Le déni ou la révolte et l'acceptation de l'approche Kinésiologique
Que se passe-t-il en cas de traumatisme émotionnel après un choc de la vie ?
Très souvent, les premières attitudes sont le déni ou la réclamation du préjudice. Ces deux attitudes semblent être le meilleur moyen qu’a trouvé la personne pour vivre après un choc important.
Par contre, ces deux attitudes vont engendrer un « sur-stress ». Le déni va cacher aux autres et à la personne elle-même la réalité de sa souffrance, va saper profondément son énergie, empêchant la réparation.
La réclamation va engendrer une impossibilité de guérir, puisqu’un coupable extérieur existe et qu’il détourne le choc. Dans ce cas-là, nous allons entrer en conflit avec un coupable extérieur qui est souvent personnifie par le père, la mère, la famille, le mari, la femme, le patron, l’état, Dieu…
Une des façons les plus équilibrées de gérer un choc traumatisant se situerait dans la capacité à accepter d’avoir été traumatisé(e), dans l’acceptation d’avoir besoin d’aide. La prise de conscience des attitudes consécutives au traumatisme et du cortège des émotions associées au choc permet l’évacuation de la culpabilité, de la colère, de la peur. La grande libération sera de ne plus rechercher un coupable, en soi ou à l’extérieur ! C’est le cheminement qui est proposé lors des séances.
- En bref, chaque événement important et traumatisant nous amène à nous-mêmes, dans nos retranchements et nos impossibles à vivre.
L’intérêt d’une séance de Kinésiologie est d’aider la personne à percevoir cette troisième façon d’aborder les événements restrictifs.
Avec le déni ou la révolte, nous allons souvent rencontrer les attitudes suivantes :
Les attitudes stoïques : elles sont exprimées par ceux et celles qui vivent les chocs de la vie comme une fatalité de l’existence et qui les enfouissent, sans rien laisser paraître. Ils continuent contre vents et marées.
Les attitudes de sauveurs : elles sont exprimées par ceux et celles qui vont sauver les autres pour ne plus voir leur propre détresse.
Les attitudes plaintives : elles sont exprimées par ceux et celles dont le visage et le corps portent le masque de la souffrance ; ils sont affectés, cela se voit. Us ont besoin d’être entourés et sont souvent fatalistes. Quelquefois, cette attitude débouche sur un chantage émotionnel.
Les attitudes positives : elles sont exprimées par ceux et celles qui, lors d’événements traumatisants, disent : « Il vaut mieux en rire… », « Ça ira mieux demain », « Ça s’arrangera », etc. C’est ce que j’appelle la surface, l’intérieur est brisé, mais nous tentons d’inverser le cours en positivant, en ayant l’air de rien !
C Certains répètent des phrases positives, des prières, etc. Nous pouvons reconnaître le style du positif de surface ou du raisonnement rationnel parmi des expressions que tout le monde connaît. Par exemple :
– Je sais bien que ma mère m’aime à sa façon, mais moi, j’attendais autre chose.
– Je sais qu ’il ne peut pas faire autrement, alors je ne lui en veux pas.
Cette phrases servent de masque. Ce sont des raisonnements de surface qui maintiennent la tête de la personne qui souffre hors de l’eau. Mais si, en évoquant la personne ou l’événement, on détecte une faiblesse par test musculaire, cela signifie que la charge émotionnelle négative est toujours là et affecte le temps présent.
Pour évaluer votre liberté d’action, vous pouvez utiliser le test suivant :
l,st-ce que cet épisode du passé a été réellement lâché ?
-L’évocation de l’événement (consciente ou inconsciente) ne provoque aucun pleur, aucun ressentiment, aucune souffrance persistante ?
– Aucun endroit où l’on évite d’aller ?
– Aucune personne que l’on écarte de peur de raviver une souffrance .? Dans ce cas, bravo, c’est lâché !
« Lâché » signifie que l’événement n’influe plus sur vos attitudes et vos comportements actuels.
Si le moindre stimulus vient déclencher une chaîne de réactions, comme la tête embrumée, le corps engourdi, les vagues de peur paralysante, la panique ou l’angoisse… Alors le passé n’est pas lâché et les choix ne sont pas libres.
Les raisonnements rationnels ou positifs sont utiles pour maintenir la tête hors de l’eau, et c’est là tout leur intérêt. Mais, pour que les phrases positives fassent réellement leur effet, nous devrons libérer la charge émotionnelle en profondeur.
