Si vous êtes porteur d'un diabète de type II
Le diabète de type II, ou diabète gras, est le plus fréquent: il représente 80 % des cas. Très sensible à l’alimentation, il survient, le plus souvent, chez une personne qui a été, ou qui est obèse, et plus souvent chez les personnes dont l’adiposité se répartit plutôt dans la partie haute du corps, le ventre et le thorax. Il s’améliore avec le régime alimentaire, et l’éducation diététique est la base du traitement.
Ne pas oublier l’exercice physique qui facilite l’entrée du glucose dans les cellules musculaires, et le dévie, ainsi du tissu adipeux.
Le sevrage en tabac, fortement conseillé, évitera l’ajout d’un facteur de risque supplémentaire.
En cas de surcharge pondérale ou d’obésité
Si vous êtes porteur d’un diabète et d’un excès de poids, votre cuisine est peut- être trop riche. Si votre famille compte des diabétiques ou des personnes trop grosses, les habitudes familiales sont mauvaises et la cuisine est trop riche. Veillez à ce que la cuisine familiale soit corrigée et équilibrée, pour tous les membres de la famille.
Avant de commencer le régime fixez-vous un objectif de poids réaliste, sans oublier que sa stabilisation est aussi essentielle que sa perte.
Pour atteindre un poids normal, apprenez à mieux manger. Faites un régime pour obtenir une perte de poids progressive et régulière. Le régime aura deux objectifs : la normalisation de la glycémie et la perte de poids.
On préconise un régime :
— hypocalorique, relativement normal en glucides, mais pauvre en sucres simples ;
— hypolipidique, et plutôt riche en protéines, pour que l’amaigrissement se fasse au détriment de la masse grasse, en épargnant la masse noble (peau, masse musculaire et osseuse) (voir Régime amaigrissant).
Le stock protidique, constituant de la masse maigre, sera préservé par l’apport d’une ration en protéines (viande, poisson, œuf, produits laitiers) supérieure à 0,75 g par kilo de poids et par jour. On compte 1 g à 1,5 g par kilo de poids (idéal) et par jour, ce qui fait par exemple 70 g pour une personne pesant 70 kg. 70 g de protéines n’égalent pas 70 g de viande. On compte 20 g de protéines pour 100 g de viande, poisson ou volaille, 5 g pour un yaourt, 8 g pour 100 g de fromage blanc. Faites vos comptes.
* La haute teneur énergétique des matières grasses (9 calories au gramme) conduira à diminuer l’apport des aliments d’origine animale, riches en graisses saturées : viandes grasses, fromage, charcuterie, beurre, crème. Le lait devra être consommé écrémé. Pour limiter les risques cardio-vasculaires du diabète, il faudra absolument maintenir l’apport d’acide gras essentiels, en particulier d’acide lino- léique (20 g). Préférez les huiles de maïs, de tournesol, de soja, de germe de blé, de noix, de carthame, de pépins de raisin et consommez largement du poisson, en moyenne deux à trois fois par semaine.
* La ration glucidique devra être correcte (de l’ordre de 120 g par jour), composée en majorité de glucides complexes, répartis au long de la journée. On privilégie les glucides à faible index glycémique.
* Pour réguler la sécrétion d’insuline, les sucres simples seront interdits, tout au moins en dehors des repas. La consommation de dessert sucré sera établie avec le médecin.
* Consommez des aliments riches en fibres.
* Réduisez drastiquement l’alcool surtout en cas d’hypertriglycéridémie associée, de traitements antidiabétiques.
* Utilisez si besoin des édulcorants non caloriques, i Réduisez l’apport en sel en cas d’hypertension artérielle.
Si le régime est bien adapté et bien suivi, vous ne devez pas avoir faim. En cas de fringales en dehors des repas, tenez un carnet alimentaire car elles sont, le plus souvent, dues à un petit déjeuner insuffisant et/ou à un repas de midi trop frugal. Établissez des collations intelligentes, si elles sont nécessaires. Sachez différencier la faim, de l’envie de manger. La faim se situe dans l’estomac, l’envie de manger, plutôt dans la tête. Une règle d’or : ne jamais sauter de repas, sinon on se rattrape au repas suivant. Ce régime doit être compatible avec la vie familiale et professionnelle, de manière à être poursuivi sur le long terme.
