Asthme : Les mesures d'hygiène
Elles sont, comme on l’a vu, fondamentales, et reposent sur un principe simple : « Il faut retirer de l’environnement de l’allergique les allergènes auxquels il est sensible. » Plus simplement, il faut faire éliminer de l’entourage de l’asthmatique allergique tout ce qui peut déclencher une allergie, et donc une crise d’asthme. Ceci est a priori simple, mais parfois très compliqué.
Traiter son logement
L’allergie aux acariens est une réalité croissante. Il a été montré en Nouvelle-Guinée que l’augmentation de la prévalence des maladies dues aux acariens était parallèle à l’augmentation du taux des acariens dans les couvertures utilisées par les habitants de ces pays-là. Plus précisément, L’apparition des réactions aux acariens a été reliée à l’introduction des ouvertures dans les peuplades étudiées. L’introduction de ces couvertures a permis de créer un écosystème favorable à la prolifération des acariens. La prolifération des acariens semble être, au moins en partie, liée au mode de vie et à l’habitat. Voyons cela en détail.
Ce que sont les acariens
Généralités
Ce sont les éléments qui sont contenus dans la poussière de maison et qui contribuent à la rendre allergisante. Ces éléments sont en fait les excréments des acariens qui sont les substances allergisantes. Les acariens sont des parasites , dont la connaissance est relativement récente, puisque soupçonnée en 1928. En fait , leur connaissance n’a réellement progressé que dans les trente dernières années. En France , les quatre espèces d’acariens domestiques les plus fréquemment retrouvés sont Dermatophagoïdes pteronyssinus, D. farinae, E. maynei et D. evansi. Ces parasites ont une taille qui les rend invisibles à l’œil nu, de l’ordre de la centaine de micron, c’est-à-dire de l’ordre du dixième de millimètre. Il faut donc un microscope pour les observer.
Les acariens qui sont responsables d’asthme font partie de la famille Pyroglyphidae, genre Dermatophagoïdes. En fait, ces acariens sont également impliqués dans les rhinites allergiques, ce qui fait parler d’allergie respiratoire, regroupant asthme et rhinite allergique. Dans la région du Languedoc-Roussillon, D. pteronyssinus prédomine, suivi de D. farinae, puis d’E maynei. Dans le Sud-Est, les espèces découvertes étaient les mêmes que précédemment, alors que D. evansi n’a été retrouvé que ponctuellement, ainsi que H. chelidonis.
À Grenoble, la distribution des espèces était comparable, mais, fait très important, cette distribution varie selon l’altitude des prélèvements. Ceci est en rapport avec les conditions de vie des acariens, que nous reverrons plus en détail, en raison de leur incidence sur le traitement de l’asthme. À Strasbourg, les quatre mêmes espèces prédominantes étaient retrouvées, E. maynei plus fréquemment que D. farinae. Leur densité variait en fonction de l’âge du bâtiment dans lequel avait lieu le prélèvement.
Développement des acariens
Nous citerons les conditions de développement de D. pteronyssinus, particulièrement bien étudiées, qui peuvent s’appliquer à tous les autres .H ariens responsables d’allergie respiratoire.
les saisons influent sur leur développement par le biais de l’humidité intérieure qu’entraîne l’air extérieur. L’air froid qui pénètre en hiver dans les maisons subit un réchauffement qui fait chuter son taux d’humidité, qui ralentit d’autant le développement des acariens. Mais on ne peut p.is dire qu’il existe une périodicité saisonnière de l’allergie aux acariens.
l’altitude entraîne un refroidissement de l’air, équivalent à ce qui se p.isse en hiver. Ceci est surtout vrai pour D. pteronyssinus, le plus sensible à la chute du taux d’humidité, alors que E. maynei est volontiers résistant, ce qui explique qu’il prédomine dans les Pyrénées, en altitude. Par contre, en pays tropical, l’effet de l’altitude n’est pas observé, car la température ne chute pas ou peu en altitude.
I n survolant rapidement cette biologie, il faut retenir que la fréquence ci l’abondance du genre d’acarien est très variable, non seulement en fonction du pays dans lequel on vit, mais également de la région considérée de ce pays.
Les conditions de prolifération définies ci-dessus peuvent être modulables dans la perspective d’empêcher le développement de ces acariens.