Par exemple, certaines personnes disent : « J’ai accepté cette situation difficile. » Malgré cette affirmation, il se peut que si nous effectuons une vérification musculaire en Kinésiologie (lorsque la personne évoque cette situation), les muscles ne soient pas toniques.
Cela signifie en clair : cette expérience n’a, pour l’instant, pas été digérée ni assimilée, sinon elle n’aurait laissé aucun déséquilibre, ni sur un muscle, ni sur un méridien ou un organe, et, quand nous y repensons, notre corps ne manifesterait aucun stress (pas de perte de tonicité).
Une séance sur le thème « positiver en surface »
Evora a vécu deux cancers du sein, elle a été opérée et a subi de nombreuses opérations de reconstruction suite à l’ablation. Elle a une prothèse au sein qui la fait souffrir, des douleurs dans le dos, elle pleure pour un rien, se culpabilise de tout et vit une relation très difficile avec son mari.
Lorsque nous nous rencontrons pour la première fois, je lui demande, comme toujours, ce qu’elle veut améliorer :
Evora:
Tout va bien ! Mais je ne veux plus pleurer lorsque mon mari n’est pas attentif à moi.
Je lui demande comment elle se sent au niveau du moral.
Evora:
Moi, je suis très bien ! J’ai un moral d’enfer, d’abord il faut toujours rire !
Elle dit tout cela dans un éclat de rire.
Après avoir interrogé la mémoire du corps, nous sommes sur la piste de la deuxième opération du sein.
Evora:
C’est là que l’on m’a mis une prothèse, j’ai été opérée en 2002 et depuis je souffre toujours.
Moi :
Pouvez-vous me donner un niveau de douleur sur une échelle de 1 à 10 ? Evora:
7 sur 10 Je lui demande :
Comment s’estpassée cette opération ?
Bien, me dit-elle, mais je ne m’attendais pas du tout à un autre cancer à l’autre sein ! J’ai été affolée, alors que pour le premierje ne m’étais pas remise en question. Là, j’ai paniqué.
Je continue la séance par un protocole d’équilibrage, issu de l’Adaptoge- nèse droite/gauche. Cet équilibrage porte sur les états d’angoisse.
Suite aux émotions sorties pendant ce protocole de séance, Evora se met pleurer et à dire combien elle avait eu peur de ce deuxième cancer. Elle dit aussi :
Je suis très étonnée de pleurer ainsi, car je me suis toujours dit : Evora, tu dois gérer, un point c’est tout, rigole et tout va passer ! J’ai toujours le moral et je ris constamment.
Nous avons poursuivi la séance avec un équilibrage Holoset qui s’appelle « Figures de stress profond ». Cet équilibrage libère des stress très profonds, en dehors de notre champ de conscience.
l’ai revu Evora encore deux fois, mais, dès la première séance, la douleur de la prothèse était partie.
Elle était toujours fort étonnée que son mental ne réussisse pas à éliminer ses peurs, malgré les techniques quelle avait apprises et pratiquées activement. Cependant, elle a constaté à chaque séance que ses émotions masquées par le positif de surface sortaient bel et bien et s’envolaient définitivement !
En positivant, Evora a masqué sa déprime, sa peur en découvrant ce deuxième cancer. Cependant, les douleurs persistantes de sa prothèse, le mal au dos, les pleurs incontrôlables démontrent qu’elle n’avait pas libéré le stress de cette deuxième opération.
Pendant la séance, elle reconnaît avoir eu peur et accepte cette charge émotionnelle. Elle n’est plus dans le déni de sa souffrance. Puis, la libération de stress émotionnel et les pratiques énergétiques appropriées que nous avons effectuées la dégagent de la peur et de la douleur.
Une séance sur le thème « vécu d’abandon »
Léo a 32 ans. Il a une vie sentimentale très difficile. Il est très possessif et il a, en même temps, une attitude très distante avec sa compagne. Il ne manifeste aucun sentiment. Cela le contrarie et génère des tensions dans son couple. Il a déjà vécu une rupture pour les mêmes motifs.
Son objectif est d’exprimer davantage ses sentiments et d’être plus serein.
Pendant la séance, le test musculaire indique l’âge de 7 ans. Il me dit que cela correspond au moment où il a été mis en pension chez sa tante.
