Le thermalisme dans le monde
Le monde entier y participe
Plusieurs milliers de stations accueillent, dans le monde, des dizaines de millions de curistes : – l’Europe de l’Ouest, berceau du thermalisme, notamment autour de l’Italie, l’Allemagne, la France, le Portugal, l’Espagne, l’Autriche, la Grèce, la Turquie, le Luxembourg; – l’Europe de l’Est et d’abord la Russie et avec elle les pays de l’ancienne Union soviétique ou leurs voisins les plus immédiats, notamment : Ukraine, Tchécoslovaquie, Hongrie, Roumanie, Pologne, Moldavie, Biélorussie, Géorgie, Arménie ; – l’Afrique du Nord : Algérie, Tunisie, Maroc; – le Moyen et le Proche-Orient : Israël, Syrie, Jordanie et Liban; – les Antilles et Cuba ; – l’Amérique du Sud : Argentine, Brésil, Pérou, Equateur, Bolivie, Véné- zuela, Honduras, Mexique ; – l’Asie : Chine, Japon, Corée du Sud, Philippines, Viêt-Nam. Les traditions inscrites au passé de ces pays ont fait place au rôle médical affirmé de cet immense capital thermal. Médecins par dizaines de milliers, chercheurs par milliers, instituts du thermalisme par centaines ont scruté, analysé les vertus des eaux, interprété leurs mécanismes, accrédité leurs orientations thérapeutiques, publié leurs résultats, donnant une base élargie à des méthodes comparatives qui ont toujours établi l’efficacité thérapeutique des eaux thermales, posé leurs indications et leurs contre-indications. La plupart des exploitants thermaux ont fait appel, en France, au cours des dix dernières années, aux techniques les plus sophistiquées pour donner aux curistes toutes les garanties qu’ils sont en droit d’exiger, tant au niveau de l’hygiène que sur la qualité des soins. La démarche actuelle des organisations professionnelles du thermalisme français, auprès de l’Agence française de normalisation, démontre la volonté des établissements thermaux de s’inscrire, dans le cadre de leurs activités médicalisées, dans une politique de qualité accréditée des soins et de l’accueil. Chaque station thermale dispose d’une équipe médicale et paramédicale spécialisée, disponible et à l’écoute des attentes particulières des patients curistes.
Thermalisme et organisation mondiale de la santé (OMS)
Peu connu dans les pays anglo-saxons, le thermalisme avait tout à gagner à se faire connaître d’eux… Une manière était d’inscrire la vocation médicale du thermalisme dans les objectifs de l’Organisation mondiale de la santé où l’influence nord-américaine est importante. Le chemin fut patient et laborieux, à raison même des procédures de l’OMS, des exigences administratives à assumer, en vue d’obtenir, par le vote final de ses instances., la qualification de NGO (Non Gouvernemental Association) et la capacité à nouer des relations officielles avec l’OMS. Le statut d’«Observateur», préalable obligatoire, nous fut, selon l’usage, dans une première étape assigné. La Fédération internationale du thermalisme et du climatisme, créée en 1948, que j’ai eu l’honneur de présider 30 années durant, fut impliquée, au nom du thermalisme, et autorisée à participer comme «observateur» aux sessions annuelles du Bureau de l’Europe. J’ai assumé ce rôle en même temps que les obligations qu’impliquaient ce statut précaire : une brève intervention en séance publique, programmée chaque année dans sa durée et s’inscrivant par sa date dans le cadre de la session annuelle du Bureau de l’Europe. C’est ainsi que j’ai respecté scrupuleusement les échéances données : Londres (1978), Helsinki (1979), Maroc (1980), Berlin-Est (1981), Copenhague (1982). Madrid (1983), laissant à notre vice-président, Monsieur Frey, ancien Directeur général de la Santé de la Confédération helvétique, d’assumer ce rôle à Copenhague en 1984. Cela nous a permis d’ouvrir, puis d’approfondir nos relations avec les experts de l’OMS désignés pour la préparation du dossier et de nouer des relations avec les représentants des pays membres, notamment ceux qui siègent au Bureau exécutif. Un colloque fut organisé entre l’OMS et notre Fédération à Abano en janvier 1983. masson. La photocopie non autorisée est un délit. Le directeur général de l’Europe, Monsieur L. Kaprio, nous fît l’honneur de participer personnellement à l’assemblée des délégués de la Fédération internationale du thermalisme et du climatisme, réunie en France en 1983. Le Professeur Jacques Roux, directeur général de la Santé en France et président du Conseil exécutif de l’OMS en 1984, nous apporta son soutien pour l’admission de la candidature de notre Fédération. Je tiens à lui en témoigner une vive reconnaissance. Le jugement de ceux qui doutent ou dénigrent le thermalismedoit être relativisé par la confiance que lui apportent quelques-uns des plus éminents chercheurs du monde entier. En France et dans le monde, la médecine thermale poursuit son histoire et offrira d’autant mieux ses bienfaits à d’innombrables patients qu’elle continuera de se soumettre sans réticence aux exigences légitimes de l’évaluation scientifique moderne.