La fatigue : Des causes digestives, sanguines, inflammatoires et parasitaires
Ya-t-il des causes hépato-digestives?
Le foie est appelé « l’usine de détoxication de l’organisme ». C’est dire si une diminution de sa fonction d’origine maladive va entraîner une intoxication de l’organisme par les déchets organiques non « sécurisés » et qui s’accumulent plus ou moins rapidement en fonction de l’importance du dysfonctionnement hépatique.
C’est le cas d’une cirrhose, qui est une sclérose du foie, le plus souvent d’origine alcoolique ; les manifestations de cette maladie vont aggraver les dysfonctionnements du foie et entraîner une fatigue métabolique intense.
Dans le cas d’une hépatite, atteinte infectieuse du foie d’origine virale, et quel que soit son type, A, B ou C, le virus vivant dans les cellules du foie occasionne une affection et une convalescence très longues et très affaiblissantes.
Une affection prolongée ou chronique du côlon va, elle aussi, entraîner une fatigue durable, soit par le mécanisme d’une diarrhée avec perte d’eau et de sels minéraux, soit par celui d’une constipation aboutissant à une intoxication par des déchets organiques non évacués et réabsorbés par le côlon.
Y a-t-il des causes cardio-respiratoires ou sanguines ?
Sur le plan sanguin, une anémie va donner une pâleur du teint, des malaises, une tendance aux petites infections répétées et une fatigue traînante.
Une baisse des globules blancs d’origine maladive ou liée à un traitement va entraîner une diminution des défenses immunitaires avec une tendance aux infections prolongées et aggravées et une fatigue importante et durable.
Sur le plan cardio-vasculaire, une insuffisance cardiaque va susciter une fatigabilité à l’effort avec des essoufflements.
Une insuffisance circulatoire cérébrale causera une fatigue psychique et morale avec des signes neurologiques associés.
Sur le plan de la tension, une baisse de la tension, orthostatique ou non, va engendrer une fatigue avec des signes de faiblesse, des malaises et des vertiges, disparaissant souvent en position allongée.
L’hypertension artérielle va, elle, provoquer une fatigue secondaire, à cause de son retentissement sur le plan cardiaque, rénal et cérébral.
Enfin, sur le plan respiratoire, une insuffisance respiratoire chronique par bronchite chronique ou emphysème va mener petit à petit à une baisse de l’oxygénation dans le sang et à une augmentation du gaz carbonique dans les tissus (par épaississement de la paroi des alvéoles pulmonaires) et va entraîner une fatigue métabolique généralisée. On en rapproche le ronflement qui occasionne des apnées du sommeil, épisodes d’asphyxie entraînant un sommeil de mauvaise qualité et, par là même, une fatigue avec somnolences pendant la journée.
Y a-t-il des causes tumorales et inflammatoires ?
Concernant les tumeurs malignes ou cancéreuses, une fatigue massive fait très souvent partie du tableau, qu’il s’agisse d’un symptôme lié à la maladie tant dans sa localisation primitive que dans sa localisation secondaire – ou bien au traitement : chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie, etc.
Il peut s’agir de tumeur localisée au tube digestif, au foie, aux seins, à la thyroïde, à la prostate, etc.
La même remarque s’impose en ce qui concerne les tumeurs dites « liquides » : leucémie, maladie de Hodgkin, maladie de Waldenstrom… Là encore, la fatigue est liée aux effets de la maladie proprement dite, mais aussi à ceux des traitements : chimiothérapie, immunodépresseurs, etc.
On ne peut pas ne pas citer dans ce cadre le cas des maladies inflammatoires dites « de système », qui sont des maladies par autoanticorps : l’organisme sécrète des anticorps contre sa propre substance. Il peut s’agir d’anticorps attaquant la thyroïde (maladie de Hashimoto), la synovie (rhumatismes inflammatoires : polyarthrite rhumatoïde, spondylite rhumatismale), la peau (sclérodermie), ou des éléments plus diffus de l’organisme (lupus érythémateux disséminé).
Ces affections s’accompagnent d’un syndrome inflammatoire très accentué avec une vitesse de sédimentation à 100-120 à la première heure… et d’une fatigue intense liée à l’affection ou au traitement : cortisone, immunodépresseurs, etc.
Y a-t-il des causes d’origine infectieuse ou parasitaire ?
Toute infection chronique, du fait de son caractère évolutif et des dépenses énergétiques qu’elle entraîne pour la lutte de l’organisme, occasionne une fatigue le plus souvent intense. Il peut s’agir de :
- la tuberculose, maladie dont on reparle après l’avoir crue disparue, dans ses formes pulmonaires, ganglionnaires, osseuses, uro-génitales, etc. ;
- la brucellose ou fièvre de Malte, infection transmise par les chèvres, très tenace, occasionnant une fièvre oscillante, des localisations osseuses… et une fatigue intense.
Les infections virales sont connues pour être très affaiblissantes du fait que le virus siège dans la cellule infectée et qu’il n’y a pas vraiment de traitement spécifique curatif.
Nous avons déjà parlé de l’hépatite virale, mais nous pouvons encore citer :
- un simple épisode grippal, d’autant plus éprouvant que l’on est plus âgé ;
- la mononucléose infectieuse, maladie sanguine dite « maladie des fiancés » car transmise par voie salivaire ;
- enfin, le sida, dont le virus détruit les moyens mêmes de défense de l’organisme.
En ce qui concerne les parasitoses, elles sont peu fréquentes sous nos climats et, la plupart du temps, elles sont importées, qu’il s’agisse :
- du paludisme, avec ses accès de fièvre périodiques ou ses formes plus graves atteignant le foie ou le rein ;
- de l’amibiase, avec ses manifestations coliques et/ou hépatiques.
Toutes ces parasitoses entraînent une fatigue par des mécanismes divers que nous avons déjà décrits.