Dès que vous aurez perdu du poids, il faudra tout mettre en œuvre pour vous stabiliser. Puis progressivement, le régime sera élargi, tout en maintenant l’apport calorique à un niveau inférieur à ce qu’il était auparavant. Les règles diététiques rejoignent celles dictées pour le diabète.
La pratique d’une activité sportive régulière permet, conjointement, une augmentation des besoins énergétiques et une modification du métabolisme, qui concourt à assurer une meilleure stabilisation du poids.
Si vous n’arrivez pas à maigrir, modifiez votre alimentation en appliquant les règles d’un équilibre alimentaire, structurez bien vos repas, et évitez les sucres simples et les graisses saturées. La glycémie devrait s’abaisser.
En cas de troubles associés
S’il existe de façon concomitante, une hypertension artérielle, une hypercholestérolémie, ou une hyperuricémie, il conviendra d’associer les deux régimes, en l’ss.iyant de ne pas être trop restrictif, pour ne pas se décourager. On limite les «ilirnents les plus riches, en considérant que l’amaigrissement est le plus profitable pour régulariser les troubles métaboliques. Si ceux-ci persistent après la perte de poids, des conseils plus fins sont donnés.
En aucune façon, comme nous l’avons déjà dit, un traitement médicamenteux ne sera entrepris en première intention. Seul le régime compte.
En cas de poids normal
Il convient de déterminer un poids idéal métabolique, et souvent, une perte de 2 ou 3 kg suffit à améliorer le diabète.
Le régime est moins sévère. Bien souvent, la correction des erreurs alimentaires, un apport hydrique suffisant, et le suivi d’une activité physique régulière, suffisent.
Si le sujet a un poids satisfaisant, les conseils rejoignent ceux que l’on donne aux diabétiques en général, mais moins stricts que pour le diabète insulino-dépen- dant. On insiste sur une bonne répartition des repas. La ration en glucide doit être choisie parmi les aliments les moins hyperglycémiants, et les plus riches en fibres.
On conseille la poursuite d’une activité physique, qui permet le maintien d’un poids stable à terme.
Les conseils nutritionnels en cas de diabète nécessitant de l’insuline
* Tout d’abord, il faut bien comprendre la synchronisation entre l’injection d’insuline et les repas.
— On doit toujours manger après une injection d’insuline.
— La régularité horaire de la prise des repas et des collations est importante, en cas de traitement par injection d’insuline. Le traitement par la pompe permet une alimentation un peu plus libre.
— Aucun repas ne doit être sauté.
— Faites trois repas, pris à heures régulières. Les collations sont conseillées en prévention des hypoglycémies. Elles sont fonction des habitudes alimentaires, et de l’équilibre glycémique. On conseille une collation dans la matinée, à 16heures et le soir au coucher. Les glucides consommés seront retranchés à la ration journalière recommandée.
* La ration calorique est répartie comme suit : 20 % au petit déjeuner, 5 % pour la collation de la matinée, 35 % à midi, 5 % au goûter, 25 % au dîner, 10 % au coucher.
* L’apport glucidique ne doit, en aucun cas, être inférieur à 50 % de la ration calorique totale.
— N’omettez pas les glucides. Un repas sans glucide est équivalent à un repas sauté, les risques d’hypoglycémie sont importants.
— Les sucres simples, ou sucre, sucreries, boissons sucrées, sont fortement limités (20 à 30 g par jour) et doivent être pris seulement à la fin d’un repas.
* En cas de repas exceptionnel (réunion de famille, banquet, etc.), voyez avec votre diabétologue les modalités.
* Veillez à ne pas prendre de poids.
En cas d’intolérance au glucose
Tout d’abord, il faut perdre du poids. Comment? Dans un premier temps, en corrigeant les erreurs alimentaires dépistées par l’interrogatoire. Les erreurs les plus fréquentes : un abus de graisses animales saturées, de sucreries, d’alcool. La mauvaise répartition dans la journée, l’absence de petit déjeuner, un seul repas par jour, les grignotages, déstabilisent également la régulation glycémique.
Une perte de poids régulière, qui peut être facilement obtenue, permet d’abaisser la glycémie. Le plus souvent, la correction d’erreurs grossières peut être suffisante. Le traitement doit être global, en associant la pratique d’une activité physique régulière, qui permet d’accentuer la perte de poids et la correction des autres facteurs de risques, comme l’hypertension artérielle, le tabagisme, la sédentarité.
