La réanimation : Le sang composé complexe
Les réanimateurs sont très attentifs à la composition et au contenu du sang chez les patients qu’ils traitent.
Le sang contient en effet des globules rouges et des globules blancs, mais aussi des protéines (l’albumine en particulier), du sodium, du potassium et des facteurs
protéiques de la coagulation. Tout patient alité et malade, a fortiori s’il se trouve
dans un service de réanimation, peut présenter des troubles de cette composition. Par ailleurs, l’organisme est composé de plus de 70% d’eau. Les liquides de l’organisme sont présents dans le sang, mais aussi dans tous les tissus avoisinants. Les quantités de liquides sont très importantes pour les fonctions vitales. Une déshydratation ou un excès de liquides peuvent tous deux avoir des conséquences catastrophiques pour le malade.
Les nombreuses prises de sang effectuées chez les malades en réanimation visent à surveille de près la composition du sang, la quantité de protéines qui y circulent, le signes de déshydratation ou l’excès d’un composant. Ainsi, l’excès ou l’insuffisance de potassium peut avoir des effets néfastes sur le cœur. Le manque de sodium (hyponatrémie) peut favoriser la fuite de liquides depuis les vaisseaux vers les tissus et provoquer, par exemple, un œdème cérébral et des troubles de la conscience.
Le sang est également le lieu de passage d’un grand nombre de substances chimiques acides ou basiques. L’équilibre de ces substances fait partie de la surveillance en réanimation.
Alimenter par perfusions
Le patient comateux ou sous respirateur artificiel est bien sûr dans l’impossibilité de s’alimenter. Il est cependant indispensable de lui apporter des nutriments pour permettre à ses tissus de se réparer et d’éviter les lésions de la déshydratation et de la dénutrition. Un patient alité consomme en effet beaucoup d’énergie, surtout s’il doit lutter contre la maladie.
L’alimentation parentérale (par perfusion) consiste à administrer par voie intraveineuse l’eau et les substances indispensables dont le corps a besoin.
Les perfusions apportent des quantités d’eau dont l’importance est réévaluée chaque jour en fonction des pertes (saignements, volume des urines, transpiration et évaluation de la vapeur d’eau perdue par la respiration). Les nutriments permettent d’assurer les besoins en chaleur de l’organisme, et de nourrir et d’entretenir les tissus. Les perfusions contiennent ainsi des glucides (sucres), des protéines et des acides aminés (composants des protéines), et des sels minéraux (sodium, potassium, chlore), en quantités évaluées selon les besoins du patient. Elles servent également à administrer les médicaments indispensables (antibiotiques, anticoagulants, etc.). L’alimentation parentérale n’est possible que si la par une veine de calibre suffisant et par l’intermédiaire de tubulures spéciales, ou cathéters veineux.
C’est le réanimateur qui choisit la voie d’abord, par laquelle le cathéter sera posé. Les voies d’abord les plus simples sont, sur le bras, les veines superficielles du pli du coude. Mais ces veines sont fragiles parce que de petit calibre. Elles sont rapidement lésées par la présence du cathéter et certains liquides ou produits administrés, et des signes d’inflammation apparaissent au bout de quelques jours, voire quelques heures. Il peut alors être nécessaire de pratiquer un abord veineux central. Celui-ci consiste à placer un cathéter dans une veine de gros calibre, plus profonde.
Ces voies d’abord ont pour intérêt de permettre également la mesure de la pression veineuse centrale, qui a beaucoup d’importance lorsqu’il s’agit d’évaluer l’état cardiovasculaire du patient.
Ces cathéters centraux doivent être posés de manière totalement aseptique. Les abords veineux les plus fréquemment utilisés dans ce cas sont la veine jugulaire (à la base du cou), la veine fémorale (dans le pli de l’aine) et les veines brachiales (veines profondes du bras).