Les nourritures sonores
Lorsque les œufs d’oiseaux chanteurs sont couvés par des oiseaux non chanteurs, les oisillons qui naissent ne chantent pas. Cette observation a conduit un médecin français, Alfred Tomatis, à abandonner sa pratique de chirurgien oto-rhino-laryngologiste pour se consacrer entièrement à l’étude de l’oreille qu’il considère comme un organe fondamental, tourné vers la dimension psycholinguistique de l’homme.
Pour cet enthousiaste, la communication sonore est le plus important de tous les contacts que la mère entretient avec l’enfant qui se trouve encore en elle. Le fœtus, affirme-t-il, est nourri de sons et tire de la voix maternelle toute sa substance affective. Si cette voix vient à manquer, il s’ensuit, selon Tomatis, des perturbations audio-psycho-phonologiques.
Les travaux sur la réactivité fœtale se sont multipliés dans les années soixante-dix montrant que le bruit, les voix, la musique traversent non seulement la paroi abdominale, mais aussi l’amnios. Dans l’utérus, l’enfant se développe dans un bain sonore et entend dès le sixième mois, peut-être même avant, puisqu’il réagit aux sons provenant de l’extérieur. À l’inverse, l’absence de réactions aux sons peut parfois être l’indice d’une surdité ou d’une souffrance fœtale.
Le docteur Tomatis déveoppera de nombreuses techniques destinées à améliorer les troubles du langage, de l’audition et de l’équilibre. Il dirige de nombreux centres de recherche et de traitement dans le monde.