Effets physiques des thérapeutiques thermales
Une deuxième voie explicative a conduit conjointement à développer ou appliquer une recherche dans le domaine thermal, destinée à expliciter les mécanismes physiques par lesquels peuvent agir sur l’organisme les principaux gestes thérapeutiques thermaux. Les effets physiologiques de Immersion sont en partie consécutifs à la poussée d’Archimède s’exerçant sur la partie du corps immergée lors d’un bain. La facilitation de certains mouvements du fait de la diminution considérable de la gravité permet la rééducation fonctionnelle plus précoce et plus facile des mouvements des membres ou des différents segments du rachis. L’immersion partielle de parties déclives peut intervenir sur la circulation veineuse à la manière d’une contention et la résistance au déplacement dans un liquide immobile, ou mieux se déplaçant à contre-courant de la marche, constitue un autre élément de rééducation fonctionnelle utilisé en crénothérapie lors de troubles de l’appareil locomoteur ou de l’appareil vasculaire périphérique, artériel aussi bien que veineux.
À ces effets mécaniques de l’immersion, notamment étudiés par l’école physiologique liégeoise [18], s’ajoutent les effets endocriniens induits par la mise enjeu des systèmes régulateurs du métabolisme hydrominéral. Les très importantes synthèses de ces recherches [10] et les travaux réalisés dans ce même domaine sur l’homme en microgravité spatiale, dont l’organisme se trouve dans un état physiologique voisin de celui placé en immersion, conduisent aujourd’hui à connaître les répercussions de la balnéation sur la sécrétion d’hormones telles que la vasopressine, l’aldostérone ou le facteur nanométrique atrial [13].
Les mécanismes physiques et physiologiques impliqués par l’immersion ont également attiré l’intérêt sur le rôle des divers mécanismes de proprioception, du fait d’une mise en jeu atténuée des récepteurs musculo- tendineux et articulaires de la sensibilité profonde lors de cette situation physiologique particulière. Ceux du vestibule, phylogénétiquement considérés comme plus anciens, ainsi que les perceptions visuelles se trouvent simultanément affectés.
L’immersion en eau de mer ou thermale, ou en microgravité spatiale [25], conduit le sujet à solliciter davantage ses autres mécanismes d’information sur la posture et le mouvement, le bénéfice de cet entraînement ayant ( lundi- maîtrise de l’équilibre statique ou dynamique [6], que chez le sujet il celui , lequel l’exercice physique, en immersion et notamment en pr.cino, constitue une démarche préventive des chutes dont on sait l’inci- ilrmv particulièrement néfaste dans le domaine gériatrique [22, 23], exercice physique permet d’une part d’assurer un contrôle postural optimal, grâce au maintien d’un niveau élevé de sensibilité des capteurs . Alors même que l’immersion rend les ajustements posturaux plus ililïkilcs, avec un allongement des temps de réaction [9].
système proprioceptif ainsi activé contribue à la construction et à Camélioration du schéma corporel, tant sur le plan géométrique que dynamique [20], Son évaluation fonctionnelle [24], qui a permis d’établir son lAlc dans l’équilibration lors des activités physiques et sportives, trouve .on application chez les patients sénescents qui peuvent ainsi bénéficier ‘l’une rééducation proprioceptive et vestibulaire.
Il lu autre facteur physique est également utilisé en crénothérapie : la température d’application du produit thermal, en bains et en douches ou encore en illutations lorsqu’il s’agit de boues. Si une température élevée, de l’eau ou (li la boue, se montre susceptible d’améliorer une articulation malade en accroissant la circulation, relâchant le tonus musculo-tendineux ou apaisant la douleur, il faut également rappeler que la même vasodilatation peut se ii’véler nuisible vis-à-vis du retour sanguin veineux. De toutes récentes clucles montrent l’interaction du système végétatif vasomoteur sollicité lors du bain ou de la douche sur un mécanisme douloureux et le rôle dans sa r.cnèse d’intermédiaires tels que la bradykinine [16].
Il lue température basse peut être également utilisée, qui pourrait atténuer certains phénomènes douloureux. L’alternance de bains ou de douches froids cl chauds est davantage employée pour obtenir une stimulation neurovégéta- live et de tels gestes se trouvent inclus aussi bien dans les cures hydrothérapiques selon Kneipp [3], très utilisées en Allemagne, qu’entre les mains des thérapeutes d’affections psychonévrotiques.
Le revêtement cutané se trouve directement sollicité par bon nombre de gestes Ihermaux, et notamment les diverses variétés de douches. Outre les effets réllexes déclenchés par la stimulation mécanique et thermique de la peau, d’autres mécanismes réactifs peuvent être aujourd’hui évoqués, notamment à la suite de l’observation de la parenté chimique de l’a-MSH et de l’ACTH, et de la présence de cette stimuline au niveau même des téguments [17].