Il convient de surveiller ces cas d’intoiérance au glucose qui peuvent développer un diabète vrai.
En cas d’association à une augmentation des graisses dans le sang
Il faut à tout prix normaliser le poids par un régime hypocalorique. La réduction des aliments riches en lipides est essentielle.
Le diabète de la femme enceinte
Les femmes enceintes diabétiques doivent être obligatoirement suivies en centre spécialisé, avec suivi du diabétologue, de l’obstétricien, de la sage-femme.
L’apport calorique est fixé à 2 000-2 200 calories par jour, avec fractionnement des repas, surveillance étroite de l’apport glucidique.
* Si le diabète est découvert au cours de la grossesse, il convient de limiter la prise de poids, de bien structurer les repas et de réduire fortement l’apport de produits sucrés, qui sont souvent largement consommés. Parfois, il est nécessaire de suivre une réduction des calories d’apport. Dans une grande majorité des cas, :es mesures suffisent à obtenir une normalisation des chiffres de la glycémie.
* Si la grossesse survient chez une diabétique insulino-dépendante, i’alimenta- tion sera peu différente de celle du diabète insulino-dépendant. Les prises alimentaires seront fractionnées au cours de la journée, pour éviter les hypoglycémies, et pour s’opposer aux troubles digestifs.
L’enfant diabétique
La diététique sera adaptée de manière à permettre une croissance normale. Le régime sera peu différent d’un régime équilibré, les apports de sucres rapides seront limités, mais non interdits. L’enfant diabétique doit se considérer comme un enfant normal qui, comme les autres enfants, doit s’efforcer de suivre une alimentation équilibrée. La pratique d’une activité physique régulière améliore le suivi des règles diététiques.
L’apport énergétique sera fonction du poids, du sexe, de la taille et de l’activité physique. L’alimentation devra apporter 50 % des calories de la ration, sous forme de glucides complexes. Le programme d’éducation diabétique devra tenir compte du diabète, du comportement alimentaire, des facteurs psychologiques et de la famille.
Le soutien de la famille, des amis, des soignants, augmente, de manière importante, l’adhésion au traitement. Et plus l’enfant adhère aux règles, moins il y a d’hypoglycémies. Cette adhésion est encore renforcée si les parents coopèrent et s’ils suivent une formation sur le diabète. Très tôt, il faudra lui donner des habitudes alimentaires bonnes et simples. Au moment de l’adolescence, il faudra prendre en compte les troubles du comportement alimentaires, fréquents à cet âge.
Si besoin, l’adhésion à une association de jeunes diabétiques, des vacances dans des colonies pour jeunes diabétiques, pourront entraîner une meilleure acceptation de cette maladie.
Le diabète du sujet âgé
La découverte du diabète ne doit pas être vécue comme un drame et bouleverser les habitudes. Ceci pour éviter un risque de déséquilibre des apports, avec une dénutrition et des hypoglycémies, entraînant des troubles de la conscience et des chutes.
Il faut absolument garder la convivialité des repas, et les petits plaisirs très importants à cet âge. Évitez les interdits; autorisez-vous quelques plaisirs bien répartis sur la journée. Par exemple, une tarte à midi et un biscuit au coucher.
L’alimentation doit être la plus équilibrée possible, en veillant aux trois repas, répartis régulièrement dans la journée, associés à une ou deux collations. Collations qui peuvent se composer, au choix : d’un fruit, de yaourts aux fruits, deux ou trois biscuits secs, ou du pain avec un petit morceau de fromage. Un apport au coucher (une ou une demi-banane, ou une biscotte) est souvent nécessaire pour éviter les hypoglycémies la nuit.
Veillez à assurer un apport de glucides à chaque repas, même au dîner, souvent trop allégé chez les personnes âgées, ce qui peut entraîner des troubles du sommeil. Faites-vous des potages avec des vermicelles, ou une pomme de terre, du riz au lait ou de la semoule.
Buvez suffisamment d’eau ou de bouillon, pour assurer une bonne hydratation et une meilleure régularité du transit intestinal.
Les malaises hypoglycémiques
Ils surviennent essentiellement chez les diabétiques traités à l’insuline.
A quoi est dû le malaise ?
