les mécanismes de la plasticité neuronale
Les mécanismes de la plasticité neuronale
Il s’agit d’un groupe de neurones qui maintiennent des connexions synaptiques renforcées sur la base des mécanismes de la plasticité neuronale. Ces neurones, étant connectés de manière préférentielle, ont une forte probabilité d’être actifs simultanément. La réactivation synclironique de cet ensemble pourra reproduire l’expérience.
Précisons que les neurones d’un ensemble ne sont pas nécessairement physiquement proches , ils peuvent être distribués dans différentes régions du cerveau ; en revanche, ils partagent comme caractéristique d’avoir été actifs de manière synchronique. Ce codage est d’ailleurs plus dynamique qu’il n’y paraît.
En effet, un ou plusieurs neurones d’un ensemble donné peuvent participer à d’autres ensembles de neurones . Cette propriété des ensembles de neurones nous semble fondamentale pour produire des associations de représentations. En effet, l’activation de quelques neurones faisant partie d’un ensemble codant pour une représentation donnée peut aboutir à l’activation d’un autre ensemble auquel ils participent, associant ainsi deux représentations.
Cette base neuronale d’un processus est non seulement valable pour le conscient, mais pourrait aussi être engagée dans cessus d’association libre tels que ceux mis en jeu pratique psychanalytique. Une représentation simplifiée de la notion de neurones » codant pour une expérience ou image est fournie par la métaphore suivante. Imagine gratte-ciel la nuit, avec des lumières allumées dans tains bureaux, selon un schéma figurant un arbre de Nord Chaque bureau allumé représenterait une synapse , appartenant à un ensemble de neurones actives manière synchronique lors de l’expérience («newton which fire together… ») et associés simultanément dans ensemble La réactivation de ni ensemble de neurones reproduirait l’expérience.
Pouisulvant la métaphore, on pourrait dire qu’un panneau élu trique centralisé permet d’allumer d’un seul coup toute les lumières dans un ensemble de bureaux, ce qui pour effet de reproduire l’image de l’arbre de Noël. Des expériences récentes conduites par le laboratoire d’Henry Markram ont apporté des éclaircissements sur Ion mécanismes qui permettent de constituer ces ensembles de neurones. Par ce qu’il convient de qualifier d’« exploit technologique », Markram a pu enregistrer simultané ment l’activité de 12 neurones présents dans une tranche fine de cortex cérébral de rat maintenue en survie pendanl plus de 24 heures.
Grâce à ce dispositif expérimental, le laboratoire de Markram a observé un réaménagemenl permanent des connexions synaptiques, un rewiring. Une importante des connexions synaptiques introduit donc bien une dynamique remarquable au sein des ensembles de neurones. Ces expériences confirment également que le même neurone peut participer à plusieurs ensembles neuronaux, observation qui fournit une base biologique à la notion d’association de représentations.
Cette capacité à faire et défaire des contacts synaptiques, permettant à des neurones de se reconnecter de manière dynamique pour participer à différents ensembles de neurones, ouvre une nouvelle dimension dans la conceptualisation des mécanismes cellulaires impliqués dans la constitution et la mise en jeu de traces. D’autres expériences conduites au niveau comportemental sur l’animal de laboratoire corroborent cette dynamique des traces et mettent en évidence le phénomène appelé « reconsolidation ».
Les travaux de divers laboratoires, notamment ceux de Cristina Alberini à New York, de Yadin Dudai à Tel-Aviv et de Susan Sara à Paris ont établi que la réactivation de la trace mnésique provoque une labilité de cette trace, la rendant disponible pour deux destins différents soit sa consolidation, son renforcement soit son association à d’autres traces.
Le premier cas peut être illustré de manière très simple par la répétition du texte de poésie qu’un écolier doit apprendre par cœur. Dans le deuxième cas, le phénomène de la reconsolidation va permettre d’associer des expériences dans une nouvelle représentation. La reconsolidation, qui, en réalité, s’apparente plutôt à une « déconsolidation », désigne le fait qu’une fois réactivée, une trace mnésique devient momentanément modifiable.
Remise en jeu par la remémoration, non seulement la trace se montre labile, mais elle devient disponible pour de nouvelles associations, au-delà de ce qui avait présidé à son inscription . Ce phénomène de la reconsolidation a des implications qui nous semblent importantes pour la psychanalyse. En effet, le travail analytique, à travers la parole de l’analysant, consiste notamment à induire une réactivation de traces.
Cette réactivation, qui rend les traces labiles, ouvre aussi à la possibilité de créer de nouvelles associations qui permettent à un sujet de se dégager de la compulsion à répéter dans laquelle il est pris à partir de son scénario fantasmatique. La reconsolidation introduit donc une « déconsolidation », une discontinuité dans le processus mnésique qui permet le changement et, par la réactivation de la trace inscrite, nous rend, paradoxalement, un peu de notre liberté.
La notion de labilité de la trace, suggérée déjà par Lacan rejoint ainsi, et de façon surprenante, l’enjeu que constitue l’impact de la parole dans la cure analytique qui permet de s’inventer au-delà de ce qui nous détermine La « reconsolidation » est, avec la plasticité neuronale, la découverte biologique sur laquelle peut être étayée la portée de la parole dans le dispositif analytique grâce à la discontinuité, d’où procèdent l’inconscient et le sujet.
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