Les variations de la pression artérielle: pression artérielle
La pression artérielle s’exprime en centimètres (cm) ou millimètres (mm) de mercure (Hg). Lors des consultations, les valeurs sont plutôt données en centimètres de mercure (cmHg).
On fait habituellement figurer la maximale d’abord, puis la minimale,par exemple, si la maximale est de 14 cmHg et la minimale de 7 cmHg, on écrit ou on dit : 14/7.
La pression artérielle normale
Actuellement, pour définir une pression artérielle normale, on se réfère davantage à des valeurs optimales qu’à des chiffres correspondant à des sujets en bonne santé. Par pression artérielle optimale, on entend une pression qui ne fait pas encourir de risque vasculaire particulier.
Chez le diabétique et l’insuffisant rénal:
Par exemple, la pression artérielle est considérée comme normale lorsqu’elle est inférieure à 13/8,5 cmHg. Chez les personnes de plus de 60 ans, elle doit être inférieure à 16/9 cmHg.
Les facteurs de variation
La pression artérielle subit des variations normales chez un même individu, et peut présenter des hausses subites sous l’effet de la peur ou d’une émotion, par exemple:sans que l’on puisse par ler d’hypertension.
Selon l’activité
La pression artérielle est naturellement plus basse la nuit que le jour, notamment parce que l’activité du système nerveux sympathique est moins élevée pendant le sommeil.
Elle augmente à l’effort, surtout s’il est soutenu, en raison principalement de l’accélération du débit cardiaque. Une pression maximale de 21 cm de mercure est normale chez un sujet de 40 ans au cours d’un effort physique intense.
Selon le même mécanisme, une émotion ou une douleur violentes peuvent faire monter la pression artérielle pendant quelques minutes sans que ce soit anormal.
Selon la position
La pression artérielle mesurée lorsque la personne est en position debout est normalement peu différente de la pression mesurée en position couchée. Mais, en moyenne, elle chute de quelques millimètres de mercure lors du passage à la position debout.
Si la pression artérielle maximale baisse de plus de 2 cmHg lorsque la personne se lève, on parle d’hypotension orthostatique. Dans ce cas, le passage à la position debout peut provoquer des malaises (sensation de déséquilibre ou de perte de connaissance imminente, voire syncope). Il est alors recommandé de rester assis 5 à 10 secondes avant de se lever.
Cette hypotension est souvent uni effet secondaire d’un traitement par antihypertenseurs ou par les médicaments du système nerveux.
Selon l’âge et le sexe
La pression artérielle augmente progressivement de et le sexe la naissance à la vieillesse.
Elle est un peu plus basse chez la femme quei chez l’homme (d’environ 0,6 cmHg pour la pression artérielle maximale) jusqu’à la ménopause. Puis elle devient quasiment identique pour les deux sexes. Par ailleurs, chez la femme, elle s’abaisse normalement au moment de la grossesse.
Selon l’hérédité
Au sein d’une même population, le facteur génél’hérédité tique explique une partie importante des variations de la pression artérielle.
Selon le mode de vieDans les pays au mode de vie occidental, que ce de vie soit en Europe, en Asie ou en Amérique, la pression artérielle est en moyenne de 12/7,5 cmHg chez les adultes de 20 à 60 ans.
Les médecins ont constaté que, chez les Indiens Yanomami de la forêt brésilienne, la pression artérielle était beaucoup plus basse : 9,5/6 cmHg en moyenne pour la même tranche d’âge. Plusieurs raisons expliquent cette différence.
– La consommation de sel est faible dans cette région du monde (environ 1 g par jour, contre 7 à 9 g en moyenne en France, par exemple), pour deux raisons : le sel n’y est pas très courant et les préparations alimentaires industrielles, qui représentent une part importante de nos apports en sel, sont absentes ou très marginales au sein de cette population.
Consommation de sel et pression artérielle
L’importance du sel a été démontrée
pour la première fois en 1904 par deux internes des hôpitaux parisiens, Ambard et Beaujard. Les deux jeunes hommes avaient observé que, chez l’insuffisant rénal, un régime riche en sel (bouillons en particulier) provoquait une élévation de la pression artérielle, ce qui n’était pas le cas avec un régime pauvre en sel (à base de lait, par exemple). Marcel Proust évoque cette découverte dans Du côté de Guermantes « [le médecin] Cottard, qu’on avait appelé auprès de ma grand-mère, essaya, Pour calmer l’agitation de sa malade, le régime lacté. Mais les perpétuelles soupes au lait ne firent pas d’effet,
parce que ma grand-mère y mettait beaucoup de sel, dont on ignorait l’inconvénient en ce temps. »
Le rôle du sel est également suggéré par des enquêtes montrant que plus les apports en sel alimentaire sont importants, plus la pression artérielle est élevée. Dans certaines régions côtières de Chine où l’on consomme de fortes quantités de sel (de l’ordre de 30 g par jour !), en particulier sous forme de poisson séché, la pression artérielle est en moyenne beaucoup plus élevée que parmi les populations vivant dans le centre du pays.
– Les Indiens Yanomami ont une activité physique régulière.
— Leurs artères sont souples car peu atteintes par l’athérosclérose (détérioration des artères due à l’accumulation de lipides, de tissu fibreux et de calcifications sur leur paroi). Une des raisons essentielles de ce bon état des artères est la fai¬blesse des apports en cholestérol alimentaire : ces Indiens vivent davantage de la culture du manioc et de la cueillette de fruits que de la chasse (les viandes grasses favorisent le cholestérol).
D’autres ethnies vivant de chasse et de cueillette, comme les Aborigènes d’Australie ou les Pygmées d’Afrique, présentent des pressions artérielles comparables.
On peut donc en déduire que, plus que l’hérédité, c’est le mode de vie qui détermine le niveau de pression artérielle. L’exemple des Zoulous intégrés aux armées occidentales pendant la Première Guerre mondiale confirme ce constat. Le niveau de pression artérielle de ces hommes a significativement augmenté avec le changement de leurs habitudes. Parmi les éléments du mode de vie jouant un rôle majeur dans le déterminisme de la pression artérielle, les apports alimentaires en sel (chlorure de sodium) sont au premier plan.
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