Le principe de l'éducation Kinesthésique
- « La connaissance s’acquiert par l’expérience, tout le reste n’est que de l’information. »
Nous allons parler « d’apprentissage ». Ce terme désigne ici toutes le. situations où nous devons apprendre. Il ne s’agit pas forcément que île la scolarité ; en tant qu’adultes, nous sommes aussi toujours en train d’apprendre au travers de nos expériences quotidiennes. L’autonomie, U capacité à gérer l’imprévu, à prendre de la distance avec nos émotions, la priorisation des objectifs et la gestion du temps, tout fait appel à no» capacités d’apprentissage !
Par exemple, un bébé arrive dans un couple, voilà un apprentissage. Un nouveau travail, un contexte nouveau, un changement de région ou d’habitude, tout cela fait aussi partie de ce que l’on nomme apprentissage. Si nous prenons en compte les nouveaux éléments que nous les assimilons sans que cela produise de stress, c ’est super ! Nous passons tranquillement ( d’un mode de repérage à un mode automatique. Le fait de se retrouver en terrain inconnu est gérable. Si, par contre, les événements imprévus ou nouveaux sont difficiles à aborder sereinement, alors notre système d’apprentissage doit être amélioré afin de mieux vivre le changement.
Les termes « mode de repérage » et « mode automatique » font partie du vocabulaire de l’éducation Kinesthésique.
Dès lors que l’expérience fait partie intégrante de la personne, aucun effort n’est nécessaire, le plaisir dans l’accomplissement de la tâche en est la preuve.
L’apprentissage amène de nouveaux comportements qui apparaissent lorsque nous avons parfaitement intégré l’expérience.
- L’éducation Kinesthésique est une approche éducative, théorique et pratique qui se propose d’aider chacun à explorer sa manière d’apprendre et de se développer.
L’éducation Kinesthésique est focalisée sur le développement harmonieux du potentiel de la personne en utilisant pour cela le meilleur des enseignants : le mouvement (kinesthésie).
Éduquer , c’est restaurer la responsabilité de développement de l’individu, i c’est l’aider à prendre conscience de ce qu’il fait et de la manière dont il le fait , cela dépasse de loin de simples mouvements ou des équilibrations : il s’agit de développer la relation « corps-esprit ».
Dans l’éducation Kinesthésique, dont le Brain Gym fait partie, il existe d’autre programmes éducatifs : les Cercles de Vision, l’Organisation l ) optimale, la Rééducation du Mouvement (que j’ai eu la chance de suivre avec Paul Dennison), les 7 Dimensions de l’intelligence, pour ne citer que les plus courants. Vous trouverez le cursus complet d’éducation
Kinesthésique à la fin du livre.
Extrait d’une interview de Paul Dennison réalisée par Paul Landon* :
L’école s’occupe du mental et la Kinésiologie est la science du mouve¬ment. L’aspect physique de l’apprentissage a été oublié (comment on s’y prend pour scanner, balayer, une page quand on lit, comment nous écoutons – la télévision ne mobilise qu ’une écoute passive). Le Brain Gym nous permet d’apprendre à écrire, à écouter et met l’accent sur les compétences physiques impliquées dans l’apprentissage. En effet, on donne aux enfants des informations mentales et verbales, mais ils ne savent pas comment les utiliser et ces informations n ’ont aucune signification ni réalité pour le corps. J’ai trente années d’expérience dans une science de l’apprentissage qui implique le corps. Si vous voulez une métaphore, en voici une : les enseignants proposent un buffet rempli de nombreux plats (ils mettent les connaissances à disposition des enfants et nous, nous leur apprenons comment manger tout cela ! »
l u 1981, Paul Dennison met en place le résultat de ses recherches :
- On peut dire que les côtés droit et gauche sont en équilibre lorsque, quelle que soit l’information donnée, ils réagissent, agissent de sorte que l’individu s’adapte à la situation : « lire, écrire, compter, écouter, bouger, sentir et ressentir, décider, choisir… »
Il met au point une méthode qui, par le mouvement, améliore la latéralisation, la coordination, la concentration et toutes les capacités nécessaires à l’apprentissage, c’est-à-dire :
- – Libérer et valoriser le potentiel de la personne.
- – Améliorer la capacité à traiter l’information.