Nourriture des acariens
Priver les acariens de ce dont ils se nourrissent est a priori simple. En fait, ils se nourrissent de squames humains, c’est-à-dire de fines pellicules île peau qui se détachent lorsque celle-ci se renouvelle. Cela veut dire que chaque fois qu’il y aura présence humaine, il y aura possibilité de croissance des acariens, surtout si les autres conditions sont réunies. C’est que l’on observe dans les pays en voie de développement, avec l’adoption d’un habitat de type occidental. Cela veut dire également que la suppression de leur nourriture est sinon impossible, du moins très difficile .1 envisager comme moyen de bloquer leur développement.
Les traitements contre les acariens
Le traitement contre les acariens est simple. Il faut réorganiser l’ameublement, réguler le climat intérieur et assurer un entretien régulier.
L’effort d’aménagement intérieur devra porter sur la chambre .ï coucher, mais il ne faudra pas oublier les autres pièces. Le conditionnement de l’air a pour objectif de maintenir la température en dessous de 20 °C, et de limiter l’humidité relative entre 40 et 50 %.
Tout traitement de l’air par une machine implique l’entretien régulier de ses filtres, canalisations, etc. Le ménage de la maison sera assuré avec régularité, et de préférence fait par quelqu’un de non allergique.
Enfin, cela sera complété par l’utilisation de produits acaricides. Voyons maintenant comment utiliser ces produits.
Comment utiliser les produits antiacariens
Ces produits sont nombreux. Ils doivent agir non seulement en détruisant les acariens mais également en dénaturant les allergènes, car ce sorti ceux-ci qui sont à l’origine de la réaction allergique. Ainsi, leur action est double, en agissant sur la production des allergènes mais également en les détruisant immédiatement.
Il convient de passer dans le logement, tous les trois mois, l’un de ces produits.
Il doit être réparti le matin, partout, après avoir vérifié qu’il ne tache pas son mobilier, par quelqu’un qui n’est pas allergique, ou en portant un masque. Il faut le laisser agir quelques heures, puis passer l’aspirateur, H en revenir aux mesures définies lors du ménage.
Des compléments utiles seront les housses du matelas et des fauteuils.on insiste sur l’utilisation de peintures antiacariens, dont le fabricant affirme l’efficacité. Cette marque de peinture est Artilin. Il me paraît Indique de tester l’efficacité de cette gamme de produits plus en détail.
Il existe un autre argument en faveur de la disparition des animaux domestiques du domicile de l’allergique. En effet, ces animaux domestiques sont à l’origine d’une prolifération d’acariens, qu’ils favorisent, de même manière que les humains, par leurs poils, leur peau, quelle que soit l’hygiène que leurs maîtres leur imposent. La présence des animaux est donc source de deux types d’allergènes.
Les pollens
L’allergie pollinique est suffisamment fréquente pour que l’on s’y arrête un moment. Les pollens sont véhiculés par les courants aériens, et il apparaît bien difficile de les arrêter, du fait de leur taille et de leur densité. Par contre, il est intéressant de dresser une carte pollinique, afin de mieux connaître ce à quoi l’allergique peut être sensible. Cette carte pourra permettre d’éviter les régions les plus denses en pollens auxquels il est sensible. Il faut dresser cette carte annuelle par région. Nous encourageons le lecteur à adopter cette démarche, qui correspond au souci d’éviter ses allergènes. Pour ce faire, il faut avoir deux paramètres. Ce contre quoi on est allergique, et le territoire sur lequel la plante productrice de pollen est répartie.
C’est dans l’allergie au(x) pollen(s) que se retrouvent les notions d’unité de lieu et de temps, qui sont la base même de la suggestion clinique d’allergie. C’est par l’intermédiaire des pollens que le rhume des foins, puis l’anaphylaxie, ont été décrits.
Une réponse pour "Asthme : Les mesures d'hygiène"
Je loue ma maison a une famille dont l’enfant de 3 ans a des crises d’asthme et allergique a l’ Alternia. Ils nous accusent des conditions de sante de leur enfant.
Nous avons obtenu des photos de l’interieur de la maison et c’est un vrai nid de poussiere. Les ventilateurs et les murs sont couverts d’une epaisse couche de poussiere, Incroyable!
Est ce que cette salete peut etre la cause de la maladie?
Merci d’avance pour votre aide.