Petits maux et maladies, parfois grave
La poussée d’aphtes
Si l’on ignore la raison pour laquelle certaines personnes sont sujet¬tes aux aphtes, on sait néanmoins que l’alimentation est la première responsable. Principaux aliments accusés : l’ananas, les fraises, les framboises et les pêches, tous les fruits secs (noix, pistaches, cacahuètes) et le fromage, particulièrement le gruyère et le roquefort. Cela se traduit par une ulcération blanchâtre, très enflammée et douloureuse, qui apparaît sur les gencives, les joues ou sur le bord de la langue.
Les bons gestes
Si la lésion dépasse 1 centimètre de diamètre, c’est un « aphte géant » ; prenez rapidement rendez-vous chez le médecin ou le dentiste. Dans le cas contraire, alternez les bains de bouche avec des solutions antiseptiques (type Hextril) et à l’aspirine effervescente pour calmer la douleur et favoriser la cicatrisation. Ayez une hygiène dentaire irréprochable, lavez-vous les dents systématiquement après chaque repas et faites-les suivre d’un gargarisme à l’Hextril. La guérison s’effectue spontanément en une dizaine de jours. Si vous êtes sujet aux récidives, prenez des vitamines B et abusez de solutions antiseptiques.
Serait-ce l’appendicite ?
Sujet de hantise des mères, la crise d’appendicite est en effet redoutable car elle est totalement imprévisible et difficilement reconnaissable. Elle survient à tout âge, mais particulièrement à l’adolescence et constitue toujours une urgence. Il s’agit de l’inflammation ou de l’infection de l’appendice, un petit tube étroit situé au bout du gros intestin (côlon).
En théorie, l’appendicite se manifeste par une douleur localisée dans l’abdomen et plus précisément dans la partie inférieure droite (fosse iliaque droite). Cette douleur est augmentée à la toux et à la palpation, elle s’accompagne d’une température de 38 à 38,5 °C, de nausées et de vomissements. Toutefois, les signes ne sont pas toujours aussi évidents, en particulier chez l’enfant : il peut se plaindre d’une vague douleur dans l’abdomen pouvant être confondue avec un embarras digestif. Dans ce cas, il faut veiller à la fièvre et, en cas de doute, appeler un médecin qui confirmera le diagnostic. Mieux vaut en effet se tromper, plutôt que de courir le risque d’aggraver la situation.
Non traité à temps, l’appendice qui a la forme d’un petit sac peut s’ouvrir dans la cavité abdominale et provoquer une péritonite, c’est-à- dire une infection généralisée de la cavité abdominale, une maladie grave nécessitant une intervention chirurgicale d’urgence et une hospitalisation beaucoup plus longue.
La crise d’appendicite nécessite l’hospitalisation immédiate. L’intervention chirurgicale a lieu rapidement ; elle est bénigne, de courte durée et est suivie d’une hospitalisation de quelques jours.
La rage de dents
Les rages de dents sont banales et pourtant souvent évitables si l’on se rend une à deux fois par an chez son dentiste. La cause la plus répandue des rages de dents est la carie que l’on laisse tramer et qui progressivement attaque l’émail, puis la dentine en créant une cavité de plus en plus profonde, et ensuite la pulpe, c’est-à-dire le centre de la dent, là où se trouve les vaisseaux sanguins et les nerfs répondant au froid, au chaud et à la douleur : c’est la pulpite (inflammation de la pulpe). Si l’infection n’est pas enrayée, la pulpe peut être détruite et l’os de la mâchoire atteint, donnant lieu à l’abcès dentaire. Dans les deux cas, c’est insupportable. La pulpite provoque des douleurs aiguës accentuées par l’accélération du rythme cardiaque à l’effort et peut irradier vers les oreilles et les pommettes, ce qui rend difficile la localisation précise de la dent atteinte.
Les bons gestes
Si la douleur est lancinante, et la gencive rouge et gonflée, il s’agit probablement d’un abcès. Vous pouvez appeler le 15, ils vous indiqueront un service d’urgence dentaire, ou contactez une unité spécialisée (S.O.S. Dentaire). Sinon, essayez les petits moyens en glissant un clou de girofle en regard de la dent douloureuse et prenez des médicaments contre la douleur : paracétamol ou, mieux, de l’aspirine. Attention cependant : si l’aspirine est le plus efficace (c’est un anti-inflammatoire), elle est contre-indiquée dans le cas où la douleur s’accompagne d’un saignement de gencive.
Le torticolis
Un faux mouvement, une mauvaise position prise pendant le sommeil, un courant d’air froid, sont les principaux responsables de cette contracture musculaire des muscles du cou qui maintient la tête dans une position très douloureuse.
