Agir devant une plaie grave
Il y a des plaies dont on sait d’emblée qu’elles sont graves, mais ce n’est pas toujours le cas. Pourtant, il est indispensable de reconnaître la plaie grave, car elle expose à des dangers immédiats. D’où la conduite à tenir : allonger, alerter et surveiller en attendant l’arrivée des secours médicaux.
Reconnaître la plaie grave
- Toute plaie qui n’est pas une petite coupure superficielle ou une éraflure est une plaie grave. En cas d’hésitation, une plaie doit être considérée comme grave.
- C’est le cas des plaies avec hémorragie, des plaies par morsure d’animaux, par outil, par arme blanche ou par projectile (arme à feu), des plaies contenant des souillures ou des corps étrangers, des plaies étendues sur une surface supérieure à la moitié de la paume de la main de la victime, des plaies profondes (n’intéressant pas que la peau), des plaies à bords irréguliers, des plaies de l’œil, du cou, du thorax, de l’abdomen ou du dos, des plaies situées près des orifices naturels, des plaies survenant chez des personnes fragiles (nourrissons, vieillards, malades chroniques…) ou non vaccinées contre le tétanos.
La conduite à tenir
- Si le saignement est important, il faut agir pour arrêter l’hémorragie. En dehors de ce cas, il ne faut pas toucher ou nettoyer la plaie, chercher à la désinfecter ou à la couvrir pour la protéger. Il ne faut jamais essayer de retirer ce qui est planté dedans, ni essayer de rentrer ce qui pourrait en sortir.
- Le sauveteur doit allonger la victime ou l’aider à se placer dans la position où elle se sent le moins mal (en particulier la position demi-assise en cas de gêne ven- tilatoire), puis il alerte les secours.
Cas particuliers
- Les plaies de l’abdomen peuvent entraîner des lésions internes graves et des hémorragies abondantes qui ne seront pas visibles ; c’est pourquoi le blessé sera installé dans la position des victimes ayant perdu beaucoup de sang : sur le dos, cuisses fléchies, jambes horizontales surélevées. Cette position diminue l’intensité des douleurs abdominales en permettant aux muscles de la paroi de se détendre. Il faut interdire tout mouvement au blessé, le couvrir (sauf la plaie), le rassurer, ne jamais lui donner à boire, même s’il le réclame, ne pas retirer un corps étranger ou toucher un morceau d’intestin qui sort de la plaie.
- Les plaies du thorax s’accompagnent de difficultés ventilatoires ; c’est pourquoi le blessé sera installé demi-assis, soit sur le dos soit sur le côté atteint, dans la position où il se sent le moins mal.
- Les plaies de l’œil présentent un risque de perte de la vue. Le blessé est allongé à plat dos, tête calée entre deux linges roulés ; il lui est recommandé de rester calme, de fermer les deux yeux et de ne pas bouger. Il ne faut pas couvrir les yeux, ni chercher à retirer un corps étranger, même minuscule.
- Les plaies de la face saignent beaucoup et l’écoulement de sang dans les yeux, le nez, la bouche perturbe le blessé, qui sera installé en PLS.