Bien qu’il me dise :
Cela a été très difficile, mais je sais bien que ma mère avait beaucoup de travail avec mon petit frère malade et que c’est pour cela qu’elle m’a envoyé chez ma tante.
Cette phrase masque son inquiétude mais révèle son stress ; d’ailleurs, le test musculaire révèle des muscles faibles. Les émotions sont : « abandonné et traumatisé » au lieu de « protégé et élan vital ».
Il me dit n’être resté que deux mois chez cette tante. Pour sa maman, il n’a jamais été question d’abandon, mais elle devait faire face à un
problème de maladie avec son plus jeune enfant. Cependant pour Léo c’est comme si elle l’avait abandonné, il se sent abandonné. Il vivra un puissant sentiment d’abandon. C’est sa réalité.
Dans cet exemple, nous voyons que Léo vit en profondeur cette mémoire d’abandon qu’il recouvre de rationalisations comme « ma mère ne peut pas faire autrement, c’était mieux pour moi d’être chez ma tante ».
Pour atteindre son objectif, il était nécessaire de retrouver l’événement d’origine et de désamorcer le choc émotionnel qui l’accompagne, en l’occurrence, pour lui, une mémoire d’abandon. Nous nettoyons le traumatisme toujours à deux niveaux : émotionnel et énergétique.
Les larmes coulent toutes seules sur ses joues. Le lien entre sa compagne et cet événement est facile à faire : il ne peut montrer son attachement sentimental de peur de souffrir à nouveau de l’abandon.
En étant coupé de la tendresse et de l’affection, il a trouvé inconsciemment un moyen de se protéger des émotions et de la peur de souffrir. Pourtant, nous voyons que cette attitude de protection, liée à cette mémoire et à cette souffrance, freine et encombre sa vie sentimentale présente. Nos schémas de protection, utiles à un moment de notre vie, sont aussi notre enfermement. Ils ont leur utilité tant que la mémoire de souffrance est présente, le fait de libérer la charge permet au programme de protection de ne plus se mettre en route automatiquement.
Léo, lors de cette séance, a été fort étonné de vivre un sentiment d’abandon aussi puissant, alors que sa mère ne l’a laissé que deux mois et qu’elle lui donnait des nouvelles fréquemment.
Que se passe-t-il ?
La réalité de chacun
Savez-vous que le cerveau ne fait pas la différence entre le réel vécu, le symbole et l’imagination ?
Ce qui est vécu comme tel est enregistré comme réel. Il est important, pour mieux comprendre ce que nous avons vu ci-dessus, de se rappeler que, pour le cerveau, « c’est comme si = c’est ».
Voici un autre exemple de « c’est comme si = c’est ».
Je reçois Véra, 45 ans, très stressée car elle étudie depuis peu l’informatique en plus de son travail quotidien d’institutrice. Des mouvements incontrôlés de la paupière sont apparus, elle ne dort plus. Véra vit cela comme un excès de travail, une charge énorme et insurmontable, c’est d’ailleurs ce qu’elle a dit à son mari qui, lui, voyant le peu de temps qu’elle passe à l’informatique, ne comprend absolument pas !
Que se passe-t-il dans la réalité de Véra ? Elle a l’impression que ces cours durent une éternité et qu’elle ne peut assumer cette charge de travail supplémentaire. C ’est sa réalité.
Ainsi, pour cette personne, l’apprentissage de l’informatique est vécu comme un effort énorme et surhumain, même si elle n’y passe qu’une heure par jour pendant cinq jours. Elle subit un stress enregistré de la même importance que celui d’un informaticien « surbooké » ayant travaillé douze heures par jour pendant huit jours d’affilée sur un programme !
Nous devons tenir compte de ce facteur incontournable : la réalité est différente pour chacun.
Nous devons tenir compte du fait que le monde, tel que nous le percevons, est une construction personnelle faite d’imaginaire, de symbolisme, de principes et de dogmes. Lorsque nous pensons à quelque chose, l’image mentale qui nous habite est loin d’être uniquement picturale, figée ; elle est en mouvement et elle est alimentée de composants visuels, auditifs, tactiles… et d’informations immédiates livrées par chacun de nos sens.
La conscience de la réalité fait appel à nos sens et à notre histoire personnelle, culturelle et revêt une telle variété d’aspects, qu’il paraît illusoire de vouloir chercher la vérité !