Les bons gestes
Inutile de forcer, il faut au contraire détendre les muscles contractés en chauffant la zone. Vous pouvez faire des massages du cou à l’aide d’une pommade chauffante (type Décontractyl gel), ou utilisez votre sèche-cheveux en insufflant de l’air chaud pendant dix minutes sur la nuque, ou encore prendre une douche chaude, en passant longuement le jet sur le cou.
Si la douleur est vive, prenez de l’aspirine ou du paracétamol et mettez un foulard autour du cou. Si au terme de 24 heures, la douleur persiste, consultez un médecin, il vous prescrira des séances de massages chez un kinésithérapeute, voire dans les cas sévères, le port d’une minerve en mousse pendant une semaine.
Le « tour de rein » (le lumbago)
C’est une des contractures musculaires les plus fréquentes. Il se produit la plupart du temps à la suite d’un soulèvement d’une charge trop lourde. La douleur localisée au niveau des vertèbres lombaires est brutale et importante ; elle se propage parfois dans les membres inférieurs. Le dos est alors comme bloqué, souvent plus d’un côté que de l’autre.
Les bons gestes
Placez le blessé en position semi-couchée, sur le dos, genoux fléchis, soutenus par un coussin et donnez-lui de l’aspirine, puis appliquez une bouillotte ou des compresses chaudes sur le dos. Dès qu’il est soulagé, couchez-le à plat ventre sur une surface dure (sol ou table) et appliquez-lui un bandage de soutien, réalisé avec des bandes de sparadrap très larges entourant le corps, à partir du haut des hanches jusqu’au milieu des fesses. Le repos, la prise de médicaments antidouleur et anti-inflammatoires suffisent à faire disparaître un lumbago.
Le saignement du nez (épistaxis)
Riche en vaisseaux sanguins, la cloison nasale peut se mettre à saigner en de multiples occasions : lors d’un changement d’altitude, d’une surexposition au soleil, lorsque l’air est trop sec, lors d’un rhume ou de grattages intempestifs. C’est en général sans conséquence mais ce phénomène a une fâcheuse tendance à survenir à l’improviste.
Les bons gestes
Asseyez-vous, ne penchez pas la tête en arrière, car cela aurait pour effet de faire couler le sang dans les voies digestives.
Inclinez-vous au contraire vers l’avant et comprimez les narines qui saignent pendant 10 minutes avec les doigts ou appliquez dans la narine des mèches de gaze imbibée d’un pro¬duit coagulant (type Coalgan).
Crachez le sang accumulé dans la bouche : la déglutition du sang entraîne des nausées et des vomissements tardifs.
Après l’arrêt du saignement, évitez de toucher votre nez et de vous moucher.
Le décrochement de la mâchoire
Plus courant qu’on ne pourrait le penser, la luxation de la mâchoire inférieure survient à la suite d’une ouverture de la bouche excessive, après un bâillement (à s’en décrocher la mâchoire justement…), un éclat de rire, ou plus rarement à la suite d’une bonne gifle.
La victime a ressenti un craquement douloureux, puis est restée bouche grande ouverte, dans l’impossibilité de la refermer.
S’ensuit souvent une intense salivation, une douleur aiguë que l’on peut soulager à l’aide de paracétamol (en suppositoires) et d’un décontractant, type Décontractyl (baume). Dès lors, vous devez vous rendre chez un O.R.L. ou un stomatologiste qui « remettra la mâchoire en place ».
L’enfant a plus de 40 °C de fièvre
Habituellement, lorsque votre enfant avait une rhino-pharyngite ou une gastro-entérite, la fièvre ne dépassait pas les 39,5 °C. Aujourd’hui, le trouvant abattu, vous avez pris sa température, elle affiche 40,2 °C. Vous craignez la convulsion .
Appelez un médecin : il vous donnera les premières consignes à suivre. Cependant, vous pouvez commencer à faire baisser sa température.
Les bons gestes
Déshabillez l’enfant et faites-lui prendre un bain à 38 °C (soit 2° en dessous de sa température rectale). Laissez-le 10 minutes dans le bain en le surveillant attentivement.
Donnez-lui de l’aspirine ou du paracétamol (spécial nourrisson ou enfant) en respectant les doses. Si votre enfant a déjà fait des convulsions et que le médecin lui a prescrit un anti-convulsif préventif, donnez-le lui rapidement.
Faites-le boire abondamment. La fièvre s’accompagne toujours d’une augmentation des pertes d’eau.
Aérez sa chambre, allongez-le sur son lit, contentez-vous de lui mettre un pyjama, mais ne le couvrez pas (ni couverture, ni couette).
Surveillez-le en attendant le médecin.
