Le B.A. BA de la prévention
L’ambition fondamentale de tout être humain se confond avec son aspiration au bonheur de vivre. Quand l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a présenté sa stratégie pour l’an 2000, elle a insisté sur le fait que les gens devaient comprendre qu’ils ont le pouvoir de façonner eux- mêmes leur existence et celle de leur famille, à l’abri des maladies qu’ils peuvent éviter. Ils doivent pour cela avoir conscience de ce que la dégradation de leur santé n’est pas une fatalité inéluctable. Cette prise de conscience passe par la prévention. Un mot à double sens : il signifie à la fois aller au-devant de la maladie pour lui faire obstacle, d’où l’expression mieux vaut prévenir que guérir, mais aussi avertir, autrement dit informer sur les risques encourus.
Nous voici donc « prévenus ». L’une des premières précautions à prendre pour préserver sa santé, c’est, comme
dirait Monsieur de la Palice, de ne pas ia mettre en péril en la détériorant volontairement. Donc, précaution élémentaire, renoncer aux toxiques (drogues, alcool, tabac), qui raccourcissent considérablement notre espérance de vie. Les pages qui précèdent développent tous les conseils applicables en ces domaines. C’est l’aspect le plus désagréable de la prévention : elle est basée sur des interdictions et sur des restrictions qui sont interprétées comme autant d’atteintes à notre liberté et à notre plaisir. Mais il faut savoir être cohérent. Si votre sou hait n’était pas de connaître les moyens permettant de vivre en meilleure santé, vous ne seriez pas en train de lire ces lignes. En outre, l’amour de la vie ne consiste pas à renoncer aux plaisirs, mais à savoir en user avec discernement pour en jouir le plus longtemps possible. C’est ce qu’enseignait le philosophe grec Epicure : une référence qui vaut bien celle du Zen ou des inspirateurs du « New Age », le « nouvel âge » américain.
Ce n’est pas tout. La prévention ne consiste pas seulement à savoir ce qu’il ne faut pas faire, mais aussi à savoir ce qu’il faut faire. C’est ce que l’on pourrait appeler la prévention positive, celle qui conduit à un état de parfait bien- être, à la satisfaction du besoin d’épanouissement, le moyen, comme disait Paul Valéry, « d’enrichir chacun de ses dons. »
proposer quelques méthodes simples pour atteindre le meilleur équilibre possible entre le fonctionnement du corps et celui de l’intellect. Nous éprouvons tous, plus ou moins confusément, cette conception globale de notre personnalité. Nous sentons que notre vie n’est pas cloisonnée, Les multiples éléments de notre environnement interviennent en permanence sur nos composantes physiques et psychiques. La prévention consiste alors à résister aux agressions extérieures qui menacent notre équilibre psychosomatique.
Certaines de ces agressions proviennent de la société qui nous entoure. Elles échappent souvent à nos moyens de défense individuels. C’est le cas pour les conditions de travail, de transport, de logement et même pour l’aménagement de notre temps de loisirs, autant de contraintes collectives qui font de nous des « frustrés ». Faute de pouvoir envisager, individuellement, de réformer la société, il nous faut apprendre à développer nos facultés d’adaptation pour
C’est cela aussi, la prévention : entretenir en bon état l’extraordinaire capital de vie dont nous héritons à notre naissance, une attitude beaucoup moins égoïste qu’on ne le croit si l’on sait que les ravages dont nous nous rendons responsables sur nous-mêmes par accidents, maladies, négligence alimentaire ou intoxication volontaire – l’alcool et le tabac – coûtent chaque année des centaines de milliards de francs à la collectivité. Finalement la santé apparaît comme l’un des rares domaines, le seul peut-être, ou Pégoïsme soit une forme de civisme. Alors pourquoi s’en priver ?
Un exemple simple : la vaccination, première forme de prévention pour éviter des maladies qui peuvent être très graves et abréger votre vie et celle de vos proches. Le tableau reproduit ci-après détaille le calendrier vaccinal. Vous remarquerez que les premiers vaccins peuvent être administrés dès le premier mois suivant la naissance. Le BCG est obligatoire pour les enfants de moins de 6 ans accueillis dans les crèches, haltes-garderies, écoles maternelles. Il peut être administré dès le premier mois suivant la naissance. Pour les adultes, certains vaccins sont aussi obligatoires pour les personnes exerçant certaines professions. C’est notamment le cas des vaccins tétanos-polio, diphtérie, typhoïde, BCG, pour les personnels de santé.