- – S’adapter au monde environnant de manière agréable et efficace.
- – Découvrir ou redécouvrir le plaisir d’apprendre, retrouver sa motivation pour atteindre ses objectifs.
Ses objectifs visent, entre autres, à réaliser :
– Une meilleure intégration des côtés droit et gauche du corps, une meilleure interaction cerveau-œil, cerveau-oreille, cerveau-main, cerveau-corps. Dans l’apprentissage, la coordination cerveau-œil et cerveau-oreille joue un rôle crucial, surtout dans l’étape de l’apprentissage de la lecture.
– Une meilleure intégration des trois dimensions spatiales : droite-gauche pour la latéralité, haut-bas pour le centrage, avant-arrière pour la focalisation. L’intégration de ces trois dimensions permet une meilleure communication, favorise la compréhension, l’organisation dans le processus de l’apprentissage en général.
L’un des principes fondamentaux de l’éducation Kinesthésique est basé sur le fonctionnement harmonieux des trois dimensions. En Brain Gym, des mouvements et des exercices précis ont été associés à l’équilibre de ces trois dimensions. Vous trouverez ci-après une illustration des mouvements les plus connus.
Dans l’éducation Kinesthésique, les « trois dimensions » ont été dé¬finies comme suit.
1 er dimension : la Latéralité
Elle est en lien avec les deux côtés (droit/gauche) du corps. Cette dimension est responsable de nos moyens de communication intra-personnels et interpersonnels.
2er dimension : le Centrage
Il permet de gérer nos capacités d’organisation, de conjuguer sans stress réflexion et action. Lorsque cette dimension est branchée, il existe une organisation entre les parties hautes et basses du corps. La réponse
Instinctive de fuite ou de lutte face au danger peut être remplacée par une prise de décision rationnelle.
3 émme dimension : la Focalisation
( Concentration et compréhension dépendent de cette dimension. Elle gère nos capacités à nous concentrer tout en restant conscients d’une vue i l’ensemble.
► Le mouvement et son influence
Pour comprendre la base du lien entre le mouvement et la cognition, il fait avoir quelques notions de base sur le développement du bébé.
I e bébé accomplit en quelques mois des progrès énormes dans ses mouvements, sa posture, sa coordination. Dans un laps de temps d’environ un ,in, il passe de la position couchée à la position debout.
Cette capacité ne peut se réaliser qu’en créant des masses de réseaux neuronaux. Plus le bébé bouge, plus il active ses muscles, plus il est capable de découvrir son environnement par l’ouïe, la vue, le toucher, plus il crée de connexions et agrandit son champ de perception. Il reçoit de l’attention et ses efforts sont récompensés, il est donc motivé. En bougeant constamment, en rampant, en soulevant sa tête, le bébé active les muscles de son cou, les grands muscles de son dos et du ventre, qui sollicitent alors le système vestibulaire. Le système vestibulaire est le système sensoriel principal de la perception du mouvement et de l’orientation en relation avec les yeux et les oreilles. Par exemple, lorsque la tête et le corps sont en mouvement, le système vestibulaire est activé, les muscles des yeux bougent en réaction. Plus il bouge, plus il fortifie ses muscles oculaires et plus il augmente ses capacités de perception de l’environnement.
Dans les cas de stress intense, j’ai constaté que les yeux ont du mal à se mouvoir dans toutes les directions. Par exemple, dans la lecture, les yeux
sont sollicités constamment sur une ligne horizontale et ils font des leurs retours incessants. Or, s’il y a stress, il y a fixité des yeux ; la fluidité de la lecture s’en trouvera altérée. Dans ce cas-là, il sera souvent difficile de comprendre ce qu’on lit !
On peut s’apercevoir de cette difficulté en suivant des yeux un objet que nous faisons bouger de droite à gauche et inversement.
- Observons : que se passe-t-il s’il y a un stress ?
Le mouvement des yeux est saccadé, il y a des clignements toujours ,lui même endroit lorsque l’objet repasse dans la même zone visuelle. La personne fatigue très vite. Dans le cas de la lecture, si les efforts sont importants pour l’œil, lire restera une source de fatigue et de stress et le procès« sus de la lecture ne sera pas intégré. Lire sera fatigant, ou bien on aura du mal à comprendre ce qu’on lit.