La médecine ostéopathique en gériatrie
change partiellement de nature. Sans abandonner pour autant sa doctrine de la lésion totale, la prise en charge doit s’adapter à des états locomo¬teurs singuliers, ce qui la conduit le plus souvent à rechercher une action thérapeutique spécifique, locale ou régionale. A cet autre extrême de la vie que l’on prolonge de plus en plus, souvent frappée de solitude et d’isolement, une main « ostéopathique » est appréciée.
Les affections qui touchent le squelette des personnes âgées évoluent presque toutes sur le mode chronique, entraînant dou¬leurs et pertes de mobilité. La qualité de vie s’en ressent et la peur du handicap vient s’ajouter chez les plus fragiles à l’angoisse de la fin qui approche. C’est souvent dans un contexte très dépressif que les petits « bobos », conséquence de l’arthrose, de l’usure des tendons, des déformations, des multiples avatars traumatiques et chirurgicaux, vont déclencher une demande de soins.
Lombalgies, cervicalgies, épaules douloureuses, genoux douloureux, sciatalgies, cruralgies, céphalées, voilà les plaintes entraî-nant les incapacités qui affectent le plus l’autonomie des valides. Les maladies chroniques de ces patients, les traitements médicaux, seront inclus dans l’analyse de la plainte. Dans ce contexte, on peut être amené à refuser d’intervenir manuellement, quelle que soit la technique indiquée. Que ce soit au rachis ou aux articulations périphériques, la plus extrême prudence est requise.
Il faut éliminer les techniques à risque, que ce soit le risque purement ostéo-articulaire, ou le risque vasculaire. Calcification, athérome, fibrose, dépôts, épaississement, indurations, maladies des os, peuvent se combiner à des maladies générales métaboliques, endocriniennes, circulatoires, respiratoires, excrétoires, hématolo-giques. Ce sont autant de barrages qui peuvent dissuader le prati¬cien de tenter certaines manœuvres de correction. Sans compter que l’apparition de tout nouveau symptôme peut être jugée suspecte.
Les techniques fonctionnelles, principalement la technique de Lawrence Jones, les mobilisations thérapeutiques en respectant les amplitudes articulaires permises (inférieures aux amplitudes articu-laires théoriques), le traitement général ostéopathique adapté, sont très appréciés des patients. Les manipulations viscérales sont contre-indiquées. Les gains thérapeutiques peuvent être entretenus par des visites périodiques, comme chez le dentiste. Il ne faut pas s’attendre à plus, et pourtant, le plus souvent, le succès thérapeu¬tique, atténuation des douleurs et restauration de la mobilité, n’est pas corrélé à l’importance de la technique. C’est une grande satis-faction.
Vidéo : La médecine ostéopathique en gériatrie
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