Les premiers réflexes à savoir en cas d'accident
Quels que soient l’accident et sa gravité, les principes généraux de secourisme sont les mêmes. Ils visent avant tout à préserver la vie de la victime et d’éviter l’aggravation de son état, et de permettre l’évacuation rapide du blessé vers un hôpital.
Règle n° 1 : assurer la protection de la victime
Cela signifie que vous devez écarter tous les risques de dangers susceptibles d’aggraver la situation. Aussi bien pour le blessé bien sûr, que pour vous et les témoins éventuels
S’il s’agit d’un accident de la route : demandez à un témoin de régler la circulation et placez un triangle de détresse à environ 200 mètres de l’accident. N’oubliez pas non plus les risques d’incendie du véhicule, coupez le moteur, et si vous en êtes capable, débranche/ la batterie et interdisez à quiconque de fumer.
Pour les intoxications aux gaz et aux fumées, arrêtez-en la source, ouvrez les fenêtres et transportez le blessé hors de la pièce.
Pour les électrocutions, coupez l’alimentation électrique, si possible au disjoncteur, mais en ayant pris les précautions nécessaires.
Pour les incendies : étouffez les flammes à l’aide de couvertures ou de vêtements non synthétiques.
Protéger n’indique pas qu’il faille jouer les sauveteurs en manipulant le blessé de façon intempestive. Il ne faut jamais déplacer un blessé grave. Contentez-vous d’être présent, de le rassurer et de le recouvrir d’un vêtement chaud, un blessé se refroidit vite.
Ce n’est que lorsque le blessé se trouve dans un environnement immédiat dangereux pour sa vie, par exemple en cas d’incendie, d’éboulements ou d’émanations de gaz toxiques, qu’il faut le transporter vers un endroit sûr. Dans la mesure du possible, il est toujours recommandé de se mettre à plusieurs pour déplacer un blessé.
Selon l’état du blessé, deux méthodes de transport sont possibles.
Le dégagement de la victime par les chevilles ne peut être réalisé qu’en absence d’obstacle sur le parcours à effectuer, par exemple lorsqu’une victime doit être éloignée d’un local enfumé, ou du milieu de la route.
Elle doit être allongée sur le dos ; si elle est sur le ventre, retournez-la rapidement en la roulant (prise à l’épaule et à la hanche).
Levez alors ses liras, de manière à ce qu’ils soient parallèles et dans le p prolongement de sa tête, et entourez ses chevilles
avec vos mains.Élevez-les à la hauteur de vos genoux et tirez le blessé en reculant jusqu’à vous trouver en sécurité.
La méthode« de la béquille humaine ne s’applique que si le blessé est capable de marcher avec l’aide d’une personne.
Tenez-vous debout à côté de la victime, passez l’un de vos bras autour de sa taille et demandez-lui de mettre son bras autour de votre cou, votre main libre tiendra la sienne. Une fois arrivé à l’endroit souhaité, allongez le blessé sur le dos et couvrez-le d’un vêtement chaud.
Règle n° 2 : donner l’alerte
Après avoir assuré la sécurité de la victime et éliminé les risques de « sur accident », il faut immédiatement alerter les secours. Si deux personnes sont présentes sur le lieu de l’accident ou à votre domicile, l’une se charge de surveiller et de secourir la victime, l’autre d’alerter les secours. Quel que soit le service d’urgence appelé, les secours arriveront sur le lieu de l’accident dans un délai de 10 minutes en ville et de 20 minutes maximum en milieu rural.
Quatre numéros d’urgence à retenir
- Le 15 : le SAMU (Service d’Aide Médicale d’Urgence) pour les soins médicaux d’urgence.
Rattaché à un centre hospitalier, le SAMU est chargé de coordonner l’ensemble des urgences médicales d’un département 24h/24.
Quelle que soit la gravité de l’accident, vous aurez en ligne un médecin. Selon le cas, il vous donnera un simple conseil médical, vous enverra un médecin de garde, une ambulance d’urgence, les sapeurs-pompiers une unité mobile hospitalière, c’est-à-dire une ambulance médicalisée pour les soins intensifs. À chaque SAMU, sont rattachés des SMUR (Secours médical d’urgences régional) qui disposent d’ambulances de réanimation. En fonction des besoins, le SAMU s’assure du bon déroulement de l’opération, envoie éventuellement des renforts et se charge d’acheminer la victime vers l’unité de soins appropriée et de lui préparer son accueil (centre des brûlés, S.O.S. Mains…).
- Le 18 : sapeurs-pompiers pour les secours d’urgence.
Les brigades sont composées de secouristes et de médecins. Ils interviennent à tout moment et en tout lieu, en cas d’incendie, d’explosion, de fuite de gaz, de noyade, d’asphyxie, d’accident sur la voie publique ou dans un lieu public. En province, en cas d’urgence médicale et de malaise, les pompiers contactent généralement le SAMU. À Paris et dans la petite couronne, les pompiers interviennent directement en envoyant un véhicule de premier secours avec une équipe de secouristes, à partir du centre le plus proche du lieu de l’accident, et, selon le cas, une ambulance médicalisée de réanimation. Le blessé sera dirigé vers l’hôpital le plus proche ou pris en charge par le SAMU.
- Le 17 : police ou gendarmerie si la sécurité et l’ordre public sont menacés (accident de la circulation, agression dans la rue) et qu’il est nécessaire d’établir un constat des faits.
