La fatigue et les saisons
Le changement d’horaire bi-annuel a-t-il une influence ?
On entend périodiquement parler, de la part des seniors surtout, de la fatigue consécutive au changement d’horaire bi-annuel. Il semble que ce soit là plus un refus du changement que de ses conséquences proprement dites. En effet, la plupart des experts chronobiologistes qui s’intéressent à nos rythmes de vie estiment en fait que ce changement d’une heure ne provoque pas de fatigue… chez ceux qui sont en bonne santé.
En effet, seul un décalage horaire d’au moins six heures peut poser des problèmes de synchronisation. Il faut donc être en forme pour ne pas subir les,) conséquences de ce changement, et pour cela bien dormir, bien manger… toute l’année et faire preuve d’un peu de bonne volonté.
Ce changement pose toutefois problème pour ceux qui travaillent avec les animaux : les vaches ou les chèvres acceptent plus difficilement la modification de l’horaire de la traite !
Quels sont les rapports entre la fatigue et les saisons ?
Que nous le voulions ou non, nous sommes tous sous la dépendance, à un plus ou moins grand titre suivant les individus, des facteurs de variations cosmo-telluriques. Nous avons vu que les facteurs saisonniers occasionnant la fatigue sont reconnus assez fréquemment, surtout aux saisons dites intermédiaires, où l’organisme doit s’adapter à la transition de la saison chaude (été) à la saison froide (hiver), ou inversement.
Au printemps, une fatigue, volontiers teintée d’inquiétude et de réaction d’hyperréactivité, est liée à un long hiver sans soleil et donc, sans que nous puissions synthétiser de la vitamine D, ce qui occasionne une baisse du calcium et du magnésium dans l’organisme, ce qui en soi est déjà facteur de fatigue. Qui plus est, le printemps est une période de renouveau et de bouillonnement métabolique auquel l’organisme doit faire face, avec plus ou moins de difficulté suivant les individus.
En automne, une sensation de lassitude souvent empreinte de morosité est plus volontiers liée à une vision de l’avenir, d’un hiver sans soleil et d’une reprise du travail après l’heureuse période des vacances. De plus, l’organisme doit modifier ses métabolismes pour pouvoir faire des réserves pour la période hivernale – là encore, avec plus ou moins de facilité suivant les individus.
Il faut enfin parler d’un dernier problème bien particulier qui est celui de la dépression hivernale induite par le manque de lumière solaire. Cette lumière est nécessaire à la rétine, non seulement pour la vision, mais aussi pour la sécrétion d’une hormone, la mélanotonine, par une glande de la base du cerveau appelée épiphyse ou glande pinéale.
Cette hormone tient sous sa dépendance la rythmicité du jour et de la nuit et, de plus, elle est responsable de nos variations d’humeur. Chez certains sujets, plus sensibles à son action, le dérèglement de la sécrétion de la mélanotonine du fait d’une période prolongée sans lumière solaire va entraîner un état dépressif qui explique peut-être la fréquence des suicides dans certains pays nordiques à hiver très long comme la Suède. Cette dépression hivernale est maintenant curable par des bains d’une lumière artificielle dont le spectre est identique à celui du soleil.