L'Homéopathie
Ce malade-ci à ce moment précis a pourtant toute une histoire personnelle dont l’homéopathe soigneusement tient compte, et qui contribue au terrain sur lequel se développe l’affection en cause. Deux notions peuvent être rattachées à celle de terrain : celle de constitution et celle de diathèse. La diathèse, elle, évoque quelque chose de plus fluctuant que la constitution, puisqu’elle peut varier selon les moments de la vie d’un individu : elle reflète les faiblesses de la personne, sa façon personnelle de répondre aux agressions du monde extérieur. Les homéopathes reconnaissent aujourd’hui quatre grandes diathèses : la psore (tendance à la surcharge, à l’auto-intoxication») ; le tuberculinise (fragilité vis-à-vis du monde extérieur, variabilité des symptômes) ; la sycose (tendance à la «construction» : excroissances, infiltration des tissus, augmentation des sécrétions) ; le luétisme (tendance inverse à la destruction, avec malformations, ulcérations). Chaque diathèse aura ses remèdes préférentiels : ainsi, Thuya apparaît-il comme un grand remède de sycose, Sulfur, comme le remède de psore par excellence, Phosphorus s’adressera en règle générale à des tuberculiniques, et Nitric acid à des luétiques. Ce n’est qu’après cette analyse approfondie des symptômes du patient et de son terrain que l’homéopathe sera en mesure de choisir d’une part le remède le plus proche de cet ensemble, d’autre part la dilution la plus adaptée à l’ancienneté des troubles, à la prédominance des difficultés psychiques ou physiques, au type de remèdes également. En effet, certains remèdes sont en quelque sorte plus grands que d’autres, susceptibles de s’adresser à un ensemble plus vaste de signes et d’avoir une action plus profonde.