- L’enfant fait une convulsion
Très impressionnante, elle a souvent pour origine une sou-daine montée de température et survient surtout chez les enfants âgés de 6 mois à 3 ans, à l’occasion de maladies banales, telles que otite, bronchite, rougeole ou rhino-pharyngite. 3 à 5 % des enfants de cette tranche d’âge déclenchent des convulsions lors de ces maladies.
Bien que de courte durée (au maximum 3 minutes), l’état convulsif est très impressionnant. Le début est brutal, l’enfant pâlit brusquement, perd connaissance, le corps se raidit et les yeux sont révulsés, ou bien le corps et le visage sont animés de secousses rythmées. Cet état se prolonge quelques minutes, puis s’interrompt. Après la crise, l’enfant respire bruyamment, son corps devient mou et il reste inconscient pendant dix à quinze minutes.
Les bons gestes
L’enfant doit être examiné rapidement par un médecin qui lui administrera du Valium.
Si les convulsions se poursuivent à l’arrivée du médecin, l’enfant doit être conduit à l’hôpital afin d’écarter une cause grave sous-jacente, essentiellement une méningite.
Si la crise dure plus de 5 minutes, ou que les convulsions se succèdent, il s’agit d’une urgence qui impose une hospitalisation d’autant plus rapide que la crise est prolongée : alertez le 15.
En présence d’une convulsion fébrile, la conduite à tenir est celle préconisée pour faire baisser la fièvre (voir page 136).
La crise de hoquet
Le hoquet a pour origine l’irritation des terminaisons nerveuses de l’estomac.
Le plus souvent, la crise fait suite à un repas copieux, une consommation excessive d’alcool ou encore un brusque change-ment de température.
Les bons gestes
Pour couper court à cette rafale de « hics et de hocs », on peut s’essayer à tester l’un des nombreux remèdes populaires. Sachez cependant que le plus efficace consiste à s’arrêter de respirer en se bouchant le nez, au moins pendant une minute. On peut également boire par le bord opposé d’un verre, mais ce n’est pas extrêmement pratique !
En général, le hoquet disparaît en quelques minutes ; s’il devient chronique et dure plus d’une heure, il faut consulter un médecin qui recherchera une cause neurologique ou digestive.
La crise d’urticaire
Cette manifestation allergique est banale. Elle peut se déclarer après la prise de certains médicaments (analgésique, anti-inflam- « matoire, aspirine), après une piqûre d’insecte (guêpe, abeille,moustique), mais la plupart du temps, elle a une origine alimentaire.
Les aliments les plus souvent responsables sont les fraises, les condiments, les crustacés et le poisson mais aussi certaines protéines alimentaires (lait, œufs, fromage). La crise d’urticaire débute par une démangeaison, puis par l’apparition de plaques de taille variable ; elles sont rouges, légèrement en relief, entourées d’un liseré blanc plus ou moins marqué et associées à une sensation de brûlure. Curieusement, cette éruption de plaques disparaît souvent d’elle-même pour réapparaître à un autre endroit parfois en quelques heures.
L’urticaire peut aussi s’accompagner d’un gonflement du visage et de la gorge, ce qui peut conduire la victime à l’asphyxie: c’est l’œdème de Quincke (voir page 106) qui exige d’appeler immédiatement les secours.
Les crises d’urticaire banales se soignent en prenant un antihis- taminique (type Polaramine®) et en appliquant sur la zone atteinte un anti-inflammatoire local (type Parfenac).
La crise de spasmophilie (crise d’angoisse)
Bien que surnommées « la maladie aux cent symptômes », les crises de spasmophilie sont toujours à peu près les mêmes, en plus ou moins violentes : le cœur s’emballe, la respiration est difficile, la personne suffoque ; elle est effrayée, angoissée, et se sent incapable de bouger.
Chez certains, la sensation de vertige s’accompagne d’un évanouissement ; chez d’autres, le raidissement des muscles va jusqu’à la tétanie. Le malade éprouve toujours la crainte de mourir subitement.
Les bons gestes
Ces crises cessent en général rapidement ; toutefois, aux premiers symptômes, isolez la personne dans un endroit calme, asseyez-la et utilisez la bonne vieille, mais efficace, méthode du sac en plastique (« manœuvre d’hypercapnie »), qui a fait ses preuves. Faites respirer le malade dans un sac en plastique de manière étanche durant quelques minutes. La personne se calmera et respirera plus lentement. En cas d’échec, renouvelez la manœuvre. Si la crise se prolonge, alertez un médecin qui lui prescrira un tranquillisant (type Valium).
La crise de nerfs
En règle générale, elle survient après un événement psychoaffectif important : annonce d’un décès, séparation brutale, agression. La crise de nerfs est toujours impressionnante. La personne est très agitée, hurle, gesticule, et parfois devient violente.