Nous pouvons trouver des milliers de prétextes à nos malaises, à notre agressivité, à nos colères ou à nos comportements inadéquats, mais la seule vraie cause de nos dérèglements intérieurs ne vient pas des autres, des événements ou des situations. Elle vient de notre manière d’enregistrer les événements en fonction de notre construction intérieure, de notre vision de la réalité.
La ligne des générations
Nous n’allons pas rechercher et trouver dans l’attitude de nos parents le pourquoi, mais plutôt regarder comment nos ancêtres ont répondu aux exigences de la vie. Nous allons envisager nos blocages comme la suite logique d’une lignée. Nos ancêtres ne sont pas coupables !
Cette lignée, par rapport à ce quelle a rencontré dans son expérience de vie, a développé des attitudes de réponse au stress et des comportements de survie. Nous allons regarder nos attitudes, nos blocages, nos impossibilités comme le moyen le plus approprié pour dépasser ou éviter un problème ; et il est vrai que ces réponses sont le plus souvent calquées sur les attitudes parentales.
Par exemple, j’ai la même réponse devant le stress que mon père : je me mets en colère ou je deviens taciturne.
La nature du stress est sûrement différente, mais la réponse au stress, elle, est identique.
L’autre n’est jamais en cause lors d’une séance. Comment cela se passe-t-il ? Voici un exemple.
Une séance sur le thème « on ne m’aime pas »
Voici le cas d’Hélia, une jeune fille de 11 ans, qui se plaint de ses parents :
Personne ne me comprend ! D’ailleurs, l’autre jour, lorsquej’ai voulu expliquer pourquoi j’ai eu une mauvaise note, ma mère ne m’a pas écoutée ! Et mon père, qui sait que ce n ’est pas ma faute, n ’a rien dit ! C ’est sûr, ils préfèrent ma sœur !
L’accompagnement kinésiologique aura pour objectif de libérer la charge émotionnelle enregistrée sur le fait de « ne pas être entendue et comprise » ; mais aussi, de faire apparaître les éléments qui produisent ces déséquilibres. Dans le cas d’Hélia, les causes peuvent être multiples. Cela peut être :
– une mauvaise latéralisation ;
– un traumatisme de naissance ;
– une mémoire de stress intense dans la petite enfance par rapport à une séparation (une hospitalisation, par exemple) ;
– des parents peu disponibles.
Hélia ne peut pas communiquer simplement, elle vit intensément des émotions d’exclusion et de rejet, pour elle « personne ne l’aime ». Elle se vit comme non « aimable », « pas valable ». Elle est dans la terreur de faire « faux ». L’erreur n’est pas possible dans sa façon de voir, car on l’aimerait encore moins. Elle est très réservée en classe et invivable chez ses parents. Son corps est tendu. Sa seule question est :
Suis-je aimée ? Si je ne suis pas la meilleure, on ne m’aimera pas.
Durant la séance, elle exprime ce qu’elle pense :
Mes parents préfèrent ma sœur, elle travaille mieux que moi en classe.
La séance porte sur le traumatisme de naissance (Adaptogenèse avant/ arrière) ; les émotions propres à ce déséquilibre sont : « Sentiment d’incomplétude et arrachement » au lieu de « Sentiment de complétude ». Dans cette procédure, nous vérifions par test musculaire les stades de la naissance : pour Hélia, c’est le dernier stade de l’accouchement qui a été très stressant. La maman confirme que Hélia a été tirée par les forceps. De plus, sa naissance a été provoquée pour convenance personnelle. Ce n’est pas elle, en tant que bébé prêt à découvrir le monde qui a engagé le processus de naissance, mais une injection.
Après la séance, Hélia a râlé intensément pendant deux jours, puis s’est calmée. Cet équilibrage a libéré la charge émotionnelle du traumatisme avec des émotions spécifiques et un stress postural lié à la sortie du bébé
avec forceps : nous avons rééquilibré l’ensemble corps en suivant le protocole précis et les lois de l’énergétique.
Nous avons aussi effectué les équilibrages pour la latéralisation. Elle est maintenant latéralisée, ce qui lui permet d’avoir plus de recul sur les situations, de mieux travailler en classe.
