Régime des diabétiques
Diabète non insuUno-dépendant.
Le problème est différent selon qu’il s’agit d’un sujet de poids normal (calculé selon une table ou une des formules classiques, cf. p. 231), ou d’un sujet présentant un excès pondéral.
1. Diabétique obèse. — Chez celui-ci, le régime constitue l’essentiel du traitement du diabète. Il s’agit d’un régime hypocalorique et hypogluci- dique, et rien ne distingue ce régime de ceux qui ont été décrits pour les obèses .Il est ici particulièrement important que les aliments soient pesés, au moins au début. La valeur calorique de la ration qu’il faudra absorber dépend bien entendu de l’activité physique habituelle du sujet, et de ses habitudes alimentaires. Il est souhaitable de supprimer toute ingestion de boissons alcoolisées. L’apport de sodium doit être modéré.
Lorsqu’une médication hypoglycémiante orale (sulfamides ou biguani- des) a été entreprise simultanément, la surveillance du sujet doit être particulièrement étroite, du fait des risques d’hypoglycémie. Rappelons cependant qu’il n’est pas logique de donner des médicaments hypoglycé- miants oraux à un diabétique obèse.
2. Diabétique avec poids normal. — Lorsque le poids est normal, il faudra adapter exactement les apports caloriques aux dépenses effectuées par le sujet. Bien qu’il s’agisse donc d’une alimentation normale, certains aliments devront être évités : boissons alcoolisées, sucres d’assimilation rapide. La surveillance du sujet, de son poids et des valeurs glycémiques à jeun et post-prandiales devront être soigneuses, surtout lorsque le sujet reçoit des hypoglycémiants oraux, afin de dépister d’une part toute manifestation d’hypoglycémie, d’autre part une aggravation du diabète rendant nécessaire l’insulinothérapie.
Diabète insulino-dépendant
Il pose des problèmes particuliers dus à ce que les apports d’insuline sont discontinus, dépendants de phénomènes de résorption qu’il est impossible de contrôler. Il y a bien sûr grand intérêt à fractionner l’apport quotidien d’insuline avec deux ou mieux trois injections par jour. Une grande partie des difficultés nutritionnelles seront réglées lorsque les diabétiques disposeront de pompes à insuline fiables.
1. Règles. — Certaines règles doivent être appliquées ici :
- Adapter exactement l’apport calorique aux besoins énergéti ques. — Il faut notamment tenir compte des dépenses supplémentaires occasionnelles (activités sportives, fatigues supplémentaires dans le travail, voyages).
- Supprimer le sucre et les glucides d’assimilation rapide. — Les hydrates de carbone devront être apportés principalement sous forme de farineux et féculents.
- Maintenir un bon équilibre entre les différents nutriments (protides : 15 à 20 p. 100, lipides : 30 à 35 p. 100, glucides : 45 à 55 p. 100).
- Répartir les repas selon le type d’insuline utilisée et le nombre d’injections quotidiennes (tableaux 50 et 51). — Il est toujours souhaitable de répartir la ration quotidienne d’aliments sur cinq repas : trois
repas principaux (petit déjeuner, déjeuner et dîner), d’importance presque égale; et deux collations (10 h et 16 h) plus légères, comportant par exemple 50 g de pain et 20 g de fromage. Une collation supplémentaire, vers minuit, peut être utile parfois.
2. Cas particuliers :
- Diabétique enceinte. — La diabétique enceinte doit être particulièrement surveillée pour empêcher un déséquilibre glycémique, source d’accidents graves (notamment hypoglycémie ou rétinopathie sévère). Jusqu’au 4′ mois, le régime antérieur (s’il était correct) peut être poursuivi. Après le 4e mois, il faut augmenter l’apport calorique (de 200 à 300 Cal environ de plus qu’antérieurement) et l’apport protéique; il faut donc » accroître la quantité des aliments de la catégorie I (viandes, poissons, œufs). D’autre part les besoins accrus en calcium seront couverts par l’augmentation des laitages. Bien entendu, le fractionnement des repas (5 à 6) est nécessaire, de même que le passage, dès le début de la grossesse à 3 injections d’insuline par jour, avec surveillance étroite du cycle glycémique.
- Horaires de travail irréguliers ou inversés (travail de nuit). — Ils posent de difficiles problèmes d’adaptation du régime, qui ne peuvent être résolus qu’à la suite d’un examen soigneux des conditions de travail, et par un médecin ou une diététicienne très habitués à ces problèmes.
- Traitement des malaises hypoglycémiques. — Lorsque le sujet est conscient, il doit ingérer rapidement soit du sucre en morceaux, soit des jus de fruits, soit des confiseries, soit du pain.
Excès de poids (voire une véritable obésité). — Il peut s’observer chez le diabétique insulino-dépendant, soit par erreurs alimentaires (surconsommation d’aliments sucrés), soit par surdosage habituel en insuline responsable d’une stimulation de l’appétit. Le traitement de ces obésités est difficile car il faut associer régime hypocalorique et réduction progressive de la dose d’insuline; ceci ne peut en pratique se faire qu’en service hospitalier spécialisé.