- En voie de généralisation : le 112.
Ce numéro unique d’urgence européen vous mettra en contact avec les sapeurs-pompiers ou le SAMU (selon les régions), lesquels, en fonction de votre cas, vous dirigeront sur le service concerné (le 15, le 18 ou le 17).
Tous ces appels sont interconnectés. Ainsi, par exemple, si vous appelez la police pour un début d’incendie à votre domicile, vous n’aurez pas commis une grave erreur, les pompiers et éventuellement le SAMU seront alertés. Mieux vaut cependant éviter de perdre de précieuses minutes et avoir directement les pompiers. Si votre enfant souffre d’une convulsion ou est tombé sur la tête, mieux vaut souvent téléphoner directement à un médecin du SAMU, mais à Paris, les pompiers pourront également envoyer un médecin.
Tous ces appels sont gratuits quel que soit l’endroit d’où vous téléphonez.
De votre domicile, de votre lieu de travail, d’une cabine télé-phonique (inutile d’avoir une carte téléphonique) ou d’une borne d’appel placée sur les autoroutes, les voies rapides ou certaines nationales. Si vous téléphonez avec un portable, composez l’un des numéros d’urgence (le 15, 17, 18 ou le 112), vous serez tout de suite repéré et situé géographiquement.
Une fois en ligne avec votre interlocuteur, il faut vous efforcer de rester calme et de donner un maximum de renseignements pour que les services de secours répondent au mieux à la situation. Voici ce que vous devez systématiquement indiquer :
- votre identité ;
- le numéro de téléphone de l’endroit d’où vous appelez (domicile ou cabine). Celui-ci s’affiche alors sur le standard de l’interlocuteur, ce qui permet de localiser l’appel ;
- la nature de l’accident (chute, malaise, noyade, accident de la route) et les risques éventuels ;
- sa localisation précise (village, rue, numéro, code d’entrée, étage, repères) ;
- le nombre de personnes impliquées ;
- l’état apparent du (ou des) blessé(s) (est-il conscient ? saigne-t-il?) ;
- le message d’alerte achevé, attendez les instructions avant de raccrocher le combiné ;
- ne raccrochez jamais le premier.
Règle n° 3 : évaluer l’état de la victime
Si vous vous sentez capable de secourir la victime, il faut en premier lieu établir un rapide « bilan » de l’état du blessé en effectuant une série de contrôles. Voici les quatre questions que vous devez vous poser. Est-il conscient un pouls ?
Le blessé est-il conscient ?
Posez-lui des questions simples : demandez-lui son nom,son adresse. Peut-il suivre une conversation ou répond-il vaguement aux questions ? Demandez-lui d’exécuter des ordres simples (ouvrir les yeux,
serrer la main). Réagit-il à la douleur (pincez-lui la main) ?S’’il ne parle pas et ne réagit pas à la douleur, il est dans le coma.? Saigne-t-il ? Respire t-il ? A-t-il un pouls?
Le blessé saigne-t-il ?
Attachez-vous à observer l’importance du saignement. Les hémorragies importantes (internes ou externes) se traduisent par un blanchiment du visage, des lèvres et des ongles, un pouls rapide et de faible intensité, une grande soif et des troubles de la conscience. La victime est agitée, volubile, anxieuse ; à terme, elle peut s’évanouir.
Le blessé respire-t-il normalement ?
Pour savoir si un blessé respire, (ou « ventile »), agenouillez-vous à côté de lui, placez votre oreille devant ses lèvres pour percevoir le souffle de son expiration. Dans le même temps, observez les mouvements de sa poitrine et de son abdomen. Chez l’adulte en bonne santé, la poitrine se soulève et s’affaisse de 12 à 20 fois par minute, chez l’enfant et le nourrisson de 20 à 30 fois par minute. Si aucune respiration n’est perçue, la victime est en situation d’arrêt respiratoire.
Le blessé a-t-il un pouls ?
La recherche du pouls permet de voir à quel rythme et à quelle fréquence le sang propulsé par le cœur circule dans les artères. La prise du pouls au poignet consiste à appuyer avec deux doigts (index et majeur) et non pas votre pouce
(qui a son propre pouls), sur l’artère de la victime, dans l’axe de son pouce.
La recherche du pouls au niveau de la carotide est identique ; on place les doigts sur l’un des côtés du cou, à l’angle de la mâchoire inférieure et on appuie modérément sur l’artère carotide.
À l’aide d’une montre que vous tiendrez de l’autre main, comptez le nombre de battements par minute.
- Chez l’adulte, la fréquence moyenne est de 72 battements par minute, mais elle peut varier entre 60 et 80. Chez les athlètes, le pouls peut être plus lent : entre 50 et 60 par minute.
- Chez l’enfant, le nombre de battements cardiaques est inversement proportionnel à l’âge :
- chez le nourrisson de moins de 1 an, le pouls se prend contre la face interne du bras du bébé, au niveau du biceps avec le bout de deux ou trois doigts (jamais le pouce) ; son pouls bat 120 à 140 fois à la minute ;
- à 2 ans, 110 fois à la minute, à 6 ans, 1(X) fois.
Ce n’est qu’à la fin de l’adolescence que le nombre de battements cardiaques à la minute est identique à celui de l’adulte.