Hélia se sent plus entendue chez elle. Ce qui a changé, c’est qu’elle n’est plus en stress intense, ni physiquement ni émotionnellement. Elle s’est détendue et ne vit plus les choses de la même manière. Elle s’en veut moins lorsqu’elle fait une erreur, elle commence à s’apprécier et donc ne projette plus son manque d’amour d’elle-même sur ses parents.
Auparavant, ses parents auraient pu lui donner dix mille fois plus de signes d’attention, elle n’en aurait pas moins été en manque d’amour. Hélia souffrait d’un manque de contact avec elle-même ; dans le sentiment d’incomplétude, nous ne savons pas ce qui nous manque, mais nous sommes perpétuellement en quête d’attention, d’amour, de reconnaissance. Nous attendons que l’autre (mère, père, conjoint…) comble ce manque ; or, toutes les preuves d’amour, d’attention extérieures ne combleront pas ce vide ! Seule la résolution du traumatisme enclenchera une autre attitude interne et donc externe.
Ce que nous vivons à l’extérieur n’est que le reflet de ce que nous vivons en nous-mêmes.
Par exemple, les personnes qui viennent me voir parce qu elles souffrent de leurs attitudes intransigeantes envers leur enfant ont souvent, à leur propre égard, une grande sévérité. Elles vivent souvent au quotidien l’intolérance vis-à-vis d’elles-mêmes. Elles se font subir les pires jugements et ne s’autorisent pas l’erreur.
Pour les libérer de leurs attitudes autoritaires, nous pouvons émettre l’hypothèse que nous nous dirigerons vers :
– l’autorisation de faire des erreurs ;
– la conscience de leur inquiétude pour leurs proches (souvent cet accès d’autoritarisme est déclenché par une inquiétude pour l’être cher) ;le lien avec leur propre parcours de vie (par exemple, si nous avons souffert du manque financier et que nous voulons éviter cela à nos enfants, nous serons intraitables pour qu’ils réussissent).
- Dans cette notion d’interaction et d’interrelation, les causes ne seront jamais les parents, les ancêtres ou bien les autres. La cause sera liée à l’événement et à la façon dont nous l’avons enregistré.
Si nous désirons un vrai changement, nous considérerons toujours en séance que le changement est à opérer en nous-mêmes.
La réparation et la reconnaissance de ce que l’on a vécu se feront en nous !
La vie intra-utérine
Nous allons aborder ici un sujet délicat : la vie intra-utérine et les conséquences quelle aura sur le déroulement de notre vie. Je dis délicat parce que bon nombre de parents peuvent ressentir de la culpabilité lorsque l’on aborde ce sujet.
Pas de panique : en tant que parents, nous faisons au mieux par rapport aux circonstances de vie que nous rencontrons. Nous transmettons à nos enfants les programmes d’adaptation, les plus bénéfiques comme les restrictifs ! Seuls les stress intenses et prolongés peuvent provoquer un traumatisme.
Les découvertes et les expériences récentes nous démontrent l’importance de cette période de la vie. La plupart de nos croyances se sont forgées dans le ventre maternel. Voici un exemple remarquable cité dans La vie secrète de l’enfant avant sa naissance de Thomas Verny. Il raconte que lors d’une analyse, un patient adulte affolé a décrit une pièce remplie de gens qui pointaient sur lui un regard accusateur. Plusieurs jours après, en parlant de cette situation à sa mère, ce patient eut la confirmation que cela s’était bel et bien passé, mais lors de sa vie intra-utérine. Sa mère enceinte s’était trouvée dans une pièce remplie de monde lors d’une soirée et elle avait été chahutée et humiliée parce qu’elle attendait un enfant illégitime !
Nous avons là un bel exemple de stress enregistré dans la vie intra-utérine. Le livre de Thomas Verny regorge d’histoires vécues vérifiant cette hypothèse. Ainsi, nos réactions au stress peuvent commencer très tôt dans la vie intra-utérine. Ce patient adulte a pu décrire cette scène qui représentait pour lui une source de mal-être et de stress.
