.1. Principales indications et contre-indications du thermalisme en psychiatrie
Indications
Non-indications
Contre-indications
Syndrome dépressif
Vécu anxieux
Troubles psychosomatiques
Dystonies
neuro-végétatives
Spasmophilie/tétanie
insomnie
psycho-physiologique Sevrage médicamenteux
Dépression endogène Angoisse psychotique
Risque suicidaire majeur Psychose évolutive Contre-indications générales habituelles
Place du thermalisme en psychiatrie des des maladies psy-chiatiques
Dans la majorité des cas, le recours au thermalisme concerne les troubles constitués, traités, stabilisés. Il est ainsi une thérapeutique adjuvante des formes chroniques, bénéficiant d’un traitement psychotrope au long cours.
En marge des prescriptions, il existe d’autres situations où la crénothérapie occupe une place particulière :
– le thermalisme de première intention, s’adressant à la majorité des troubles réactionnels, pour lesquels une rupture, un éloignement du milieu habituel est nécessaire ;
– le thermalisme en appui d’une récupération complète, où la cure permet une réduction voire une suppression du traitement psychotrope. Pour certains prescripteurs, il s’agit là de l’indication la plus précieuse.
De plus, le thermalisme psychiatrique peut être proposé comme complémentarité thérapeutique d’autres modes de prise en charge. Il trouve une place à part dans le champ de la psychiatrie, dans la mesure où il se différencie totalement des autres modèles thérapeutiques traditionnels (chimiothérapie, psychothérapie, hospitalisation).
Ces différences sont assurées par les soins thermaux, dont l’action corporelle est passive, naturelle et psychiquement peu investissante, ainsi que par l’institution qui offre un encadrement et un suivi psychiatrique du patient.
Le thermalisme trouve ainsi une place très spécifique lorsque les autres thérapeutiques montrent des résultats stagnants ou inefficaces, qu’ils ont des effets nocifs, ou encore lorsque les patients les refusent ou les trouves mal adaptés à leurs besoins.