L'haptonomie,science de l'affectivité
Si le mot haptonomie trouve son origine dans les mots grecs hapto, je touche, et nomos, loi ou norme, le créateur de cette discipline récente, le Néerlandais Frans Veldman, y voit d’abord une science de l’affectivité. Pour lui, dans le monde occidentalisé, «l’effectivité touche à son apogée, tandis que l’affectivité menace de s’étioler». Et l’approche haptonomique se propose d’utiliser le toucher, le contact tactile, pour rendre sain l’homme entier, pour le confirmer dans son essentialité, dans son affectivité, par quoi il est homme.
Applicable dans les domaines de l’éducation, des soins, de l’assistance psychologique, l’approche haptonomique privilégie un «toucher de confirmation affective», qui «préserve, abrite, laisse l’être touché être lui-même». Elle favorisera ainsi le développement des facultés sensorielles de l’individu, lui permettant une meilleure intégration dans l’espace, une meilleure coordination , lui ouvrant enfin de compte toutes ses possibilités d’une présence au monde autonome et confiante. L’haptonomie s’est surtout fait connaître par ses interventions dans l’univers de la naissance, à une époque où le fœtus devenait un pôle d’intérêt majeur. Utilisant les capacités désormais reconnues du fœtus à recevoir des stimuli du monde qui l’entoure et d’y réagir, l’haptonomie entend «préparer l’instauration d’une existence en sécurité» par des contacts appropriés.
Ceux-ci se prolongent volontiers au moment de la naissance, puis chez le nourrisson, pour le plus grand bien de son développement moteur et psychique. Mais on ne saurait réduire l’approche haptonomique à la seule période périnatale ; tous les âges peuvent en bénéficier, en particulier les personnes vieillissantes. De même, elle peut constituer un apport intéressant dans certaines pathologies mentales ou servir de support à une «haptoanalyse».