Hormones et vieillissement : La dhea ou déhydroépiandrostérone
Elle a été redécouverte par le Pr Émile Baulieu il y a quelques dizaines d’années.
Secrétée par les glandes surrénales et le cerveau, elle est à son maximum vers l’âge de 20-30 ans, pour ensuite chuter progressivement, jusqu’à ce qu’une personne de 70 ans n’ait que 10 à 20 % du taux d’un jeune de 20 ans. Le stress accélère la diminution naturelle des taux de DHEA. On assiste alors souvent à une fatigue progressive, une tendance dépressive, une anxiété, une baisse de la libido, une sécheresse cutanée et des cheveux secs et cassants. Chez la femme, on note l’apparition de cellulite sur les cuisses et d’un ventre en bedaine.
La DHEA a suscité un intérêt disproportionné il y a quelques années, par rapport à ce qu’elle pouvait réellement apporter. Or son intérêt principal réside en le fait qu’elle est à l’origine d’autres hormones : les œstrogènes et la testostérone.
Comment elle agit?
Sa concentration dans les tissus, dont le cerveau, est 2 à 3 fois supérieure à celle dans le sang. C’est là, au niveau des cellules-cibles, qu’elle se transforme en métabolites actifs comme l’oestradiol ou la testostérone. Ainsi, elle dynamise les fonctions cérébrales, notamment la mémoire et le système immunitaire ; elle semblerait efficace sur les maladies virales chroniques comme l’herpès. Elle augmente le tonus général et la libido, diminue la fragilité osseuse et la tendance à la dépression. Elle agit aussi contre le vieillissement de la peau et des muqueuses, en permettant de maintenir le collagène cutané. Elle favorise l’élaboration de la masse musculaire, les calories étant converties en chaleur au lieu d’être stockées en graisse.
Dans une étude en double aveugle contre placebo du Pr Émile Baulieu, sur 280 patients âgés de 60 – 79 ans, une supplémentation permit de rétablir un taux « jeune » de DHEA, une légère augmentation de testostérone et d’œstradiol, en particulier chez les femmes. On observa, de plus, une amélioration du renouvellement osseux chez les femmes de plus de 70 ans avec une diminution de l’activité ostéoclastique, prouvée par la densitométrie osseuse. Enfin, des améliorations de la libido, de la couleur, l’épaisseur et l’hydratation de la peau des patients, ainsi que la production de sébum ont été constatées. Le bilan biologique confirma l’absence de conséquences néfastes d’une dose quotidienne de 50 mg par jour sur un an dans de bonnes conditions de contrôle clinique et biologique régulier. Ce type de traitement de remplacement était donc recommandé par les auteurs pour permettre de normaliser certains effets du vieillissement, mais pas pour obtenir de « super-hommes ou femmes».
Comment la tester?
Par des tests sanguins ou urinaires. Dans le sang, on teste le sulfate de DHEA ; pour un homme, son niveau optimal est entre 250 et 450 mcg/ dl, alors que chez la femme, le taux doit être entre 150 et 350 mcg/dl. Selon une étude, si l’on a un taux en dessous de 140 mcg/dl, chez un homme de plus de 50 ans, cela augmente de 2 à 3 fois le risque cardiovasculaire. Dans les urines, il faut que le taux de DHEA soit supérieur à 0,10ng chez la femme et à 0,50ng chez l’homme.
Faut-il une supplémentation ?
Elle est disponible en France sous prescription et surveillance médicale, après bilan sanguin et élimination des contre-indications. C’est le médecin traitant qui ajustera donc la posologie en fonction de son patient. Elle est efficace à plus faibles doses chez la femme (15 à 25 mg), par rapport à l’homme (50 mg et plus).
L’amélioration naturelle du taux de DHEA
Elle est favorisée par la consommation de protéines animales (œufs, viande) et de vitamineE.
Effets secondaires et contre-indications
Si une femme en prend à de trop fortes doses (50 mg ou plus), elle peut avoir une transpiration plus importante, une peau et des cheveux plus gras, mais surtout une augmentation de la pilosité. Il ne faut pas la prescrire en cas d’hypertrophie bénigne de la prostate, de cancer ou d’endométriose.