La bronchiolite du nourisson
Qu’est-ce que la bronchiolite ?
La bronchiolite aiguë est une infection virale épidémique saisonnière (à l’automne et en hiver), survenant chez des enfants de moins de deux ans.
Elle correspond à une inflammation aiguë des bronchioles qui correspondent à des rameaux de division d’une bronche à l’intérieur du poumon, ce qui conduit à une obstruction bronchiolaire prédominante accompagnée de sibilants et/ou d’un wheezing.
Épidémiologie :
La bronchiolite touche les nourrissons et les jeunes enfants (de 1 mois à 2 ans) par épidémies hivernales.
Le pic de fréquence se situe entre 2 et 8 mois.
C’est une maladie fréquente qui touche 2 à 3% des nourrissons de moins d’un an.
Les enfants fragiles (prématurés, faible poids de naissance, âge inférieur à six semaines, anomalies respiratoires préexistantes, porteurs de maladies cardiaques ou neurologiques, immnunodéficients…) sont particulièrement touchés, ainsi que ceux exposés au tabagisme passif ou à d’autres facteurs environnementaux (garde en collectivité, fratrie nombreuse, zone urbaine, bas niveau socio-économique sont des facteurs favorisants les récidives).
1% à 2% des bronchiolites sont graves.
La période épidémique va de décembre à janvier en Europe et peut s’étendre jusqu’à février aux États-Unis.
C’est la première cause d’hospitalisation des enfants dans ce pays.
Quel est le mode de transmission ?
- L’agent responsable est le plus souvent viral et le virus respiratoire syncitial (VRS) est le plus fréquent (environ 80% des atteintes), D’autres virus peuvent être en cause (metapneumovirus, rhinovirus, adénovirus, virus influenza et para-influenza virus, entérovirus…).
- Le HMPV (Human metapneumovirus) a été identifié en 2001 et semble être responsable de près de 10% des bronchiolites.
- Le virus peut survivre à l’air libre 30 minutes sur la peau et jusqu’à 6 à 7 heures sur un linge.
- Les bactéries sont rarement impliquées et imposent le recoure à une antibiothérapie
- La bronchiolite est très contagieuse, transmise de nourrisson à nourrisson et d’adulte à nourrisson.
- Les sécrétions nasales, rhumes ou coryza
- Toux et éternuements
- Mains souillées, objets sales
Quels sont les symptômes ?
Les premiers symptômes sont ORL :
- rhinite avec toux plutôt sèche
- obstruction nasale variable, fonction de l’âge du nourrisson : plus il est jeune, plus elle est marquée.
La bronchiolite elle-même se manifeste par :
- polypnée et distension thoracique
- râles crépitants en fin d’inspiration
- premier ou à la rigueur deuxième épisode de ce type
- frein expiratoire avec sibilances
- Le « wheezing » est particulièrement caractéristique. C’est un sifflement très audible à distance mais parfois seulement perçu à l’auscultation qui est dû à la destruction de la muqueuse de l’arbre respiratoire entraînant obstruction et inflammation.
Son corollaire auscultatoire est la présence de sibilants.
- A la radio thorax on observe un syndrome bronchique.
Certains signes de gravité justifient une consultation en urgence :
- enfant très jeune (moins de 3 mois) ;
- difficultés ou refus alimentaires ;
- apnée (pause respiratoire) ou polypnée > 60/minute
- sueurs, cyanose (coloration bleutée de la peau) ;
- fréquence cardiaque très élevée ;
- troubles de la conscience : perte de connaissance, malaise.
Évolution :
A court terme :
La période d’incubation est de 2 à 8 jours puis les symptômes apparaissent et atteignent un pic d’intensité après 2 à 4 jours.
L’évolution clinique est favorable dans la très grande majorité des cas. L’évolution peut être trainante, avec une toux et une respiration sifflante pouvant se prolonger quelques semaines encore.
Le risque de décès à la phase aiguë, notamment suite à une apnée, est souvent nul dans les séries occidentales les plus récentes.
- Surinfection bactérienne :
Une surinfection par une bactérie est possible. C’est uniquement dans ce cas qu’une antibiothérapie est utile.
Une rééevaluation clinique de l’enfant est nécessaire dans les cas suivants :
- Une otite moyenne aiguë associée
- Une fièvre supérieure à 38.5° persistante
- Des sécrétions bronchiques purulentes associées à de la fièvre
- Un foyer pulmonaire à la radiographie thoracique
- Une élévation de la CRP et des polynucléaires neutrophiles à la prise de sang
A long terme :
Persistance des signes respiratoires au delà des 2 à 3 semaines habituelles, et notamment du wheezing qui peut devenir chronique.
Répétition des épisodes lors des 2 premières années de vie. On parle d’« asthme du nourrisson » à partir du 3e épisode; celui ci évolue vers un asthme du grand enfant dans seulement 20 à 25% des cas.
Traitement :
Faites examiner rapidement votre enfant par le médecin traitant !
Un enfant atteint de bronchiolite doit être traité et surveillé de près.
Pour la stratégie thérapeutique, les auteurs distinguent le cas du premier épisode de bronchiolite aiguë sans signe de détresse respiratoire chez un enfant sain où le traitement symptomatique suffit et le cas du bébé « siffleur », récidiviste, avec parfois des signes de détresse respiratoire ou le traitement sera plus énergétique.
Quels médicaments pour soigner la bronchiolite ?
- Des bronchodilatateurs peuvent être prescrits.
- Des antibiotiques sont parfois administrés pour éviter une surinfection bactérienne ou lorsqu’il y a une affection associée comme une otite.
- Des corticoïdes ? Dans ce cas, leur efficacité est souvent contestée.
- Des traitements antiviraux ? Ils sont réservés aux formes les plus sévères.
- Des sirops contre la toux ? Mieux vaut ne pas en abuser !
Il n’existe pas, pour l’instant, de vaccination efficace contre le virus respiratoire syncitial.
Les autres moyens ?
Le traitement des bronchiolites repose essentiellement sur de la kiné respiratoire: celle-ci doit permettre de supprimer tout ce qui obstrue et encombre les voies aériennes.
Elle n’est pas agréable pour le nourrisson qui manifeste très souvent sa peur et son mécontentement en hurlant et elle peut se compliquer de fractures de cotes.
Hydratation :
Les apports hydriques recommandés sont de 100 à 110 ml/Kg/j pour le nourrisson de moins de 6 mois et de 80 ml/Kg/j au delà.
Nutrition :
Désobstruction nasopharyngée avant l’alimentation, fractionnement des repas voire épaississement des biberons sont recommandés
Couchage :
La position idéale est le proclive dorsal à 30 °.
Désobstruction nasale :
Le maintien de la liberté des voies aériennes supérieures est essentiel car la respiration du nourrisson est à prédominance nasale.
Pour cela, on utilise des instillations nasales avec du sérum physiologique
Environnement :
Aération correcte de la chambre de l’enfant
Conseils de prévention :
- se laver systématiquement les mains à l’eau et au savon avant de vous occuper d’un bébé.
- lorsque l’on est enrhumé, ne pas embrasser l’enfant sur le visage et donner le même conseil à ses proches.
- ne pas échanger dans la famille : les biberons, sucettes, couverts des différents enfants, toujours les nettoyer soigneusement.
- en automne et en hiver, éviter autant que possible aux bébés la fréquentation des lieux enfumés et ceux où ils peuvent être en contact avec des personnes enrhumées (galeries commerciales, transports en commun…).