Les origines de l'acupuncture
En fait, si tout un courant occidental a détaché l’acupuncture de son contexte, il est difficile, voire peu souhaitable aux yeux de nombre de praticiens de cette discipline, d’oublier ses origines sous peine de lui voir perdre beaucoup de sa substance. L’acupuncture repose sur des fondements philosophiques et sur une expérience millénaires et constitue le quatrième volet thérapeutique de la médecine traditionnelle chinoise, après les traitements de l’esprit, l’équilibre des régimes et l’ordonnance des remèdes. Les racines de l’acupuncture remontent, en effet, à la préhistoire. Ayant remarqué que certains troubles organiques s’accompagnaient d’une douleur spontanée ou consécutive à la pression, en un point précis du revêtement cutané, les Chinois primitifs y enfonçaient des éclats de silex. Mais cette technique a été intégrée très précocement au système de pensée élaboré dont nous avons parlé dans le chapitre sur Les Grandes Traditions. C’est Houang Ti, souverain mythique, qui, au troisième millénaire avant Jésus-Christ, a marqué sa préférence pour cette forme de thérapeutique, moins dangereuse à ses yeux que les médicaments. Il a en même temps ordonné que désormais soient utilisées des aiguilles de métal en lieu et place des silex.