Dans La Gymnastique des neurones, Caria Hannaford écrit :
« Les femmes enceintes, lorsque ’elles se sentent stressées, remarquent souvent une différence au niveau des mouvements intra-utérins de leur bébé par rapport aux moments où elles se sentaient paisibles et décontractées… »
Selon les recherches du Dr Sabbah, il existe toujours un projet à la conception d’un enfant, qu’il soit conscient ou inconscient, et, toute sa vie, il exprimera ce sens dans sa biologie. Le projet va se construire dès que les parents projettent consciemment ou inconsciemment la venue d’un enfant et jusqu’à un an après sa naissance. Les événements durant la gestation et l’accouchement auront aussi un impact, ainsi que les vécus et les ressentis du clan familial.
En fait, l’enfant va exprimer dans sa biologie, dans son comportement, dans son corps, dans ses difficultés, le ou les conflits présents dans l’inconscient du clan familial auquel il appartient.
La prise de conscience de ce qui s’est passé pendant cette période permet de réaliser que nos problématiques actuelles ont souvent pris « naissance » pendant le développement de la vie in utero.
La naissance
Nous en avons déjà parlé, les bébés sont extrêmement sensibles aux émotions de ceux qui prennent soin d’eux, de ceux qui les entourent. Cependant, nous ne nous souvenons pas des traumatismes de la période prénatale ou de la petite enfance. Cela est dû au développement de notre structure qui est encore immature tandis que nous sommes déjà capables de stocker des souvenirs inconscients. Un traumatisme précoce pourra perturber les fonctions mentales et comportementales d’un adulte par des mécanismes inaccessibles à la conscience.
Les fonctions mentales, comportementales, physiques peuvent être perturbées par un mécanisme inaccessible au conscient. C ’est pourquoi, si nous interrogeons « le corps », il apparaît parfois une version différente de celle que nous avons perçue. C’est là tout l’intérêt de vérifier avec le test musculaire. En effet, la personne peut parler d’une chose en disant que cela ne la « touche pas » alors que son muscle va lâcher, indiquant la présence d’un stress inconscient. Lorsque les personnes parlent de leur naissance et de ce qu’on leur a raconté, elles n’ont pas l’impression qu’il y a des zones de traumatisme, d’où l’importance, pour déceler, décoder, ré-informer et faire les liens, des techniques éducatives dont font partie les différents courants de Kinésiologies.
- « Rien n’influence plus un individu que son environnement psychologique et particulièrement, dans le cas des enfants, la vie que leurs parents auraient souhaité avoir. » Cari Gustav Jung
Une séance sur le thème « déprimé(e) depuis toujours »
Je reçois Pat, une jeune femme de 35 ans. Elle me dit qu’elle déprime depuis toujours, que cela ne s’arrange pas, que seul le travail la maintient en vie et qu’en plus, en ce moment, le contexte est conflictuel dans sa boîte et que ce n’est pas top ! Elle a souvent pensé à la mort, me dit-elle.
Lors des deux premières séances, nous avons relancé l’envie, le goût, il y avait du mieux mais, comme elle dit, ce n’est pas encore « le top ».
Ce qu’elle voulait, c’était sortir de l’état où elle baignait depuis l’enfance.
À la troisième rencontre, toujours en définissant la priorité par le test musculaire, nous tombons sur « Traumatisme de naissance ». C’est un équilibrage qui a été mis au point par Francis Vieules dans son programme d’amélioration posturale qu’il intitule Adaptogenèse avant/arrière.
Cet équilibrage consiste à nettoyer les stress propres au processus de naissance : douleur, asphyxie, depuis les premières contractions jusqu’à l’expulsion.
Je demande à Pat :
Savez-vous comment s’est déroulée votre naissance ?
Pat :
Ma mère ne m’a rien dit de particulier, sinon que cela avait été assez rapide.
Les tests montrent que, lors de la venue au monde de Pat, il y avait plusieurs étapes de la naissance en stress ; la priorité reste sur le dernier stade : la sortie du bébé.
Je procède alors à l’équilibrage.
Par expérience, j’informe Pat qu’elle pourrait ressentir quelques douleurs inattendues le lendemain suite à cette séance.
Le lendemain soir, je reçois un coup de fil de Pat, elle a très mal aux yeux, elle a du mal à les tenir ouverts, elle a l’impression d’avoir du sable plein les yeux.
Je lui conseille de téléphoner à sa mère pour lui demander ce qui s’est passé lors de sa naissance. Sa mère lui affirme que sa naissance s’est très bien passée. Pat informe sa mère de sa douleur intense aux yeux et raccroche. Quelques heures plus tard, sa mère la rappelle et lui dit :
Je me souviens, tu es née avec les cils retournés vers l’intérieur des yeux !
