L'ostéoporose : Les fractures des membres
La fracture de l’extrémité supérieure du fémur
La fracture de l’extrémité supérieure du fémur est la plus grave des fractures ostéoporotiques : elle fait courir un risque fonctionnel (50 % des sujets ne reprenant pas une vie normale) et un risque vital, parfois immédiat, chez la personne âgée qui a pu rester plusieurs heures par terre avant les secours (risque d’hypothermie, de pneumopathie…), ou présente des tares associées susceptibles de se décompenser, ou bien à distance, du fait de la grabatisation.
Le malade est hospitalisé pour une prise en charge orthopédique :
- soit enclouage pour une fracture non déplacée ou chez un sujet jeune ;
- soit prothèse totale de hanche, chez le sujet âgé, permettant en particulier le lever précoce. L’hospitalisation moyenne est de 20 à 30 jours.
Dès le retour à domicile, des mesures s’imposent, qui s’attachent en particulier à la réduction des facteurs de risque d’ostéo- porose et à prévenir une fracture fémorale controlatérale :
- correction des anomalies vitamino-calciques et attention particulière à l’état nutritionnel du malade (apport protéique suffisant pour éviter tout amaigrissement et perte de triplicité musculaire) ;
- arrêt des tranquillisants, suppression des tapis et autres facteurs de chute, baignoire antidérapante, poignées de maintien, bon éclairage au domicile ;
- programme d’exercices physiques ;
instauration d’un traitement de fond de l’ostéoporose après évaluation densitométrique et bilan biologique.
La fracture du poignet
La fracture de Pouteau-Colles au niveau de l’extrémité inférieure du radius, est la plus fréquente (touchant 20 % des femmes au-delà de 70 ans) et la plus précoce des fractures ostéoporotiques (augmentant en fréquence entre 55 et 60 ans, puis évoluant en plateau). Elle survient le plus souvent chez la femme, après une chute de sa hauteur. Dès 40 ans, elle doit être considérée comme potentiellement d’origine ostéoporotique.
Elle est considérée comme peu grave, mais son diagnostic impose une orientation en service orthopédique : 25 % des patientes auront une réduction chirurgicale. Une réaction algodystrophique complique 20 % des cas. Il persiste souvent une déformation après la consolidation, ainsi qu’une diminution de la force musculaire à un an, un enraidissement ou Line douleur du bord interne.
La fracture de Pouteau-Colles est une sonnette d’alarme : associée à une densité minérale osseuse basse, elle accroît beaucoup le risque ultérieur de tassement vertébral. Elle justifie donc une demande d’ostéodensitométrie.