Peut-on survivre a un coup de hache sur la téte ?

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Oui! Pour la médecine, un coup de hache provoque un traumatisme crânien. Pas banal, certes: outre les lésions de la peau, le choc entraîne une rupture de la calotte crânienne, avec pénétration dans le crâne de ces fragments appelés les embarrures. Si la hache n’a fait que cela, la victime peut s’estimer heureuse. Pire aurait été en effet que l’outil restât coincé, car des lésions du cerveau et des infections galopantes seraient à craindre. Or, si la chirurgie sait refermer une calotte crânienne, elle ne peut pas réparer les réseaux de neurones déchirés. Par ailleurs, les septicémies sont rarement traitées efficacement dans l’urgence.

Il existe bien des types de blessures portées au crâne: coups de hache, de couteau, éclats d’obus, profonds et larges. Au Japon, certains yakuzas pratiquent aussi le coup de baguette… de restaurant pour toucher mortellement leurs adversaires. De telles blessures sont banales en chirurgie de guerre. La victime peut tout à fait rester consciente, tout dépend des zones du cerveau touchées. Qui plus est, elle peut ne ressentir aucune souffrance, ce qui étonne les jeunes chirurgiens militaires: c’est que le cerveau ne possède pas, fort heureusement, de terminaisons nerveuses.

Dans le cas d’un coup de hache, le premier risque pour la victime est de succomber rapidement à une infection, les haches étant rarement désinfectées avant usage! Si le liquide céphalorachidien s’est échappé par la plaie, le crâne n’est donc plus protégé. Il faut immédiatement faire les vaccins appropriés. Le LCR baigne tout le cerveau, constituant une sorte de barrière immunitaire. Après nettoyage de la plaie, extraction d’éventuels morceaux de ferraille et bouts d’os, il s’agit de redresser les os enfoncés par la hache qui tiennent encore à la calotte. Puis il convient de tenter de refermer la dure-mère, ce tissu qui tapisse la paroi interne du crâne et contient le liquide céphalorachidien. Enfin, il faut ressouder les os, et panser avec soin afin d’éviter toute suppuration. Le malade est bien sûr placé sous veille médicale. Ce n’est qu’après le parement de la plaie que l’on pourra cartographier les lésions au cerveau et émettre un diagnostic vital.