L'auriculothérapie
L’auriculothérapie est également très ancienne (Chine, Inde, Égypte). Elle a été introduite en Europe en 1951 par Paul No- gier, qui avait remarqué que la forme d’un pavillon auriculaire ressemblait à celle d’un fœtus (homuncule à l’envers). Sa carte de projection des points auriculaires indique par des nombres les points qui reflètent les troubles corporels. La réaction à la douleur confirme le diagnostic clinique (grâce à un relevé électrique). En appliquant l’acupuncture sur ces mêmes points, on peut soigner les maladies auxquelles ils se réfèrent. La carte de Pékin est très pratique. Les nombres ont été remplacés par des dessins qui représentent des organes et des parties d’organes.
Le point en auriculothérapie est une surface très petite, plus petite encore que le point d’acupuncture. Quand on le stimule, on agit sur les organes auquel il correspond, par l’intermédiaire du système neurovégétatif. La stimulation de certains points n’affecte que l’organe dont ils portent le nom (points d’organe). D’autres points exercent une action générale sur un système complet (points maîtres) et soutiennent l’action des points d’organe. L’auriculodiagnostic est une méthode assez rapide qui permet d’obtenir des informations sur les organes ou les fonctions en déséquilibre. L’action réflexe thérapeutique est d’une précision extraordinaire. Dans le cas d’une douleur violente, la contre-épreuve se manifeste par la sédation immédiate. Elle peut être provisoire, mais cette action réflexe ouvre la voie à une thérapie radicale.
L’auriculomédecine
En 1966, Nogier a créé l’auriculomédecine, en appliquant le réflexe auriculocardiaque (RAC) à la thérapie : il s’agit d’une réponse cutanée-vasculaire inconsciente de la part de l’organisme qui réagit automatiquement aux stimulations extérieures. Sont concernés : la peau, qui perçoit les informations ; le cerveau, qui reçoit les messages ; le pouls, qui enregistre la réponse.
Le RAC est donc un signal qui vient s’ajouter à celui qui est fourni par les battements du pouls ; son intensité peut être augmentée ou diminuée pour donner plus de précision au diagnostic.
Le choix des points
Dans un premier temps, on procède à Y inspection auriculaire.
Les altérations de la couleur de la peau ont une signification. Par exemple, une peau sèche et pâle traduit un manque de vitamines, une décalcification, une hypofonction- nalité du pancréas, une anémie. Le rouge foncé peut être le signe de troubles cardio-vasculaires, rénaux ou de céphalées constitutionnelles. La couleur marron indique des maladies graves ou chroniques, notamment cardiaques et rénales. Si l’on trouve des points blancs sur un halo rougeâtre, il faut envisager des troubles digestifs, locomoteurs ou gynécologiques.
Dans un second temps, on pratique la palpation auriculaire.
On recherche les points douloureux. Pour cela, on se place derrière le patient, qui est assis. On palpe les deux côtés de ses pavillons auriculaires, en utilisant le pouce et l’index et en partant du lobe. La pression exercée doit être adaptée à la sensibilité du patient et tenir compte de la saison en cours : les zones auriculaires sont plus sensibles pendant les mois les plus chauds de l’année (Yang) et moins sensibles pendant la période froide (Yin). C’est l’inverse pour les pieds.
On peut également utiliser un palpeur à pression, un instrument simple constitué d’un axe métallique solidaire d’un ressort qui se détend dans un tube. Quand le patient fait une grimace (signe de la grimace), cela signifie que l’on a trouvé le point pathologique exact.
Le traitement
Il peut être mené par plusieurs voies.
Aiguilles : elles sont stérilisées à la chaleur sèche. Naturellement, il faut désinfecter les oreilles du patient et les mains de l’opérateur. On utilise des aiguilles de 20 à 30 mm de longueur et d’un diamètre variable. Les aiguilles chinoises ont un diamètre de six dixièmes de millimètre ; les japonaises, plus fines, sont d’un quart de millimètre. Les aiguilles peuvent être : en or, pour tonifier ; en argent, pour disperser ; en acier, pour exercer une action mixte mais moins intense. Le choix dépend du résultat de l’anamnèse, de la palpation, du RAC. Par exemple, une douleur qui augmente avec le mouvement nécessite l’emploi d’une aiguille en or ; si la situation empire au repos, il est préférable d’utiliser une aiguille en argent ; si l’effet est mixte, on choisit une aiguille en acier. L’aiguille doit être introduite perpendiculairement avec un mouvement de pivot, sur 2-3 mm, d’un coup sec :
– pour tonifier, on insère l’aiguille pendant l’inspiration et on la tourne dans le sens des aiguilles d’une montre ; on la laisse en place pendant 10 minutes
– pour disperser, on insère l’aiguille pendant l’expiration et on la tourne dans 1 sens contraire ; on la laisse en place pendant 20 minutes
Aiguilles semi-permanentes : elles sont utilisées pour des cas particuliers (toxicomanies, thérapies antitabac, douleurs chroniques rebelles aux autres traitements).
On applique une petite aiguille en acier de 3 mm sur le point choisi ; le patient la garde en place pendant 3 ou 4 semaines. L’application est effectuée avec un injecteur. L’aiguille est généralement bien supportée par le sujet.
Massage du point avec une petite tige en verre jusqu’à ce que la douleur disparaisse. Selon les cas :
– on appuie sur le point en faisant vibrer la tige (massage vibratoire)
– on la tourne vers la gauche pour tonifier, vers la droite pour disperser (massage avec pressions-rotations)
Courants électriques : basses fréquences allant de 2 à 5 Hz pour les points douloureux (durée 10 secondes) ; hautes fréquences, de 60 à 200 Hz pour les points non douloureux (durée 10 secondes). L’action des microcourants est plus lente que celle des aiguilles car le courant se disperse dans le corps et le point n’est pas traité en profondeur.
Chaleur : avec une aiguille chauffée, avec la moxa.
Laser : il exerce une double action sur la cellule :
– énergétique, sur la négativité cellulaire (maladie), grâce à un changement de polarité du milieu
– réactive, en libérant des endorphines à travers les tissus.
Biomésopuncture : micropiqûre avec les remèdes homéopathiques et homotoxico- logiques. C’est la technique réflexogène qui induit la réponse la plus rapide à la douleur
Rayon d’action de l’auriculothérapie
L’auriculothérapie peut être d’une grande aide dans les cas d’urgence.
Elle peut servir d’anesthésie pour des petites interventions (extraction de dents, opération des amygdales, foulures), ce qui permet d’éviter une anesthésie chimique.
Dans les cas de dystonie neurovégétative, quand le sujet a perdu sa tonicité, sa vigueur habituelle, il est préférable de recourir au traitement avec les microcourants électriques qui agissent sur l’équilibre parasympathique, sur le sommeil, sur le tonus, sur l’affectivité, sur l’allergie, sur le foie et la vésicule biliaire .
Dans le cadre du programme antitabac, le sujet doit s’abstenir de fumer pendant au moins 6 heures, afin que l’opérateur puisse trouver les points, puis au cours des 6 heures qui suivent le traitement.
Contre-indications
– quand le pavillon est enflammé
– au cours des 6 premiers mois de grossesse ou s’il y a un risque de fausse couche
– chez les patients anémiques, épuisés
Vidéo : L’auriculothérapie
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