Asthme : Faut-il avoir peur des médicaments contre l'asthme ?
Non ! La réponse est franche et nette. Il faut traiter les asthmatiques convenablement, avec les médicaments modernes dont nous disposons. La réponse à cette question est la même que celle apportée pour la cortisone. Mais il y a certaines précautions à prendre, comme lorsque l’on traverse une rue, ou que l’on utilise une automobile.
À court terme
Il ne faut pas abuser des sprays de ft2-mimétiques et ne les prendre que lorsque c’est nécessaire, à la demande. L’abus risquerait d’entraîner une perte de l’efficacité de ces produits et n’apparaît qu’au-delà de très nombreuses bouffées. Mais cet abus devient peu probable si l’on a un traitement global de l’asthme efficace. L’inefficacité apparente de ces produits procède alors plus d’une mauvaise utilisation que des effets secondaires des produits. Il vaut mieux en prendre peu mais bien, que beaucoup et mal. Devant une inefficacité apparente des 62-mimétiques, il faut toujours réviser sa prise de sprays, et avoir recours, si nécessaire, aux chambres d’expansion ou aux inhalateurs de poudre sèche . Par contre, si le besoin de consommer beaucoup de sprays se fait sentir dans une journée malgré une prise correcte, il faut consulter son médecin. la consultation sera d’autant plus rapide que la gêne respiratoire est grande et peu soulagée par ces sprays successifs. Cette situation est celle qui peut faire craindre une perte de l’efficacité des 62-mimétiques.
La cortisone orale est sans effet néfaste en courte cure, de quelques jours à quelques semaines. Elle n’est que bénéfique. Par voie intramusculaire, dans la fesse, une injection est parfaitement bien tolérée, si réalisée une à deux fois dans l’année. Bien sûr, ce type de traitement aigu doit rester l’exception, pour la très grande majorité des asthmatiques allergiques.
À long terme
Prise de manière sauvage, pendant longtemps et sans suivi correct, la cortisone orale ou injectable peut entraîner des inconvénients sérieux. Mais il ne faut pas perdre de vue que la cortisone est le médicament qui a permis de sauver de nombreuses vies d’asthmatiques. Cette voie d’administration est réservée aux patients ayant une maladie grave, donc a priori plus grave que les effets latéraux de ce type de médicament. Les sprays de corticoïdes ne peuvent pas entraîner de cancer des cordes vocales.
Des quantités importantes de spray de corticoïde peuvent être responsables de l’apparition de champignons au niveau de la gorge, mais ceci est rare. L’apparition de ces champignons peut être prévenue par un rinçage soigneux de la bouche, avec gargarisme, après chaque spray de cortisone.
Enfin, il ne faut pas oublier de respecter les données du fabricant de spray de cortisone. Si le flacon est vendu pour 200 doses, il faut le changer systématiquement après la 200e dose. En effet, il y a toujours plus de gaz que de produit, et cela se traduit par la présence d’un nuage de gaz lorsque l’on appuie sur le spray. En revanche, comme il n’y a plus de produit, le patient va progressivement observer une dégradation de son état respiratoire, sans en comprendre la raison.
Il existe actuellement un débat médical pour savoir quel type d’impact a la cortisone inhalée sur les os. On sait que la cortisone orale ou injectable prise au long cours agit sur les os. Cela explique que l’on se soit posé la même question à propos des forme inhalées. Ainsi, on observe parfois une diminution de la transparence des os, très discrète. Ceci ne veut pas dire qu’il y a risque osseux de fracture. De plus, il faut mettre en balance un effet non reconnu par tous, sur l’os, et le bénéfice thérapeutique qui permet de restaurer une qualité de vie normale, effet universellement admis. Enfin, il faut savoir que la cortisone inhalée est reconnue chez les enfants asthmatiques. Les parents de ceux-ci savent d’ailleurs bien que ce type de produit a transformé la vie de leurs enfants.