Lorsque le taux de sucre baisse rapidement dans le sang, le cerveau n’est plus nourri, et les malaises apparaissent. Pour compenser l’hypoglycémie, l’organisme répond par la production d’hormones de stress comme l’adrénaline, le cortisol ou le glucagon. Celles-ci sont responsables des palpitations et des tremblements mais permettent de faire remonter le taux de sucre dans le sang.
A quels symptômes les reconnaître ?
Transpiration, tremblements, troubles du comportement, pâleur, bizarrerie du comportement, troubles du caractère, difficulté d’articuler, pseudo-état d’ébriété, faim impérieuse, pâleur, fatigue subite, troubles de la vision, palpitations, picotements des lèvres, nervosité. Tout trouble du comportement, chez un diabétique, doit être considéré comme une hypoglycémie. Dans ce cas, on ne risque rien à effectuer un resucrage, le risque étant plus grand de laisser évoluer un malaise hypoglycémique.
Que faire en cas d’hypoglycémie ?
Pas de précipitation, elle peut être source d’inefficacité.
Sucres, ou barres de céréales, doivent se trouver impérativement dans votre poche. Ayez sur vous six morceaux de sucre et votre carte de diabétique.
* Dès les premiers signes, si c’est possible, faites immédiatement un contrôle glycémique au doigt, en cas de malaise sévère ne perdez pas de temps à faire le contrôle. Puis, pour vous resucrer rapidement, prenez 10 à 15g de sucre d’absorption rapide : une barre de pâte de fruit, ou une cuillère à soupe de confiture ou de miel, ou trois sucres, ou trois à quatre bonbons, une rasade de sirop concentré, ou un berlingot de lait concentré sucré. Évitez le chocolat, les fruits ou jus de fruits frais qui ne remontent pas assez rapidement la glycémie.
* Puis, pour éviter un nouveau malaise, 40 g de pain ou des biscottes avec un morceau de fromage. Vous devez vous sentir mieux dans le quart d’heure qui suit Recherchez et notez la cause de l’hypoglycémie, l’heure du malaise sur votre carnet, l’activité effectuée précédemment, pour en parler à votre médecin.
* Si vous présentez des troubles plus graves demandez de l’aide à votre entourage pour vous resucrer ou faites appel à un service médical. Vous devez avoir sur vous une carte de diabétique et les instructions à suivre en cas de malaise grave, en particulier une injection de glucagon, si besoin, à effectuer à travers les vêtements. Au réveil, il sera donné une association de sucre lents et rapides. Rassurez- vous, on ne meurt pas d’une hypoglycémie.
L’éducation du diabétique
Elle devrait permettre d’éviter les hypoglycémies.
Sachez les prévenir, pour éviter de consommer trop de sucre, ce qui est néfaste.
* Apprenez à reconnaître les symptômes mineurs, pour agir vite. Prévenez les personnes de votre entourage des risques d’hypoglycémies surtout si vous êtes traité par insuline. Laissez-leur des consignes claires.
* Évitez l’alcool en dehors des repas.
* Ne sautez aucun repas.
* Faites des repas et des collations comprenant des glucides complexes.
* Respectez l’heure des repas et des collations.
* Méfiez-vous du stress et des émotions fortes.
* Si vous faites du sport, adaptez votre diététique et vos doses d’insuline.
* Si vous faites des injections d’insuline, veillez à ne pas avoir une glycémie trop basse au réveil (moins de 1,2 g) et au coucher (moins de 1,5 g). Veillez à ne pas augmenter trop rapidement vos doses d’insuline.
* Évitez la prise de médicaments supprimant les premières manifestations d’hypoglycémie comme les bêtabloquants.
* Certains médicaments sont à manier avec précaution, car ils augmentent les risques d’hypoglycémie. Ce sont les anti-inflammatoires, l’aspirine. Méfiez-vous des périodes de jeûne, qui doivent faire modifier ou arrêter le traitement.
Diabète et manque d’appétit
En aucun cas, il ne faut diminuer la ration de glucides (pain, féculents, riz, pâtes…), surtout si vous prenez de l’insuline.
il ne faut pas non plus diminuer, ou arrêter, le traitement médicamenteux, pas plus que l’insuline.
Utilisez les équivalences afin de choisir les aliments qui vous font plaisir, et qui se mangent sans faim : potage, purée, compote…
En cas de persistance, consultez votre médecin.
Vidéo : Si vous êtes porteur d’un diabète de type II
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Si vous êtes porteur d’un diabète de type II