Les complications et les séquelles des accidents de la circulation
Elles sont si fréquentes, si variées, souvent si invalidantes, qu’elles impliquent de nombreux acteurs de santé. Le tribut à payer à la déesse automobile est lourd et tragique. Cette trau-matologie très particulière est très hiérarchisée dans ses prises en charge. Les moyens sont à la mesure des dégâts ; les séquelles sont neurologiques, rhumatologiques, psychiatriques. Les intervenants sont nombreux pour accompagner la réparation et la guéri¬son des patients. L’ostéopathe peut trouver sa place dans la chaîne de ceux qui tentent de favoriser la meilleure récupération des fonctions les plus atteintes. Tout dépend du niveau de compétences du praticien. Ici il faudra s’associer à la réparation chirurgicale après avoir défini le moment et les modalités de son action, là des troubles neuropsychiatriques apparaîtront à distance du traumatisme, ailleurs des symptômes rhumatologiques divers chroniques constitueront des situations intolérables, et il faudra être en possession de tous les bilans pour intervenir avec prudence et efficacité. Un traumatisme récent, même bénin, est un piège diagnostique. A fortiori, lorsqu’il y a eu une hospitalisation, aussi courte soit-elle, pour observation. Même les classiques radiographies standard n’offrent qu’une garantie relative. L’évolution clinique reste l’étape importante. Principalement au rachis cervical et lombaire.
Parmi les différents chocs physiques, a priori bénins, ceux qui interviennent par l’arrière ou par l’avant à vitesse réduite sont res-ponsables de deux pathologies connues : le « coup du lapin » et l’entorse cervicale. Les spécialistes de la traumatologie rachi- dienne connaissent bien les pièges que les mécanismes responsables peuvent comporter. C’est pourquoi les procédures thérapeutiques sont incontournables : immobilisation, traitement médical, puis par la suite rééducation fonctionnelle. En phase aiguë, les manipulations ostéo-articulaires sont formellement contre-indi- quées. Et pourtant des séquelles douloureuses, des raideurs accompagnées de sensations vertigineuses, de céphalées, de névralgies périphériques persistent quelque temps. Un nouveau bilan d’imagerie peut d’ailleurs s’imposer à ce stade de l’évolution. Très souvent, il met en lumière des modifications architecturales au rachis cervical, témoin de conséquences à terme du trau-matisme, mais il peut aussi démasquer une hernie discale. Les tractions exercées sur les ligaments et les muscles sont telles que l’ensemble du rachis jusqu’au sacrum à répercuter cet étirement violent provoquent des blocages articulaires à distance. Bioméca- niquement la charnière lombo-sacrale n’assure plus son rôle de stabilisateur des pivots. Le traitement ostéopathique s’impose.
Les ostéopathes ont mis au point une procédure thérapeutique qui comprend la normalisation de la biomécanique lombo-sacrale, que ce soit par mobilisation thérapeutique, ajustement, TGO, tech-nique fonctionnelle. Dans un deuxième temps, corrections de la dysfonction de la charnière tête-cou lorsque les symptômes cer- vico-scapulaires ont disparu. Quelles que soient les précautions, chaque traitement est parfois suivi d’effets secondaires indési-rables. La récupération peut être spectaculaire mais la patience est trae uécessaire.