L'ostéoporose : Prise en charge d'une fracture vertébrale
Rappelons qu’une rachialgie aiguë chez un patient ostéoporotique n’est pas obligatoirement liée à un nouveau tassement, mais peut être liée à l’aggravation d’un tassement connu ou à un autre problème d’ordre discopathique par exemple.
La conduite à tenir est fonction de l’importance de la douleur, très variable dans son intensité selon les patients : certains tassements vertébraux sont hyperalgiques, d’autres quasi indolores. L’évolution spontanée consiste en une diminution des douleurs en trois semaines, et en leur disparition en moyenne en quatre à huit semaines.
Les antalgiques
Si la douleur est très vive, l’alitement plus ou moins strict peut s’imposer, en général pour une durée de huit à quinze jours. Les antalgiques sont largement prescrits :
- le paracétamol est administré seul ou en association avec le dextropropoxyfène, la codéine ;
- la calcitonine a vu son efficacité antalgique démontrée par plusieurs études contre placebo, mais seulement sur les tassements vertébraux récents (inférieurs à deux semaines) ; Elle n’a pas été testée contre les antalgiques classiques. La calcitonine synthétique de saumon (Miacalcic) en intramusculaire ou sous- cutané, a reçu en 1995 l’AMM dans cette indication.
Les schémas de traitement sont habituellement : calcitonine sous-cutanée ou intramusculaire : 100 Ul/jour, 5 jours par semaine jusqu’à disparition ou atténuation des douleurs.
La calcitonine est parfois mal supportée avec troubles vasomoteurs, rougeur et chaleur du visage, nausées, vomissements, malaise. Il est dans ce cas conseillé de faire l’injection le soir au besoin avec une ampoule d’antiémétique (Primpéran).
Les autres mesures thérapeutiques
Une brève immobilisation au moyen d’un corset en coutil baleiné est souvent utile pour faciliter une verticalisation précoce et la reprise de l’activité. La hauteur du corset doit être adaptée à la hauteur du tassement vertébral englobant trois vertèbres au-dessus de la vertèbre tassée.
On préviendra l’apparition de troubles associés liés à l’alitement, tels que les phlébites ou la constipation éventuellement aggravée par les antalgiques de type morphinique. D’éventuels troubles neurologiques, hormis les irradiations en ceinture, demandent des explorations complémentaires urgentes car ils peuvent correspondre à une étiologie maligne du tassement vertébral.
Il est rare de devoir hospitaliser le patient, les indications étant plus dépendantes du contexte que du tassement lui-même : doute sur le diagnostic, prise en charge difficile à domicile
Une mesure exceptionnelle : la vertébroplastie percutanée en urgence à titre antalgique. Elle est efficace à court terme (> 70 % d’amélioration dès la 24 heure). L’effet antalgique rapide ( avec souvent exacerbation des douleurs dans les toutes premières heures) peut être dû à l’action de la chaleur dégagée par la polymérisation du méthyl-métacrylate. Proposée dans des délais de 2 à 6-8semaines, elle ne saurait cependant actuellement être recommandée en l’absence d’études ayant un recul dans le temps suffisant pour prouver l’absence d’aggravation du risque fracturaire des vertèbres sus- et sous-jacentes à la vertèbre cimentée.
La stimulation él’èctrique transcutanée à visée antalgique peut être utilisée avec bénéfice