Pat ne fait pas le lien conscient avec le mal qui la tenaille, mais quelques heures après, tout avait complètement disparu ! Le corps intelligent avait fait les liens ! A partir de cette séance, la vie de Pat a changé, tout lui paraissait possible, la tristesse l’avait quittée.
La mère de Pat avait vécu un accouchement assez facile, l’épisode des cils retournés avait été totalement anecdotique pour elle ; cependant, la souffrance enregistrée dans la mémoire inconsciente du bébé perturbait l’équilibre de vie de Pat depuis toujours.
Ce traumatisme de naissance a été libéré pendant la séance. Lorsque le bébé est expulsé, idéalement, il vit un sentiment de libération ; ce sentiment n’a pas pu être ancré par Pat au moment de sa naissance à cause de la douleur fulgurante de ses yeux.
Elle vivait depuis toujours un sentiment d’anxiété, de dépression, de culpabilité. La libération de la séance lui permet de réactualiser ce moment de vie et de vivre maintenant le sentiment de sécurité, d’être libérée ; le désir de vivre est décuplé.
Voilà pourquoi je parle de mémoires cachées dans le corps, car ni la mère ni l’enfant ne pouvaient se souvenir de cet événement.
Une séance sur le thème de l’« énurésie »
Je reçois Nicos, il a 13 ans, c’est un grand garçon d’un mètre soixante-dix. Sa maman l’amène parce qu’il souffre d’énurésie.
Nicos me dit aussi que depuis trois ans, il a perdu accidentellement un diabolo et que son oreille suinte constamment et même qu’elle sent très mauvais, c’est dérangeant pour lui, en classe, on le lui fait remarquer.
Cependant la priorité pour lui et sa maman, c’est le « pipi au lit ». Lors de cette première séance, je constate que les muscles suivants sont faibles : carré des lombes, tenseur du fascia lata, psoas, pectiné, grand dorsal à droite. Le test m’indique qu’il faut faire un premier équilibrage en utilisant la technique du Touch For Health. Un second protocole s’avère nécessaire : le rééquilibrage de la trompe d’Eustache, issu de l’Adaptogenèse haut/bas. La trompe d’Eustache est un conduit étroit qui relie l’oreille moyenne et le rhinopharynx (la partie de la gorge qui se situe au-dessus du voile du palais, à l’arrière du nez).
L’émotion est « Peur d’exister dans le regard de l’autre ». Dans ce protocole précis, nous évaluons la charge émotionnelle négative sur « Ce que l’on a entendu et que l’on aurait aimé ne pas entendre et sur ce que l’on n’a pas entendu et que l’on aurait voulu entendre ». Nous continuons ensuite le protocole lié à la dimension haut/bas dans lequel nous effectuons des équilibrages énergétiques.
Lorsque je revois Nicos pour la deuxième fois, quatre semaines plus tard, il me dit :
Je fais toujours pipi, par contre je n ’ai plus rien à l’oreille !
A la troisième séance, il y avait de l’amélioration, certes, mais pas un résultat total. En interrogeant le corps, je trouve quelque chose sur la ligne des générations en lien avec la mère.
Comme elle était présente, je lui demande :
Comment s’est déroulée votre grossesse pour Nicos ?
Elle répond :
Ma foi, bien.
– Et votre accouchement ?
– Très facile, très rapide.
Lorsque j ’ interroge avec le test musculaire, le corps de Nicos montre des émotions en lien avec un deuil.
La maman me dit qu’il n’y a pas eu de deuil dans la famille depuis que Nicos est né.
Et avant ?
Elle cherche et dit :
Il y a bien le décès de mon père, mais cela remonte à au moins deux ans avant ma grossesse.
Je continue l’équilibrage avec Nicos, puis, toujours après avoir vérifié par test, je demande à la maman de bien vouloir recevoir elle-même, un équilibrage, elle accepte.
Nous tombons immédiatement sur « Processus de deuil », ce qui signifie que les étapes du deuil n’ont pas été accomplies naturellement pour un deuil datant de plus d’un an. J’utilise une technique de libération de deuil du protocole avant/arrière en Adaptogenèse.
Lors des premières années de la perte d’un être cher, il est normal d’être affecté et de vivre des moments de déni, de révolte, de déprime, de perte
du goût de la vie ; c’est l’accomplissement du processus de deuil qui est ainsi. Au-delà d’un ou deux ans, la personne doit avoir accepté la perte de l’être cher.
Or, pour la maman de Nicos, depuis seize ans, le processus était bloqué. Elle vivait dans un chagrin intérieur et notamment pendant sa grossesse :
J’ai été très malheureuse que mon père ne puisse jamais connaître mon enfant.
Les souvenirs lui reviennent, elle dit alors :
C’est vrai quej’étais sans envie, le goût à rien, le chagrin ne me quittait pas. Mon père était très important pour moi, avec lui je me sentais en sécurité.
Nous avons libéré ces blocages : son père représentait la sécurité affective et matérielle ; en le perdant, elle n’avait plus d’endroit sécurisé. On peut émettre l’hypothèse suivante : elle s’est sentie insécurisée (rein-vessie), elle avait perdu son territoire sécurisant et affectif. Dans une vision biologique, la notion de perte de territoire sécurisant s’exprime souvent par des déséquilibres rein-vessie. La mère n’ayant pas fait le deuil de son père, elle portait durant la grossesse le chagrin et l’insécurité de cette perte qui s’est transmise à son enfant.
Suite à la séance faite avec sa mère, Nicos ne fait plus du tout pipi au lit !
Nous voyons ici de nouveau un exemple de ces mémoires enfouies dans le corps et de la manière dont elles peuvent perturber notre équilibre quotidien. Dans ce cas précis, il s’agit d’une mémoire transgénérationnelle, donc, par définition, totalement cachée à la personne qui la transporte !
Une séance sur le thème « fusion tyrannique et rejet du papa »
Lona a quatre ans et demi et elle vit en « fusion tyrannique » avec sa maman (ce sont les termes de la maman). Elle refuse tout câlin à son papa. La fusion tyrannique, c’est interdire à sa maman tout déplacement sans elle.
Sa manière d’interdire, ce sont les pleurs, les cris, la maladie. Sa première année d’école a été très difficile et cela continue à poser des problèmes au niveau de ses camarades de classe, quelle rejette. En dehors de sa maman, seule la maîtresse compte.
Je pose à la maman les questions de base sur la grossesse et l’accouchement. Pour la maman, l’accouchement et la grossesse se sont très bien passés ; elle était heureuse d’attendre son second enfant.
Cependant, après avoir testé, je dis à la maman que c’est avec elle que je vais faire la séance et non avec Lona. Non pas parce que celle-ci est trop petite, mais parce que c’est la maman qui est concernée.
Nous tombons sur un deuil dysfonctionnel lié à l’abandon de son travail et à un déménagement. En fait, que s’est-il passé ?
La maman a quitté son emploi et sa région pour suivre son mari, puis elle s’est trouvée enceinte. Pour suivre son mari, elle a démissionné à contrecœur d’un emploi de cadre où elle « s’éclatait » et, en plus, elle a laissé ses parents, ses amis. C ’est pourquoi nous sommes sur un processus de deuil. Son émotion associée est « Colère refoulée » envers son mari. Elle dit :
Je ne lui ai pas pardonné de n ’avoir pensé qu ’à lui et à sa carrière, et pas à la mienne. Il a pris cette décision sans me consulter.
L’objectif de la maman pour cette séance est donc :
« Je lâche le passé pour faire place à un changement bénéfique. »
Lorsqu’elle prononce cet objectif, le muscle n’est pas tonique. Le but sera d’équilibrer le corps afin que cet objectif devienne possible et que les stress enregistrés ne soient plus un frein. Nous effectuons tous les équilibrages en stimulant certains points précis. Nous retestons ensuite l’énoncé de l’objectif : le muscle teste fort !
Après cette session, Lona a fait des câlins à son papa ! Je l’ai revue quatre semaines après pour la crainte du changement et de l’imprévu afin que cette fusion « tyrannique » disparaisse complètement.
Dans ce cas nous voyons que :
– en débloquant l’état émotionnel de la maman, nous libérons la petite fille de l’attitude qu’elle avait à l’égard du papa ;
– l’état émotionnel de la mère, même s’il est antérieur à la conception, est toujours présent dans son biocomputer, puisqu’elle l’a refoulé ; nous constatons qu’une fois la maman libérée de la colère, la fille cesse de l’exprimer.